Le knock-blot de M. Ripley
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Die schöne Fotografin
TABLE
des articles divers
Le
problème, c’est le sionisme, III
Histoire juive – Religion
juive (Israël
Shahak) Le
Nettoyage ethnique d’Israël (Edward Herman) Les Palestiniens, un
peuple inventé La vengeance
posthume de Hitler (Heil Myself !) La victoire posthume
de Hitler (Soral) La vengeance posthume de Hitler
(Atzmon) La fondation de l’État d’Israël fut et est toujours illégitime (Youssef Boussoumah) Israël ... est un état maffieux par Christophe Oberlin |
Qu’est-ce
que la représentation ? Bolzano et la philosophie autrichienne (Paul Rusnock)
Bolzano,
phénomène et apparition
Esquisse d’une ontologie
des faits sociaux (Fabrice Clément et Laurence
Kaufmann)
Tirage-au-sort et démocratie
délibérative (Yves Sintomer)
Le terrorisme
anti-syrien et ses connexions internationales (Bahar
Kimyongür)
L’Europe en route vers la dépression (John Weeks Contre Info)
► Schizosophie corrige le professeur Lebesgue
À quoi servent les économistes (André Orléan)
Laïcité et sécularisme (Mounadil al Djazaïri)
WTC – Joyeux anniversaire
Bernard Lévy spin philosopher (Gilad Atzmon)
Pompidou et Giscard ont-ils instrumentalisé l’enrichissement des banques ?
_________________________________
Le problème, c’est les économistes
L’apparition n’est pas un phénomène
La prétendue théorie de la valeur d’Aristote
Bernard Lévy spin philosopher
(Gilad Atzmon)
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Le problème, c’est le sionisme I
Le problème, c’est le sionisme II
La compensation et les règlements interbancaires
Le dépôt de monnaie en banque (François Grua)
Un extrait de Keynes suite à un défi (Jorion, Casanova, Chouard)
Le Syndrome de la monnaie (Helmut Creutz)
Le peuple palestinien
aussi a le droit de choisir son immigration
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La barbe de
Platon émousse
régulièrement le fil du rasoir d’Occam (Quine)
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Gros, gras, gris, rose, vert cochon gras
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En Afrique, là où le blanc a chié, le nègre est toujours à terre
Hayek et Friedman : imbéciles criminels
Le mépris des principes est la cause des malheurs publics (Ch. Darlot)
Les pétainisateurs pétainsés (Badiou)
Une science très particulière (Combemasle)
BHL comme symbole d’un temps historique (de defensa)
Le capitalisme est un despotisme économique (Immarigeon)
L’illusion économique (Emmanuel Todd)
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Toynbee : L’Occhident et l’Islam
Toynbee : La complète responsabilité des peuples anglo-saxons (de defensa)
Toynbee : 1989, l’enivrement de la victoire
De defensa : L’empire de l’information
Fourquet : l’économie n’existe pas
Descombes, la querelle de l’humanisme
Descombes, un itinéraire philosophique
Ian Hacking : l’argent est une institution, l’économie n’est pas une institution
Le canard du doute, aux lèvres de vermouth
Le nihilisme jubilatoire du major Megadeaths
Propos d’un avorton
virtualiste
_________________________________
Qu’en peu de mots ces choses-là sont dites
Pourquoi l’islam et pas les autres ?
Murawiec, penseur de réservoir
Dieu est le seul nom de l’humanité
Ce n’est pas du racisme, c’est de l’arithmétique
The Chickens Come Home to Roost
Les temps heureux du référendum-dum
Une propriété de la langue, néfaste pour la fiabilité de l’action de penser, est sa propension à créer des noms propres auxquels nul objet ne correspond. (…) Ainsi, une grande part du travail du philosophe consiste — ou devrait du moins consister — en un combat avec la langue.
Frege. Écrits posthumes
« Israël est très critiqué car c’est une grande démocratie »
(…) En effet, sur le contenu et d’après ce que Geraldi
laisse entendre, aucune surprise (pour nous, s’entend). La narrative du bloc
BAO est bien une narrative, d’une façon massive et largement désordonnée. L’“opposition” syrienne est
gangrenée par des infiltrations nombreuses, notamment d’extrémistes
islamistes et de supplétifs et mercenaires divers, les uns fonctionnant à
l’idéologie, les autres à la corruption et la rétribution à partir de masses
d’argent venues principalement du Qatar et d’Arabie, avec l’habituelle
intervention de groupes US dans le même sens, certains de centres
opérationnels de la CIA (rien à voir avec les analystes du NIE) et d’autres
de centres privées engagées dans l’industry of regime change. Les précisions
que donne Geraldi sur l’interception des communications des “rebelles” sont
intéressantes également, en montrant l’espèce de sentiment d’impunité qui
habite certains acteurs, les échanges sans la moindre dissimulation sur les
montages qu’ils ont réalisés à l’occasion de certains “massacres” attribués
aux troupes syriennes effectués par eux-mêmes : ceux-là, au moins, sont
conscients du “travail” qu’ils font («…many of the deliberate massacres of
Syrian civilians can be attributed to militants rather than to the government
of Bashar al-Assad. It seems that the rebels have
not been careful when speaking over cell phones about what they have been up
to») On distingue assez bien les conditions de fonctionnement de l’“opposition” syrienne, qui confirment les hypothèses généralement faites. A côté de groupes recherchant effectivement un changement politique qu’ils jugent justifié, s’est greffée une masse énorme de groupes idéologiques, de groupes de mercenaires rétribués ou de groupes de délinquants également rétribués, qui agissent d’abord pour leurs intérêts propres en participant au renforcement de la narrative générale qui s’est installée comme inspiratrice et moteur exclusif de la politique du bloc BAO. Il n’y a rien de véritablement construit dans tout cela, sinon une poussée générale de l’industry de regime change pour un seul but, qui a la vertu de la radicalité et de la simplicité et qui est devenu le seul argument de cette politique sans le moindre souci ni le moindre intérêt pour les conséquences : la chute d’Assad. Cette “politique” manipulée par la narrative enfantée par le Système, selon ses automatismes, est donc une politique fondamentalement de désordre, et créatrice de désordre. Ses acteurs rattachés (les idéologues et les mercenaires de l’“opposition”) fonctionnent de cette façon, – en désordre, sans s’en cacher le moins du monde dans les informations qu’ils échangent. Une publication à venir de cette NIE [National Intelligence Assesment (analyse générale de tous les services de renseignement US, coordonnée par la CIA). 2012 sera un bon crû, presque aussi bon que le 2007.] sera un point intéressant parce qu’elle permettra de mettre un sceau officiel sur cette description de la situation syrienne [ce qui corrobore tout ce qu’a dit INFOSyrie]. Encore une fois, la narrative ne changera pas pour si peu, mais elle sera structurellement un peu plus fragilisée, ce qui peut être payant dans certaines circonstances provoquées par des évènements inattendus. |
MOSCOU, 20 juillet – RIA Novosti L’interview de l’ambassadeur de Russie en France Alexandre Orlov, qui a évoqué sur les ondes de RFI la crise politique en Syrie, a été mal interprétée par les médias, a déclaré vendredi le ministère russe des Affaires étrangères. « L’interview de l’ambassadeur russe à Paris du 20 juillet a été faussement interprétée, ses propos ont été tirés de leurs contexte: seul le peuple syrien peut décider de l’avenir de la Syrie et du sort de ses dirigeants. C’est clairement inscrit dans l’accord de Genève du 30 juillet », a annoncé la diplomatie russe. Plus tôt dans la journée Alexandre Orlov a déclaré qu’en acceptant l’accord de Genève, Assad avait souscrit au principe de transition du pouvoir et que le dirigeant syrien avait nommé un représentant pour mener des négociations avec l’opposition sur ce sujet. |
Le mot et le mythe du « tournant » Ceux-ci brodent sur l’aspect « sans précédents » des incidents de Damas. les mots et expressions « tournant« , « première fois » refleurissent dans les articles et commentaires. Mais c’est faux : en février de cette année, des bandes avaient tenu deux ou trois jours des quartiers de localités de l’agglomération est de Damas : Douma, Harasta. Il n’en avait pas fallu plus pour que d’ I-Télé à L’Express on nous raconte que la « révolte » gagnait la capitale, que Bachar était encerclé dans son palais, qu’il ne pouvait plus gagner – dans l’hypothèse certaine de sa fuite – l’aéroport de Damas par la route. Et puis très vite l’armée a chassé les bandes, et les journalistes français sont passés à autre chose, à d’autres affabulations de la propagande CNS//ASL Aujourd’hui, ces messieurs ont oublié leur désinformation de février : ils vivent dans l’instant. Dans le mensonge géopolitiquement correct de l’instant. À Damas, ils se préparent à recevoir un nouveau démenti des faits : encore une fois, ce ne sont pas quelques centaines de desperados sans autre coordination que celle de la bande où ils officient qui vont vaincre des milliers de soldats aguerris et bien équipés, ni s’imposer à une population dans sa très grande majorité hostile à tous ce que représentent ces apôtres d’un chaos à la sauce islamiste radicale. Mais on sait bien que nombre de journalistes sont fâchés avec le réel. Un réel qui résiste tranquillement à toutes leurs divagations, de Damas à Homs. (…) http://www.infosyrie.fr/actualite/action-3/ → Mais allez expliquer ça aux ignares formatés d’I-Télé
qui ce matin se posaient gravement la question : « Est-ce le début de la
fin pour Bachar al–Assad ? ». Ces gens, incompétents, conformistes
et paresseux recyclent invariablement les fanfaronnades de
l’opposition, genre la martiale déclaration d’un porte-parole de l’ASL à
l’AFP sur la « bataille pour la libération de Damas ». Si le ridicule pouvait encore tuer des journalistes français, la rédaction d’I-Télé – pour ne citer qu’elle – serait anéantie depuis des mois ! |
Majed Nehmé explique la guerre en Syrie pour «algeriepatriotique» (1) 10 juillet 2012 http://algeriepatriotique.com/…
Des informations très contradictoires nous parviennent sur ce qui se passe en Syrie. Quelle est la situation exacte dans ce pays actuellement ? Comme l’a reconnu le chef de l’Etat syrien dans son discours du 26 juin dernier, à l’occasion de l’investiture du nouveau gouvernement syrien, «nous vivons une véritable situation de guerre ! Toutes nos politiques et tous les secteurs doivent être mis au service de la victoire dans cette guerre !» Il s’agit donc d’un aveu majeur, quoique tardif, car jusqu’ici, le mot «guerre» était soigneusement évité. Le pouvoir a cherché à dédramatiser la gravité de la situation, se contentant de parler de «bandes armées», de «terroristes» ou de «djihadistes d’Al-Qaïda» infiltrés dans le pays via le Liban, la Turquie, la Jordanie et passablement via l’Irak. Pratiquement, tous les pays limitrophes, à l’exception d’Israël, participent d’une manière ou d’une autre à cette guerre ! Il a longtemps hésité avant de jeter toutes ses forces dans la balance estimant, à tort, qu’il était en mesure de venir à bout de cette rébellion armée à moindres frais. Il a d’abord surestimé la solidité du front intérieur, tout comme l’ampleur des engagements financiers et militaires des Occidentaux et des pays du Golfe en faveur de la rébellion. Il voulait également éviter de rééditer le scénario de la ville de Hama de 1982 quand Hafez al-Assad, le père de l’actuel président, y avait écrasé dans le feu et le sang, après quatre années de guérilla islamiste, un ultime soulèvement armé, sous la conduite d’Al-Tali’a al-Mouqatila (l’avant-garde combattante), branche armée des Frères musulmans syriens. Cette faction minoritaire et dissidente des Frères musulmans avait auparavant multiplié les attentats contre le régime (assassinats de personnalités scientifiques, universitaires, militaires proches du régime, liquidation de près de cent élèves de l’académie militaire d’Alep, triés selon leur appartenance religieuse à la communauté alaouite etc.), exactement comme c’est le cas aujourd’hui, mais à huis-clos, la révolution numérique n’était pas encore là. La confrontation finale se solda par la destruction de plusieurs quartiers de la ville de Hama et le massacre de quelques milliers de ses habitants qui s’étaient solidarisé avec les rebelles en armes. Il s’en est suivi une répression implacable des Frères musulmans qui furent pourchassés, emprisonnés, exécutés ou exilés. Une loi d’exception fut par la suite promulguée condamnant à la peine capitale toute personne appartenant à cette confrérie. Dans la foulée, le régime baathiste, profitant de cette campagne d’éradication de l’organisation clandestine des Frères musulmans, étendit la répression aux forces syndicales et démocratiques de gauche qui demandaient plus de libertés et une démocratisation politique, sociale et économique du régime. Elles ont fait les frais de cette insurrection avortée des Frères musulmans. Une chape de plomb s’abattit sur le pays sans que cela gêne les États-Unis, les pays occidentaux et les monarchies du Golfe qui avaient à cette époque besoin de la Syrie pour pacifier le Liban, victime d’une interminable guerre civile et pour mettre au pas les organisations palestiniennes qui y avaient élu domicile…Avec la mort de Hafez al-Assad en juin 2000 et l’accession de son fils Bachar à la présidence, grâce au soutien direct de l’ancien ministre de la Défense de l’époque, Moustafa Tlass (un sunnite de Homs dont le fils, Manaf, vient de faire défection), le régime poursuivra une libéralisation timide qui donnera naissance à un éphémère «Printemps de Damas» vite réprimé. Il s’est traduit par la libération de la parole et l’éclosion de nombreux forums de débats à travers le pays, exigeant la fin de l’état d’urgence, le multipartisme et le retrait des troupes syriennes du Liban. Le système sécuritaire fut également dénoncé par les nombreuses associations des droits de l’Homme. C’en était trop pour les caciques du régime (essentiellement les services de sécurité et le parti Baath) qui avaient réussi à amener le jeune président, encore otage des différents centres de pouvoir hérités de son père, à clore ce chapitre printanier qui aura duré à peine six mois. En dépit du coup d’arrêt de l’été 2001, qui se solda par l’arrestation de nombreux animateurs de forums de la société civile, force est de reconnaître qu’une nouvelle dynamique politique s’était déclenchée, instaurant une nouvelle atmosphère politique malgré la poursuite d’une répression qu’on pourrait qualifier de « soft » par comparaison à la phase antérieure. La chape de plomb d’une époque a, en effet, vécu. La libération d’un grand nombre de prisonniers politiques, le retour négocié et conditionnel de nombreux opposants exilés, dont des anciens membres des Frères musulmans et de baasistes irakiens, s’est amplifié. Mais ce retour n’était pas massif et était soumis à l’accord préalable des services de sécurité qui procédaient au cas par cas. Et la loi condamnant à la peine capitale toute personne appartenant aux Frères musulmans est toujours en vigueur quoique non appliquée. Instruit par l’expérience avortée du « Printemps de Damas », le régime choisit, sans doute par prudence excessive, la «voie chinoise» vers la démocratie. La perestroïka d’abord, la glasnost ensuite. Plutôt qu’une ouverture politique rapide, le parti Baath opta pour une modernisation «technique de l’économie.» Pour justifier ce ralentissement des réformes politiques, le régime invoqua également, non sans raison, les défis régionaux majeurs auxquels il fait face : poursuite de l’occupation israélienne d’une partie du territoire syrien (les plateaux du Golan occupés en juin 1967), l’impasse du processus de paix en Palestine, la situation en Irak et, last but not least, le Liban où la Syrie maintenait, jusqu’en 2005, un contingent militaire de plusieurs milliers de personnes. Car depuis l’échec de la dernière rencontre entre l’ancien président syrien Hafez al-Assad et le Président américain Bill Clinton, à Genève, en 2000, les États-Unis ont pratiquement abandonné leurs efforts pour aboutir à un règlement du conflit israélo-arabe (entre Israéliens et Palestiniens, entre Israéliens et Syriens et entre Israéliens et Libanais), laissant les protagonistes à eux-mêmes, donc au bon vouloir des Israéliens. Depuis l’an 2000, plusieurs événements régionaux sont venus bousculer – et retarder – le calendrier des réformes sur le plan intérieur. En voici les principaux : 1 – Le 2 mars 2000, un sommet de dernière chance eut lieu à Genève entre les présidents Bill Clinton et Hafez al-Assad, tous deux en fin de règne (Clinton étant arrivé vers la fin de son deuxième mandat qui se terminera en novembre 2000 et Hafez al-Assad étant au chapitre de l’agonie). A l’ordre du jour de ce sommet : la conclusion d’un accord de paix global entre la Syrie et Israël sur la base de la paix et de la normalisation en contrepartie du retrait des forces d’occupation israélienne aux frontières du 4 juin 1967. Un tel accord aurait ouvert la voie à un accord similaire avec le Liban et facilité la conclusion d’un accord de paix final avec les Palestiniens. Face au refus des Israéliens, soutenus par les Américains, de se retirer de la totalité des territoires syriens, la rencontre, mal préparée, se conclut, au bout de seulement deux heures de palabres, par un échec retentissant. Le 10 juin, Hafez al-Assad disparaît, emporté par la maladie laissant à son fils et successeur, ce lourd héritage. C’est dans ce contexte que le gouvernement de Ehud Barak, pensant à tort priver la Syrie d’une carte maîtresse, à savoir la carte de la résistance contre l’occupation israélienne au Sud Liban, décide de retirer unilatéralement ses forces du Liban, harcelées de plus en plus audacieusement par le Hezbollah, soutenu à la fois par la Syrie et l’Iran. C’est l’inverse qui se produit : le Hezbollah sort renforcé de cette «débâcle» israélienne. La Syrie également. Loin d’affaiblir l’emprise de la Syrie sur le Liban, elle le renforce considérablement. Désormais, le sort du Hezbollah – devenu véritable État dans l’État au Liban – et de la Syrie sont indissociable. Le retrait israélien unilatéral – mais incomplet, puisque Israël maintient son occupation des hameaux de Cheb’aa, sous prétexte qu’ils appartiennent à la Syrie – du Liban ne régler donc rien et n’aboutit pas à la signature d’un traité de paix séparée avec le gouvernement libanais. 2 – Parallèlement à l’intransigeance israélienne sur les fronts libanais et syrien, l’échec des négociations de camp David et de Taba entre Palestiniens et Israéliens, sous l’égide des États-Unis, la même année 2000, déclenchent la deuxième Intifada dans les territoires occupés. Une Intifada soutenue par la Syrie. Au grand dam de la nouvelle administration américaine dominée, avec G.-W. Bush, par les néo conservateurs. Les attentats du 11 septembre 2001, qui conduisirent les États-Unis et leurs alliés à occuper l’Irak deux ans plus tard, en 2003, mettent le régime syrien sous pression. Bien que totalement engagée dans la lutte contre le terrorisme, main dans la main avec les pays occidentaux et arabes, la Syrie s’opposa fermement à la guerre contre l’Irak, en dépit du fait que les relations entre Damas et Bagdad étaient détestables. Ainsi, juste après la chute de Bagdad, Colin Powell, le secrétaire d’Etat américain, se rend à Damas porteur d’un ultimatum on ne peut plus clair. Il exigea du président syrien de ne pas aider la résistance à l’occupation américaine de l’Irak (près d’un million et demi d’Irakiens se réfugient en Syrie), de chasser les organisations palestiniennes basées en Syrie, dont le Hamas, accusées de terrorisme, de rompre toute coopération stratégique avec le Hezbollah libanais et l’Iran, et de retirer l’armée syrienne du Liban. Et gâteau sur la cerise : démanteler ses programmes d’armes chimiques et balistiques. Tout cela sans contrepartie concrète. Bachar al-Assad rejeta en bloc toutes les clauses de cet ultimatum. Une guerre totale (économique, clandestine mais aussi politique) pour renverser le régime syrien est engagée, mais cette fois-ci avec la complicité de la France et de l’Arabie Saoudite. 3 – Le 11 novembre 2003, le Congrès américain vote une résolution – dite Syria Accountability Act – autorisant le président des États-Unis à édicter, quand il le déciderait, des sanctions contre Damas. Des sanctions qui n’ont pas tardé à se concrétiser. Un an plus tard, le 2 septembre 2004, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte, à l’initiative conjointe de la France et des États-Unis, par 9 voix sur 15, et 6 abstentions, la résolution 1559 qui appelle «au respect de la souveraineté et de l’indépendance politique du Liban, au retrait de toutes les troupes étrangères de son sol, au désarmement des milices (entendre le Hezbollah) et à une élection présidentielle libre et équitable». Pour mémoire, l’Algérie, le Brésil, la Chine, le Pakistan, les Philippines et la Russie s’étaient abstenus estimant que cette résolution constituait une ingérence dans les affaires intérieures du Liban. Cette résolution visait en fait à empêcher le renouvellement du mandat présidentiel d’Emile Lahoud, un allié sûr de Damas et du Hezbollah, que la Syrie, sentant la difficile période d’incertitude qui s’ouvre devant elle dans la région, voulait à tout prix le voir reconduit. Ces menaces n’ont pas dissuadé Bachar al-Assad de continuer à tenir tête aux États-Unis, à la France et à leurs alliés régionaux, particulièrement l’Arabie Saoudite (à l’époque le Qatar, qui était en conflit avec Riyad, soutenait la Syrie du bout des lèvres). Le soutien syrien au Hezbollah, au Hamas et l’alliance stratégique avec l’Iran se poursuivait donc. Le général Lahoud est réélu pour un deuxième mandat présidentiel au prix d’un amendement constitutionnel, malgré l’opposition initiale du président du Conseil des ministres Rafiq Hariri (il se résigne à la fin d’accepter le fait accompli). Et le contingent militaire et sécuritaire syrien au Liban est maintenu, quoique réduit considérablement (de 40 000 hommes il passe, en 2004, à seulement 15 000). 4 – C’est dans ce cadre qu’un événement majeur intervint : le 14 février 2005, l’ancien président du Conseil est assassiné dans un attentat suicide à la camionnette piégée à Beyrouth. La Syrie et ses alliés sont immédiatement montrés du doigt. Face à l’indignation médiatique et politique d’une partie des Libanais, et dans le monde, la Syrie retire ses dernières troupes du Liban quelques semaines après cet assassinat. Les principaux piliers du régime libanais allié à la Syrie sont pourchassés et arrêtés. Le Conseil de sécurité des Nations unies vote, dans la foulée, le 7 avril 2005, la résolution 1595 créant une commission d’enquête sur l’assassinat de Rafiq Hariri. La Syrie s’incline sans rompre, allant même jusqu’à coopérer avec cette commission d’enquête qui n’a apporté jusqu’ici (2012) aucune preuve crédible sur l’implication de Damas et du Hezbollah dans cet assassinat qui n’a servi, en fin d’analyse, que ses adversaires. Les investigations de la commission d’enquête et le tribunal spécial censé juger les assassins présumés de Hariri n’ont abouti à rien d’autre que de servir d’épée de Damoclès que les Occidentaux brandissent contre leurs adversaires : la Syrie, le Hezbollah et l’Iran. Jusqu’ici, les enquêteurs se sont interdit de pousser leurs investigations en direction des services occidentaux et israéliens ou vers la piste djihadiste pourtant avancée dès les premiers jours du crime. Ce qui a amené de nombreux juristes à accuser ces instances d’instrumentalisation politique. 5 – C’est dans ce contexte défavorable au régime syrien, plus isolé que jamais, mais toujours combatif et récalcitrant face aux exigences des États-Unis englués dans le bourbier irakien, qu’éclata la guerre du Liban en juillet 2006. Elle se révéla très bénéfique pour le régime. Le 12 juillet 2006, au matin, un commando du Hezbollah libanais s’attaqua à une patrouille israélienne à la frontière entre les deux pays, tuant huit soldats israéliens et enlevant deux autres. Cette action audacieuse faisait partie, depuis 2000, de la stratégie du Hezbollah qui cherche à utiliser les prisonniers israéliens capturés comme monnaie d’échange pour faire libérer les milliers de prisonniers libanais, palestiniens et arabes (environs 11 000) détenus en Israël, certains depuis des décennies. Un autre objectif de cette opération : amener Israël à mettre fin à son occupation des hameaux libanais de Cheb’aa dont il s’est emparé depuis 1967. Plusieurs opérations de ce genre avaient eu lieu dans le passé sans que cela ne dégénère en guerre totale. Cette fois-ci, le commandement militaire israélien en a décidé autrement. Le gouvernement israélien d’Ehud Olmert, encouragé par l’Administration américaine, voulait en découdre une fois pour toute avec le Hezbollah, allié de la Syrie et de l’Iran. Liquidé, le Liban tomberait définitivement dans l’escarcelle de l’Occident et de ses alliés. La Syrie ne tarderait pas à tomber à son tour, suivie par l’Iran. Le Grand Moyen-Orient cher aux néoconservateurs deviendrait une réalité. C’est ce qui explique la réaction israélienne disproportionnée à cette opération hardie du Hezbollah. Contre toute attente, le Hezbollah libanais, soutenu par la Syrie, sort victorieux de cette mini-guerre, malgré les énormes dégâts infligés aux infrastructures libanaises. L’offensive israélienne dura 34 jours sans atteindre son objectif affiché : détruire le Hezbollah. Elle coûta la vie à 1 200 Libanais, majoritairement des civils, contre 163 Israéliens dont 119 soldats. Pour les Israéliens c’est une véritable débâcle stratégique. L’armée israélienne qu’on dit la plus puissante du Moyen-Orient ne parvint pas à vaincre la résistance libanaise. Mais c’est aussi une défaite politique majeure pour les États-Unis, la France et leurs supplétifs arabes (l’Arabie Saoudite, la Jordanie et l’Égypte qui avaient condamné le Hezbollah plutôt que l’agression israélienne). Par contre, la Syrie et l’Iran ont pavoisé. Le président syrien Bachar al-Assad, jusqu’ici sur la défensive, n’a pas eu la victoire modeste. Dans un discours célébrant la « victoire de la résistance », il qualifia la troïka arabe qui avait juré sa perte (le roi d’Arabie, le roi de Jordanie et le président Moubarak) de « demi-portions ». La guerre entre l’axe pro-syrien et l’axe pro-saoudien est désormais totale, malgré une relative trêve. La déstabilisation de la Syrie est désormais programmée. Une nouvelle étape dans cette guerre : le 27 décembre 2008, l’armée israélienne lança une opération d’envergure contre la bande de Ghaza contrôlée par le Hamas, qui était alors soutenu par la Syrie. Mais cette guerre, malgré les dégâts humains subis par les Palestiniens, ne parvint pas à mettre le Hamas à genoux. La guerre se termine le 18 janvier 2009 sans que l’armée israélienne, au moral atteint et à la réputation ternie, réalise ses objectifs. On l’aura compris, à travers l’encerclement de la Syrie, c’est son alliance avec l’Iran, le Hezbollah et le Hamas qui était visée. La manière forte ayant échoué, les États-Unis et leurs alliés vont essayer d’utiliser la carotte. Ce rôle d’aguicheur pour casser l’alliance entre Damas et Téhéran reviendra à la France (et à l’Union européenne), à la Turquie et au Qatar. En contrepartie de cette main tendue, il est désormais demandé à la Syrie (dont le président Bachar sera accueilli en grande pompe dans les capitales européennes) de s’insérer dans la mondialisation. Une option qui se révéla autrement plus productive pour les Occidentaux que le bâton. Un partenariat économique et stratégique est également signé avec la Turquie. Il s’agissait d’une erreur stratégique fatale que les couches les plus vulnérables de la société syrienne, notamment la paysannerie, paieront le prix. La libéralisation économique, la levée des barrières douanières avec la Turquie, une longue et sévère sécheresse de quatre ans, transformera la paysannerie syrienne en sous-prolétariat autour des villes. Or, ce sont ces couches qui seront la chair à canon de cette contestation. Il faut reconnaître que le pouvoir syrien, autiste ou berné par le mirage de la libéralisation économique sauvage, a mis du temps à réaliser à quel point cette politique d’ouverture économique, combinée à un blocage politique, a ébranlé les fondements sociaux du régime et a éloigné de lui de larges couches qui n’acceptaient l’autoritarisme que tant que la contrepartie était le maintien d’une paix sociale fondée sur la satisfaction des besoins minimaux : logement, pouvoir d’achat, système de santé… D’autant que cette ouverture économique avait aggravé le fléau de la corruption. A cela il faudra ajouter la gestion initiale de la crise par un appareil sécuritaire aussi autiste qu’arrogant. Maintenant, au bout d’un an et demi de rébellion, et après de longues hésitations, le régime revient à une politique qui avait fait ses preuves dans le passé : fin du libéralisme sauvage parallèlement à l’engagement massif de toutes ses forces militaires et sécuritaires dans le combat. C’est en tout cas la lecture qu’on est en droit de faire de l’allocution télévisée de Bachar al-Assad aux ministres du nouveau gouvernement syrien, lors de leur première réunion officielle : guerre totale contre la rébellion et ses soutiens extérieurs et guerre totale contre les lois libérales qui avaient poussé la paysannerie et le lumpenprolétariat dans la révolte. Quant aux réformes substantielles, elles n’interviendraient qu’une fois la paix rétablie. Interview réalisée par Ramdane Ouahdi |
Syrie ou le message
d’un missile russe… par
Dr Amin Hoteit Mondialisation.ca,
Le 13 juin 2012 Il est désormais certain que
la dite « crise syrienne », qui dès le départ nous a paru être une
guerre mondiale contre la Syrie, est devenue un problème universel autour
duquel le monde s’est divisé en deux camps : le camp occidental qui a
planifié, commandité, et dirigé l’agression par des mercenaires arabes ou
régionaux, du moins jusqu’ici ; et le camp adverse qui s’est coalisé par
la force de ses propres objectifs
stratégiques. Ce dernier a formé un groupe international qui considère que la réussite des projets
de l’Occident en Syrie signifierait la chute de toute la région sous
l’emprise d’un néo-colonialisme qui anéantirait toute velléité de liberté
et d’indépendance. Le conflit est
donc clair entre un agresseur aux ordres des USA et un défenseur qui
s’organise par une distribution coordonnée des rôles à chacun des membres de
son organisation stratégique, en fonction de leur capacité et de leur
efficacité à repousser l’agression. 1. Plus le temps passe et
plus les constantes de cette confrontation deviennent évidentes. Au terme
d’un peu plus de quinze mois, elles peuvent être résumées comme suit : 1.1. Les capacités de défense des défenseurs sont
supérieures aux capacités d’attaque des agresseurs. En effet, compte
tenu du potentiel de chacun des deux camps, le succès du camp agresseur pour
atteindre ses objectifs en Syrie et redessiner la région de telle sorte
qu’elle puisse se conformer aux intérêts des États-Unis et du sionisme, est
devenu impossible. Par conséquent, entendre le camp des agresseurs répéter à l’envi :
« Le président syrien doit s’en aller »… « Il faut qu’il
cède le pouvoir à un gouvernement civil de transition »… « Il
faut une transition pacifique du pouvoir »… ne témoigne que du ridicule et de l’ironie de
la situation ; parce qu’il se comporte en vainqueur alors qu’il est vaincu
et que, jusqu’à présent, son
agression ne lui a rapporté que ses propres crimes qui ont coûté la vie à
des Syriens innocents… à moins qu’il ne considère
la criminalité comme une victoire ! 1.2. La désintégration et
l’affaissement du système des agresseurs alors que la cohésion du système des
défenseurs parait de plus en plus solide, chacun de ses membres estimant que
la question syrienne le concerne directement ; ce qui explique leurs
prises de position de plus en plus fermes contre toute atteinte ou
intervention étrangère en Syrie et sous n’importe quel prétexte qui
nécessiterait l’usage de la force, notamment par adoption d’une résolution en
vertu du Chapitre VII. Les États-Unis sont, peut-être, sur le point de
comprendre cet état des choses, surtout depuis la dernière prise de position
russe. Seuls les « ourbans du pétrole » restent sourds
devant l’évidence et refusent de comprendre. C’est pourquoi, avec le
Secrétaire général [malencontreusement dénommé « Al-Arabi »] de la
Ligue pétrolière prétendument concernée par la « Cause arabe », ils persistent à tenter et à exiger que la
« question syrienne » soit soumise au fameux Chapitre VII.
Mais, en l’occurrence, leurs appels ne seront pas entendus à travers la porte
définitivement scellée du Conseil de sécurité. 1.3. En plus de ce qui
précède, il est important de constater que chacun de ces deux camps rassemble
et exhibe ses forces dans le but de précipiter l’heure décisive et d’y mettre
fin de manière à ce qu’elle lui soit favorable. En effet : 1.3.1. Le camp des agresseurs, comme nous l’avons précédemment écrit [1], a organisé des manœuvres militaires de grande envergure en Jordanie sous la dénomination « le lion en alerte », après avoir recruté l’ensemble des forces qui pourraient jouer un rôle lors de sa future intervention militaire en Syrie. Il a très généreusement inondé sa prétendue « opposition syrienne » d’armes de toutes sortes, et de toutes technologies, pour assurer aux terroristes mercenaires qui lui sont inféodés les moyens de commettre leurs méfaits. Il a chargé les observateurs internationaux de recueillir les renseignements utiles et de mener l’enquête qui favoriserait son intervention militaire à venir. Il a décidé d’étrangler les médias syriens pour créer les conditions favorables à son opération militaire, qu’il suggère très proche avec ou sans résolution du Conseil de sécurité. Pour finir, voici que des manœuvres israéliennes se mettent en branle pour, dit-on, passer le message d’une attaque sur les bastions du Hezbollah ! 1.3.2. Le camp des défenseurs, après avoir résisté en absorbant les chocs depuis le début de l’agression et après avoir laissé le temps à la Syrie pour qu’elle puisse réaliser ses réformes, se met lui aussi à rassembler et à exhiber ses forces pour renforcer sa défense et confirmer ses acquis. Ainsi, et suite au succès des élections législatives syriennes, est venue la décision ferme et définitive de combattre le terrorisme sans relâche ; suivi du « test surprise » correspondant au tir de missiles balistiques intercontinentaux russes [2], lequel a semé la confusion dans le camp adverse qui a bien compris le sérieux du nouveau message militaire signifiant que les décisions politiques déclarées par Moscou, à l’intérieur et à l’extérieur du Conseil de sécurité, reposent sur une puissance militaire réelle et prête à intervenir en cas d’agression. Un projet de manœuvres militaires communes à quelques pays membres de cette organisation défensive n’a pas tardé à être envisagé. Quant au plan d’étranglement des médias syriens, il a échoué avant même sa mise à exécution par la prise de mesures adaptées aux circonstances et capables de protéger le droit de la Syrie à faire entendre sa vérité. 2. Dans ces conditions, la question qui se pose concerne le devenir de cette crise mondiale révélée par la soi-disant crise
syrienne : le monde est-il à la veille d’une confrontation militaire
globale, ou bien, est ce que ces démonstrations de force ne sont là que pour
servir d’atouts lors de futures négociations ? Or, en matière de guerres,
il est raisonnablement impossible de lancer une attaque avant de s’assurer de
deux éléments : le premier correspond à la possibilité de réaliser
l’exploit escompté tout en amenant l’adversaire à l’effondrement ou à une
sorte de dépression ou d’égarement ; le second correspond à la capacité à transformer une
victoire militaire en victoire
politique qui puisse permettre d’ancrer, de conserver et d’exploiter la victoire.
Dans certains cas, un troisième élément est à prendre en compte et correspond
à ce que l’attaquant peut supporter comme pertes potentielles suite à la
confrontation. Si nous appliquons ces règles immuables au camp des
agresseurs, nous constatons que : 2.1. Dans le domaine de la
guerre conventionnelle, les forces militaires essentielles à ce camp [l’OTAN]
sortent de deux décennies décevantes qui ont épuisé leur économie au point
qu’elles ne peuvent envisager une nouvelle guerre, alors que le camp adverse
a des capacités militaires défensives qu’il leur serait extrêmement difficile
de vaincre ; ce qui nous amène à laisser tomber l’éventualité d’une
intervention militaire justifiée ou non par une résolution du Conseil de
sécurité. 2.2. Dans le domaine de la
guérilla et des opérations terroristes en cours, alimentées et dirigées par
le camp des agresseurs qui poussent à l’escalade des violences et à leur
généralisation à tout le territoire syrien et notamment aux grandes villes
[Damas et Alep], le battage médiatique et les possibilités des agresseurs
sont en deçà du seuil nécessaire à la réalisation de leur projet. En revanche, il est désormais
très clair que la prochaine étape de la lutte contre ce terrorisme sera
différente des précédentes, notamment parce que depuis la formation du
nouveau gouvernement issu d’élections parlementaires libres il ne sera plus
question d’opposer des lignes rouges infranchissables aux forces militaires
syriennes et de les empêcher de faire ce qui doit être fait. Il ne sera plus possible au terrorisme médiatique et
aux politiques du camp des agresseurs, qui sont derrière les massacres, de
continuer leurs frauduleuses campagnes accusant l’État syrien de leurs
propres crimes. Il ne sera plus acceptable que la mission des observateurs
internationaux serve à intensifier les opérations criminelles, mission
désormais sujette à caution vu ses manquements volontaires ou involontaires à
dire la vérité ! 2.3. Quant au reste, il nous
suffit de rappeler l’impossibilité pour Israël de mettre en place une
organisation défensive qui protégerait son front intérieur. Il brûle d’impatience
pour attaquer l’Iran en plus de toutes les menaces qu’il ne cesse d’alimenter contre son programme
nucléaire. Ce simple rappel suffit pour comprendre que le camp des agresseurs
est incapable de supporter la réaction possible à son agression. 3. Par conséquent, nous
pouvons déduire que la guerre militaire contre la Syrie est très peu
probable ; que la guerre terroriste ne permettra pas à l’agresseur
d’atteindre ses objectifs mais, qu’au contraire, elle lui imposera des pertes
qui l’useront même si cela doit
prendre un certain temps. À ce stade, nous pouvons revenir à la question posée plus haut : pourquoi
un tel rassemblement des forces ? A notre avis la réponse
réside dans le fait que le camp agresseur, qui a constaté son échec, sait que
la seule issue qui lui reste passe par une solution négociée et pacifique,
mais il sait aussi que celui qui s’installe à la table des négociations ne
reçoit qu’une part proportionnelle à ce qu’il a acquis sur le terrain et aux
cartes qu’il tient dans sa main ; ce qui explique qu’il tente d’en
rassembler un maximum pour que sa défaite devienne tolérable, maintenant que
sa victoire en Syrie est entrée dans le domaine de la fiction et que la
Russie a lancé ses invitations aux négociations selon un code compréhensible par
toute personne qui connait le protocole : un missile qui lève les
doutes, dissipe les délires, et ouvre la voie à la paix ! Ainsi, le
Président Bachar Al-Assad aura offert à son père l’équilibre stratégique pour
lequel il a toujours œuvré et dont il a toujours rêvé, en commémoration du
dixième anniversaire de sa mort. Dr Amin Hoteit 11/06/2012 Article original en
arabe : http://www.tayyar.org/Tayyar/News/PoliticalNews/ar-LB/amine-hoteit-hh-3403.htm Article
traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca NOTES [1] Syrie: Manœuvres
militaires en Jordanie...simple message ou signes avant-coureurs d’une
opération militaire conjointe de 19 pays. http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=31016 [2]
Missile balistique nucléaire intercontinentale Russe. http://www.youtube.com/watch?v=z_DSoDapBSk Le Docteur Amin Hoteit est libanais, analyste politique, expert en stratégie militaire, et Général de brigade à la retraite. |
Dimanche
15 juillet 2012 La Syrie ou l’instrumentalisation hégémonique de la détresse humaine. Par Camille Loty Malebranche http://intellection.over-blog.com/ Instrumentaliser la
souffrance humaine, prendre des humains, des peuples et populations en
otage comme marchepied pour atteindre des fins expansionnistes de
pouvoir et d’enrichissement, est sans doute de tous les crimes, le plus
abominable qu’un empire et ses alliés puissent commettre. La logorrhée médiatique sur la crise syrienne et les péroraisons bellicistes interventionnistes qu’en tire certains médias propagandistes des establishments de l’occident, qui guettent les massacres planifiés pour ensuite intervenir en pyromanes pompiers, ne fait qu’ajouter à l’infamie des responsabilités occidentales en Syrie. En effet, nous sommes en présence d’une guerre civile provoquée de toute pièce par l’envoi occidental de bandits armés sur le territoire syrien, l’occident ayant préféré ce genre de crapulerie criminelle d’invasion territoriale, (on sait que ce sont des armes occidentales que portent les mercenaires envahisseurs), plutôt que de forcer diplomatiquement à une meilleure condition des droits en Syrie, dont la presse, fait le motif des démarches de sanctions occidentales à l’Onu. Mais comment l’occident pourrait-il le faire, cet occident, discriminatoire dans ses exigences démocratiques, qui appuie les exactions monarchiques saoudiennes, les pires qui soient, qui protège toutes les infréquentables dictatures et monarchies pétrolières auxquelles il est allié, tels le Qatar, les Émirats, le Koweït, Bahreïn… À défaut d’une improbable vraie révolte de masse qui chasserait Assad, (car les révoltes et manifestations populaires pullulent partout en occident contre l’austérité, la pauvreté, des Usa en Espagne en passant par la Grèce et Londres, sans que nul n’y ait infiltré des groupes armés contre les gouvernements dont aucun, sauf en Grèce, n’a démissionné), l’occident s’acharne à entretenir une guerre civile, qui, comme toute guerre, a ses massacres, ses confusions savamment orchestrées et ses batailles de communication publique, ses images et anathèmes médiatiques. Ceux qui bernent leurs propres peuples par la finance où les masses payent par l’austérité, les crapuleries financières de quelques-uns, ne sont point aptes à soutenir quiconque vers la démocratie ni même, ne sauraient penser à encadrer le peuple syrien dont ils sont part des actuels malheurs par la violence qu’ils ont centuplée! C’est donc en utilisant l’argutie de l’humanitaire pour autoriser l’invasion de l’Otan sous résolution onusienne, que procèdent les establishments occidentaux dans leur obsession géopolitique d’occuper cette zone stratégique qu’est la Syrie pour mieux corseter l’Iran et contrebalancer la proche voisine qu’est la Russie.
Une "Morale" de sang, un « Humanitaire » d’agression.
L’humanitaire
bello-interventionniste occidental ne vit que de massacres. D’où, l’occident
doit constamment créer des conditions de crimes réels ou prétendus contre
l’humanité, des hécatombes à satiété, pour justifier sa rage
bello-interventionniste, ses appétences hégémoniques. Depuis le début du « printemps arabe », l’action occidentale qui se veut humanitaire par bombardements aériens, a dévoilé une nouvelle face du spectre expansionniste occidental d’un moralisme sanguinaire à l’heure de la multipolarité planétaire, un moralisme qui appelle de ses vœux des hécatombes dans les pays plus ou moins barbares du Moyen-Orient, pour justifier l’hégémonie directe des puissances de l’Otan. D’abord, la Libye, ensuite, la tentative manquée après le massacre de Houla désormais controversée quant à ses responsables criminels à l’Onu même. Aujourd’hui, la bête sanglante de la diplomatie terrifiante occidentale reprend force, grâce à de nouveaux massacres (appellation fourre-tout, puisqu’on parle de guerre civile, et qui dit guerre, dit immanquablement massacres, surtout que dans le cas de la Syrie où des mercenaires civils dispersés dans la population rendent difficile l’identification des vrais civils innocents sur les lieux de combat). Donc très difficile d’identifier des massacres et leurs instigateurs pour justifier, en Syrie, des frappes aériennes de l’Otan salvateur des peuples, avant l’établissement d’un gouvernement taupe et démocrate placé parles É.-U.. La chorale médiatique désinformante et son concert d’une seule voix, assénée sans dissonance à l’opinion publique, finit par assourdir l’espace de la sérénité nécessaire pour une distanciation logique et interrogative de ce qui se passe en Syrie et du comment aider le plus efficacement possible, le vrai peuple syrien pris au lasso de la mégalomanie impériale, et géostratégique des establishments occidentaux, excédant en l’occurrence, toute décence géopolitique, vu la proximité de la Syrie avec la Russie. C’est comme si la Russie ou la Chine provoquait un chaos au nord du Mexique, et ensuite voudrait intervenir militairement puis politiquement par l’établissement d’un gouvernement larbin, pour contrôler la zone à la barbe des États-Unis. Impensable, non! Mais le pire dans toute cette galère d’intoxication médiatique, c’est l’instrumentalisation par un essaim de journalistes qui bombardent les peuples occidentaux en diabolisant la Russie et la Chine dont le veto, bloque la « bienfaisance des humanistes » des pays occidentaux au profit des syriens… Sauf, qu’après la Libye, l’Afghanistan, l’Irak et le retour des coups d’États en Amérique latine sous haut patronage de Washington via ses oligarchies au Honduras et au Paraguay; sans oublier les horreurs répressives policières des citoyens étasuniens du pacifique Occupy Movement, citoyens étasuniens pillés par des banques avec la complicité de l’État; avec également les drones sicaires des É.-U. qui assassinent au petit bonheur, au Pakistan et en d’autres régions du monde, selon le récent rapport de Jimmy Carter, l’argument des droits de l’homme, s’est disqualifié à un tel point, qu’il est devenu un baragouin totalement invraisemblable et désuet que tiennent des tarés pour des sots. Selon le tournant que prend la crise syrienne, on peut s’attendre encore à beaucoup de massacres planifiés par l’occident, pour forcer la main aux russes et aux chinois à travers une morale propagandiste de chantage. Espérons, toutefois, pour le plus grand bien du peuple syrien et non pour des mercenaires et des interventionnistes, que la Russie et la Chine refuseront implacablement le sordide chantage! Quand toute la morale d’une communauté d’États, élabore un humanitaire de l’horreur en faisant manichéennement pression par le verbiage médiatique sur toute autre puissance non permissive de la logique d’intervention et de bombardements – sous prétexte fallacieux de stopper des effusions de sang que l’occident contribue à faire couler par ses bandes armées introduites sur le territoire des États ciblés par sa géostratégie – c’est la moralité planétaire internationale et onusienne qui est prise en otage, déviée en crime à rebours.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE |
Pourquoi les services secrets russes soutiennent
Damas 12 juillet 2012 Une source sécuritaire russe explique pourquoi Moscou refuse de laisser tomber le président syrien Bachar Al-Assad. Cette source révèle des détails de premier ordre sur les tenants et aboutissants de la guerre civile syrienne qui a fait plus de 16 000 morts en un peu plus d’une année. Les explications de cette source montrent que ce qui se passe dans ce pays est loin d’être une simple revendication démocratique, même si le peuple syrien aspire effectivement à la liberté et à la fin d’un régime monolithique suranné, bien que moins archaïque que les monarchies du Golfe qui soutiennent la rébellion armée. L’officier des services secrets russes, qui a séjourné récemment en Syrie, indique que le moral des troupes syriennes « n’est nullement atteint » et que l’armée agit selon un plan bien déterminé, la priorité étant donnée actuellement, explique cette source, au « nettoyage des axes qui relient les grandes agglomérations entre elles et des villes frontalières où se trouvent des poches d’insurgés ». Cette tactique permet à l’armée régulière de « maîtriser la situation parfaitement à l’intérieur du pays ». Parallèlement à l’action militaire, le pouvoir en place ouvre la voie du dialogue avec l’opposition interne « qui obtient tout ce qu’elle demande » pour discréditer le Conseil national syrien miné par les dissidences et sujet à des critiques tous azimuts. Le plan des États-Unis en Syrie est voué à l’échec, ajoute l’agent secret russe, qui souligne que la question syrienne est désormais « entre les mains des services secrets et de l’armée russes », deux institutions qui « ont joué un rôle stratégique dans la désignation du président Poutine et qui dictent la politique étrangère du pays ». « Aussi, la guerre qui se déroule en Syrie est-elle perçue par Moscou comme une guerre américaine contre les intérêts directs de la Russie », relève l’officier des services secrets russes, pour qui « les événements de Syrie relèvent de la sécurité nationale russe ». D’où le feu vert du Kremlin à Bachar Al-Assad pour « éradiquer l’opposition armée ». Mais cette démarche est ralentie par la présence des opposants armés au sein de la population prise en otage et qui sert de bouclier. Les pertes en vies humaines et les dégâts subis par les infrastructures sont très élevés, mais « Damas n’a pas le choix », explique encore la source russe : « C’est soit la destruction totale de la Syrie par la CIA à travers les groupes qu’elle arme et dirige à partir d’un PC situé au Liban et appartenant aux services secrets jordaniens, soit une guerre sans merci pour faire échec au plan américain quels que soient les dégâts collatéraux. » À la question : « Les insurgés sont-ils des révolutionnaires ? », la source répond que ce qui arrive en Syrie est une aberration : « Est-il imaginable que des Palestiniens de Ghaza demandent l’intervention de l’armée israélienne pour les libérer du gouvernement Hamas ? » s’est-elle interrogée, sceptique. Parlant de l’armée syrienne, la source russe signale qu’aucun bataillon ne s’est retourné contre la hiérarchie militaire et qu’aucun soldat n’a retourné son arme contre ses camarades. La source russe rapporte également que les Américains ont balancé 30 000 hommes armés syriens et étrangers pour mener une offensive contre la capitale Damas, mais l’opération a échoué. Ces hommes sont répartis entre plusieurs villes syriennes, mais le plus gros des effectifs se trouvent à Douma (12 000 hommes). Les États-Unis ont définitivement perdu la bataille de Damas, affirme enfin l’officier russe. Sarah L. |
La Russie et la Chine… Avec la Syrie jusqu’au bout Akil
Cheikh Hussein Faire revenir la Russie et la Chine sur leur position de soutien à la Syrie est l’objectif majeur que le camp américain cherchait à réaliser depuis le double véto qui a bloqué au Conseil de sécurité un projet de résolution visant à condamner le régime syrien. Diverses sortes de pressions ont été exercées et même des pays comme l’Arabie saoudite et le Qatar qui ont cru à un moment pouvoir faire plier ces deux pays en jouant la carte des dangers qu’encourront les intérêts russes et chinois dans la région arabe. Se heurtant à la réalité traduite par l’attitude inébranlable de la Russie, les ennemis de la Syrie ont eu recours à leur arme dont l’usage est devenu coutumier ces dernières années : Le mensonge. Plusieurs allégations émanant de responsables occidentaux après la conférence de Vienne ont laissé entendre que les Russes étaient favorables à une solution comprenant le départ du président syrien, ce qui a été promptement nié par des hauts responsables russes. A leur tour, des opposants Syriens qui ont rencontré des responsables russes à Moscou ont affirmé, il y a seulement quelques heures, que la Russie leur a fait savoir qu’elle ne tient pas au régime syrien, ce qui de toute évidence sera nié ou tout simplement ignoré par les Russes. De toute évidence car, pour ces derniers comme pour les Chinois, et c’est déjà chose bien connue, la position russe et chinoise n’est pas déterminée par le désir de protéger la Syrie ou le régime syrien en tant que tels, mais plutôt par leur ferme volonté de soutenir la Syrie qui d’ores et déjà représente l’une des principales frontières de confrontation entre l’Otan et l’Organisation de coopération de Shanghaï. Cette organisation économique, politique et militaire qui réunit – à côté des deux superpuissances russe et chinoise – plusieurs pays d’Asie centrale et qui tend à intégrer des pays pesants sur la scène régionale et internationale, comme l’Inde et l’Iran, paraît déterminée à mettre fin, dans la perspective d’un monde multipolaire, à l’unipolarité monopolisée par les États-Unis depuis l’effondrement de l’Union soviétique. Dès son arrivée au pouvoir une dizaine d’années après la chute du bloc socialiste, Vladimir Poutine, considéré par les Occidentaux comme un véritable « renard rouge » et connu pour avoir assumé pour une longue période de hautes responsabilités au sein du KGB soviétique, a multiplié les gestes de mécontentement vis-à-vis du suivisme de son prédécesseur, Boris Eltsine, et de l’humiliation avec laquelle la Russie est traitée par Washington et ses alliés occidentaux. Au moins cinq ans avant la crise actuelle en Syrie, et dans le célèbre discours qu’il a prononcé à la conférence de Munich sur la sécurité en février 2007, le président russe Vladimir Poutine a tenu à affirmer que « la gouvernance unipolaire est illégitime et immorale». Avec les boucliers anti-missiles, l’expansion de l’Otan dans les pays ex-soviétiques, les bases militaires américaines autour de la Russie et le soutien occidental aux opposants russes, il est clair que les États-Unis cherchent à encercler la Russie en vue de l’étouffer. Idem pour la Chine. Les États-Unis possèdent des bases militaires s’étendant du Japon jusqu’à Singapour, nouent des alliances et procèdent à des manœuvres militaires conjointes avec plusieurs pays de la région. Ils sont actuellement en train de renforcer leur présence militaire en Australie et ils n’épargnent pas leur soutien aux dissidents chinois et aux mouvements séparatistes au Tibet et au Xinjiang. Bref, et c’est le président américain qui l’a dit dernièrement: « Etre présent en Asie-Pacifique est tout en haut de ma liste de priorités ». Des priorités qui sont aux antipodes des priorités chinoises dans leur propre environnement régional. Le soutien de la Russie et de la Chine à la Syrie s’inscrit donc dans le cadre de la confrontation en cours entre deux blocs qui se disputent le leadership à l’échelle mondiale et les responsables des deux pays n’ont cessé d’affirmer d’aller jusqu’au bout dans leur opposition aux tentatives visant à déstabiliser la Syrie et, par conséquent, à affaiblir la résistance régionale et mondiale aux projets américains. Un indice de taille sur la fermeté des positions russe et chinoise a été donné par la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, elle-même : De la tribune de la quatrième conférence dite des « Amis de la Syrie » réunie dernièrement à Paris, elle a accusé la Russie et la Chine d’entraver le règlement du conflit syrien, renvoyant ainsi dos à dos les mensonges des opposants syriens et du ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, qui ont évoqué une soi-disant disposition russe à renoncer à son soutien au régime syrien. Un autre indice beaucoup plus significatif : Clinton a promis une « correction » à tous ceux qui ont soutenu le régime syrien. C’est une autre histoire. Mégalomanie d’une superpuissance en chute libre sur tous les plans. Mais elle prouve une fois de plus que le conflit à l’intérieur et autour de la Syrie fait partie intégrante du conflit, plus vaste, entre les forces émergentes de liberté et d’indépendance et celle du néo impérialisme agonisant. Elle prouve aussi et surtout que la Syrie – dont la seule faute est d’avoir stoppé la soumission arabe généralisée aux dictats israélo-américains – joue un rôle déterminant dans la construction d’un monde meilleur sur les ruines de l’arrogance régionale et mondiale. [C’est une ironie de l’Histoire qu’une des dictatures qui furent si longtemps l’expédiant favori des amères Loques leur soit soudain opposée comme funeste. La dictature de trop, la dictature qui leur sera fatale. Tel est pris qui croyait prendre. À dictature, dictature ennemie.] Source: moqawama.org |
(…) La subversion du modèle de la Grande Dépression
se trouve dans la complète suppression de la vérité de la situation au profit
d’une narrative (de plusieurs narrative, c’est selon) engendrée(s) par le système
de la communication, suppléé(s) par des mesures législatives et de
contraintes policières. La dimension tragique de la situation US est
totalement occultée, cela conformément à la “philosophie de l’optimisme” et à
la haine de la dimension tragique caractérisant la philosophie des promoteurs
du Système. (La dimension tragique apparaît épisodiquement, au travers
d’événements accidentels. Un événement comme l’ouragan Katrina de 2005,
pourtant précédant l’effondrement de 2008, montra la vérité de la base
tragique de la situation de la population, – et montrant parallèlement
combien les fondations catastrophiques de l’actuelle Grande Dépression
étaient déjà en place. A aucun moment, cette vérité ne fut reconnue comme
telle, montrant ainsi l’absence complète de perception du réel de la
direction politique, au contraire d’un FDR en 1933.) Cette subversion est évidemment rendue possible grâce aux moyens du système de la communication et à la complète soumission des élites au Système, avec l’accomplissement décisif de la terrorisation de leur psychologie accomplie dès l’événement du 11 septembre 2001. Cette subversion du modèle de la Grande Dépression conduit directement à une déstructuration, puis à une dissolution du pays, en accentuant la vindicte, la division, la fracture entre les élites et la population, conduisant à ce sentiment d’insupportabilité de la corruption et des inégalités de fortune, etc. (Il faut en effet noter que ce qui est en cause sur ce dernier point qui résume tous les autres, ce n’est pas tant l’inégalité et la corruption elles-mêmes mais bien leur caractère devenu insupportable pour la population dans les circonstances générales.) L’inversion du modèle de la Grande Dépression est dans la logique de ce qui précède. Puisque le système de la communication écarte la vérité de la tragédie de la Grande Dépression, la logique capitalistique n’est pas interrompue mais accélérée, et monstrueusement accélérée par la vérité de la Grande Dépression qu’on repousse. De là cette situation absolument invertie où les seuls que la dynamique en cours aide vraiment, ce sont les 1% aux dépens des 99%. De ce point de vue, c’est également FDR inverti, ce qu’est finalement Obama qui prétendit se faire élire comme un nouveau Franklin Roosevelt : on aide les banquiers super-riches pour qu’ils deviennent hyper-riches et l’on “potemkinise” la tragédie sociale, en allant jusqu’à une complète narrative statistique avec la manipulation systématique des chiffres de la tragédie sociale. (Voir Paul Craig Roberts.) Un élément annexe important est celui de “la guerre” qui s’inscrivit, on l’a vu, comme un complément réussi de la sortie de la Grande Dépression. Là aussi, il y a subversion et inversion : “la guerre”(Irak, Afghanistan et tutti quanti) a précédé la Grande Dépression n°2 (inversion), au contraire du “modèle” de la vraie Grande Dépression ; elle l’a même précipitée et accélérée, et elle a ainsi constitué un facteur déterminant de la catastrophique situation économique, et même sociale avec son afflux de vétérans touchés par des maladies psychologiques graves (subversion). On avait déjà noté ce phénomène lorsque Joseph Stiglitz avait publié les chiffres du coût de la guerre en Irak (voir le 8 mars 2008 : «La guerre transformée ou le Complexe contre le Système») : la guerre ne sauve plus l’économie, parce que les dépenses qui lui sont liées sont de plus en plus improductives, avec une part énorme faite au gaspillage, à la corruption, à la redondance, etc. ; parce que les systèmes d’arme n’assurent plus une production stable mais, au contraire, “globalise” la production hors des USA de plus en plus désindustrialisés et ainsi de suite. On doutera grandement qu’un conflit “de plus” puisse rien changer à cette tendance qui conduit au paradoxe monstrueux (du point de vue du Système) de donner à la production de guerre un effet économique et social inverse à celui qu’on en attend. Là aussi, le phénomène de “Grande Dépression” est accéléré, comme l’est un incendie qu’on alimente à grands jets d’essence, en prétendant jouer au pompier pour l’éteindre. (…) |
« La Haute Représentante de l’Union, Mme Catherine Ashton, est vivement préoccupée par les modifications de la loi russe sur les ONG qui ont été adoptées en première lecture le 6 juillet par la Douma contre l’avis du Conseil consultatif auprès du président de la Fédération de Russie pour les droits de l’homme et le développement de la société civile. » Selon ces modifications, les ONG russes qui bénéficient d’un financement étranger et qui sont considérées comme exerçant des activités politiques, qui ne sont que vaguement définies, seront tenues de se présenter comme “agents de l’étranger” dans toutes leurs activités. Le texte impose d’autres restrictions, des charges administratives supplémentaires et prévoit même des peines d’emprisonnement. Cette loi ne peut être comparée à aucune forme de législation ou de pratique en vigueur dans l’UE ou aux États-Unis. » |
Et un bonheur n’arrivant jamais seul, un responsable de la coopération militaire russe annonçait, ce même mercredi, que la Russie allait poursuivre ses livraisons d’armes à la Syrie, et notamment des systèmes de DCA. Il se confirme que le camp syrien et pro-syrien a gagné en assurance, quand les Occidentaux n’ont gagné qu’en arrogance. Quant au CNS, il a visiblement mangé son pain blanc, jusqu’à l’ultime miette…. |
Intuitions chez Bolzano par Rolf George →
De quoi Hollande
est l’expression (ou le nom)… Au fond, les paroles de François Hollande n’expriment rien d’autres que le formatage des élites européennes sur le modèle « atlantiste-social-démocrate (ou libéral) » avec les présupposés idéologiques afférents : révérence de fait vis-à-vis du leadership américain, diplomatie cachant derrière la rhétorique des droits de l’homme de sordides intérêts géostratégiques – qui, en l’occurrence, ne sont même pas ceux de la France ! Et ignorance, crasse et sans doute volontaire, de la complexité des situations : ces gens-là veulent au fond faire entrer la terre entière dans un schéma et dans un slogan concocté par un quelconque BHL, un quelconque Kouchner, un quelconque think tank néoconservateur américain. Ce faisant, ils s’exposent à des déceptions, voire à des ridicules historiques : des Bachar, des Poutine, à côté de ces « communicateurs » sont autant de Richelieu ou de Bismarck. Le combat est inégal ! |
Le
rapporteur spécial de l’ONU en Palestine, M. Richard Falk, a demandé
hier au Conseil de l’ONU pour les droits de l’homme de retirer sa confiance à
Israël, et exprimé sa grande déception face à l’arrêt depuis fin 2010 du
processus de paix bloqué par la colonisation juive. Devant la 20e session
du Conseil qui se tient depuis hier à Genève, M. Falk a fait part de sa
déception face à la situation critique des droits de l’homme dans les
territoires palestiniens, critiquant vivement le Quartette international,
l’ONU et Israël. M. Falk a dénoncé l’attitude d’Israël qui, a-t-il dit, « refuse
de coopérer » avec lui depuis sa prise de fonction en 2008 comme
rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme. Il a demandé au Conseil
onusien de retirer sa confiance au gouvernement israélien, et de charger une
commission spéciale pour enquêter sur la détention administrative de
Palestiniens ainsi que sur les autres violations des lois internationales,
dont les activités de colonisation illégales. Le rapporteur a aussi appelé
le Conseil à saisir la Cour pénale internationale (CPI) pour juger Israël
pour l’emprisonnement illégal de Palestiniens, et pour demander des
explications sur les activités de colonisation illégales. « L’occupation
militaire israélienne qui dure depuis 45 ans nécessite des enquêtes et études
sur les effets destructeurs de la colonisation et sur la situation
catastrophique des droits de l’homme en Palestine », a-t-il insisté. M. Falk a, à cet effet,
appelé à l’adoption de lois et résolutions contraignantes pour mettre fin aux
exactions israéliennes dans les territoires palestiniens, soulignant que « le
Conseil doit revoir l’attitude israélienne sur la décision onusienne sur les
terres palestiniennes occupées depuis 1967 ». Il a aussi exprimé son
pessimisme quant au recouvrement des droits légitimes du peuple palestiniens,
mis en péril par les différentes politiques israéliennes, notamment celle
concernant la colonisation et l’annexion d’El-Qods et d’autres territoires
palestiniens. Il a d’autre part plaidé pour des voies pacifiques pour faire
avancer le combat du peuple palestinien pour le recouvrement de tous ses
droits légitimes. La marine israélienne a
bombardé hier à l’aube des bateaux de pêche palestiniens sur les côtes de
Ghaza et à Rafah, a-t-on indiqué de sources palestiniennes. Des navires de
guerre israéliens ont ouvert le feu sur des bateaux de pêche palestiniens
mais sans faire de victimes ou de blessés, selon les mêmes sources. Les
pêcheurs palestiniens ont été obligés par ces bombardements de quitter la
côte de Ghaza, ont-elles ajouté. L’aviation israélienne a lancé hier matin un
raid dans le secteur de Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Ghaza,
et n’a fait ni blessé ni dommages, selon des témoins palestiniens. El Moujahid , 3 juillet 2012. |
Justement, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, a fait savoir que son pays ne participerait pas au nouveau sommet dit des « Amis de la Syrie« , organisé vendredi 6 juillet à Paris par le continuateur de Juppé, Laurent Fabius. Ce mépris tranquille – et annoncé – d’un non événement diplomatique concocté par des ingérents frustrés et plus que jamais impuissants, est un nouveau témoignage de la positon russe vis-à-vis des gesticulation des Occidentaux et de leurs petits protégés syriens. Du mépris, Lavrov est même passé, mardi 3 juillet, à la colère (diplomatique), en accusant carrément « certains pays occidentaux » d’avoir voulu « dénaturer » l’accord de Genève, en prétendant lui faire dire ce qu’il ne stipulait pas, à savoir l’acquiescement de Moscou à un départ nécessaire de Bachar du pouvoir et de Syrie. Lavrov réagissait notamment aux propos du porte-parole de Kofi Annan, Ahmad Fawzi, qui affirmait que l’accord de Genève avait permis un « changement » dans les positions de la Russie et de la Chine à ce sujet. Or, pour les Russes, c’est très clair : le texte signé à Genève ne contient pas d’appel au départ de Bachar, et c’est aux Syriens et à eux-seuls de décider du choix de leur dirigeants. Ce qui n’empêcha pas les médias français [prout prout] d’annoncer gravement, aujourd’hui encore, que les Occidentaux seraient en train de « persuader » les Russes d’accorder l’exil à Bachar, en se basant sur un article d’un quotidien russe faisant allusion à ces démarches et d’ailleurs apportant aussitôt un démenti à ces rumeurs. Mais qu’à cela ne tienne, L’AFP s’offre un scoop bidon (un de plus) en titrant: « L’Occident persuade Moscou d’accorder l’asile politique à Bachar al-Assad « À ce stade, on n’est même plus dans la désinformation, mais dans la folie ! Que des responsables (?) de l’ONU et de la diplomatie occidentale en soient réduits à solliciter les propos – pourtant clair et réaffirmés – des Russes en dit long sur leur désarroi mais aussi sur ce qu’on peut qualifier comme une forme d’hystérie diplomatique, hystérie qui semble leur interdire de voir de déplaisantes réalités en face. L’Occident est aussi victime de la crise. |
mardi 3 juillet 2012 La Russie et la Chine en ligne de mire de
l’administration Obama Le monde peut-il survivre à l’arrogance de Washington ? Paul Craig Roberts LGS : Après un ancien
président des Etats-Unis qui accuse Obama d’être un assassin, voici un
ancien ministre de Reagan qui traite le gouvernement
US de psychopathe. Pendant ce temps, la presse française nous informe à sa
manière sur... quoi déjà ? Lorsque le
Président Reagan m’a nommé Secrétaire adjoint du Trésor à la politique
économique, il m’a dit qu’il devait rétablir l’économie US pour la sauver de
la stagflation, afin de pouvoir peser de toute la puissance de notre
économie sur les dirigeants russes pour les convaincre de négocier la fin de
la Guerre Froide. Reagan a dit qu’il n’y avait plus de raison de vivre sous
la menace d’une guerre nucléaire. L’administration
Reagan a atteint ces deux objectifs, qui en retour ont été ruinés par les
administrations suivantes. C’est le propre vice-président et successeur de Reagan,
George Herbert Walker Bush, qui a violé en premier les accords
Reagan-Gorbatchev en intégrant d’anciennes républiques de l’Union Soviétique
dans l’OTAN et en plaçant des bases militaires occidentales aux frontières
russes. Le processus
d’encerclement de la Russie avec des bases militaires s’est poursuivi sans
relâche par les administrations successives par le biais de diverses
« révolutions colorées » financées par la National Endowment for
Democracy considérée par beaucoup comme une façade de la CIA. Washington
a même tenté d’installer un gouvernement contrôlé par Washington en Ukraine
et a vu ses efforts aboutir dans l’ancienne Géorgie Soviétique, lieu de
naissance de Joseph Staline. Le président de la Géorgie, un pays situé entre
la Mer Noire et la Mer Caspienne, est une marionnette de Washington. Il a
récemment annoncé que l’ancienne Géorgie soviétique allait intégrer l’OTAN en
2014. Les plus âgés
d’entre nous savent que l’OTAN, l’Organisation de Traité de l’Atlantique
Nord, fut une alliance entre l’Europe occidentale et les États-Unis pour
contrer la menace d’une prise de contrôle de l’Europe occidentale par l’Armée
Rouge. L’Atlantique nord est très très loin des mers Noire et Caspienne. Quel
est l’objectif de l’entrée de la Géorgie dans l’OTAN sinon de fournir aux
États-Unis une base militaire aux portes de la Russie ? Il est plus
qu’évident que Washington – Démocrate ou Républicain – a la Russie et la
Chine en ligne de mire. A l’heure actuelle, il n’est pas clair si l’objectif
est de détruire les deux pays ou de simplement les rendre incapables de
s’opposer à l’hégémonie de Washington. Quel que soit l’objectif, l’issue
probable est une guerre nucléaire. La presstitués
de la presse américaine affirment que le maléfique gouvernement syrien est en
train d’assassiner son peuple qui n’aspire qu’à la démocratie et qui si l’ONU
n’intervient pas militairement, les Etats-Unis devront le faire au nom des
droits de l’homme. La Russie et la Chine sont vilipendées par les
fonctionnaires US pour leur opposition à tout prétexte à une invasion de la
Syrie par l’OTAN. La réalité, bien
sûr, est différente de celle présentée par les presstitués des médias et les
membres du gouvernement américains. Les « rebelles » syriens sont
bien armés d’armes militaires. Les « rebelles » s’affrontent à
l’armée syrienne. Les rebelles massacrent des civils et racontent à leurs
prostitués des médias occidentaux que c’est le gouvernement syrien qui en est
responsable, et les presstitués occidentaux répandent cette propagande. Quelqu’un doit
bien armer les « rebelles » puisque à l’évidence ces armes ne
peuvent pas être achetées sur le marché local syrien. La plupart des gens
intelligents pensent que les armes proviennent des États-Unis ou de leurs
intermédiaires. Washington a
donc déclenché une guerre civile en Syrie, comme ils l’ont fait en Libye,
mais cette fois-ci les Russes et les Chinois ont compris et se sont opposées
à une résolution de l’ONU comme celle qui fut exploitée par l’Occident contre
Kadhafi. Pour contourner
ce problème, sortez un vieux chasseur Phantom de la guerre du Vietnam des
années 60 et faites le voler au-dessus de la Syrie. Les Syriens
l’abattront, et la Turquie pourra ensuite appeler à l’aide ses alliés de
l’OTAN. A défaut de l’option d’une résolution de l’ONU, Washington pourra
invoquer ses obligations dans le cadre du traité de l’OTAN et entrer en
guerre pour défendre un membre de l’OTAN contre une Syrie diabolisée. Le mensonge
néonconservateur derrière les guerres d’hégémonie de Washington est que les
États-Unis apportent la démocratie en envahissant et en bombardant des pays.
Pour paraphraser Mao, « la démocratie est au bout du fusil. »
Cependant, le Printemps Arabe n’a pas tenu ses promesses de démocratie, pas
plus qu’en Irak ou en Afghanistan, deux pays « libérés » par les
invasions démocratiques US. Ce que les
États-Unis apportent sont des guerres civiles et l’éclatement de pays, comme
le régime de Bill Clinton réussit à faire dans l’ex-Yougoslavie. Plus il y a
de pays déchirés et réduits à des fractions rivales, plus Washington est
puissant. La Russie de
Poutine comprend que la Russie elle-même est menacée non seulement par le
financement par Washington de « l’opposition russe » mais aussi par
l’agitation déclenchée dans le monde musulman par les guerres de Washington
contre les états laïques musulmans, comme l’Irak et la Syrie. Ces troubles se
déversent en Russie même, qui se voit confrontée à des problèmes tels que le
terrorisme tchétchène. Lorsqu’un état
laïque est renversé, les factions islamistes sont libres de s’en prendre les
unes aux autres. Les troubles internes rendent les pays impuissants. Comme je
l’ai déjà écrit, l’Occident réussit à toujours dominer le Moyen orient parce
que les factions islamistes se détestent entre elles plus qu’elles ne
détestent leur conquérants occidentaux. Ainsi, lorsque Washington détruit des
gouvernements laïques, non-islamistes, comme en Irak et comme il cherche à le
faire en Syrie, ce sont les Islamistes qui émergent et se livrent bataille
pour le pouvoir. Ce qui convient à Washington et Israël puisque ces états ne
sont plus des opposants cohérents. La Russie est
vulnérable, parce que Poutine est diabolisé par Washington et les médias US
et parce que l’opposition russe de Poutine est financée par Washington et
sert les intérêts des États-Unis et non les intérêts russes. L’agitation que
Washington provoque dans les états musulmans déborde sur les populations
musulmanes russes. Il se révèle
plus difficile pour Washington d’interférer dans les affaires intérieures de
la Chine, même si quelques agitations ont été semées dans certaines
provinces. Dans quelques années, l’économie chinoise dépassera probablement
l’économie américaine, et une puissance asiatique deviendra la première
économie mondiale à la place d’une puissance occidentale. Washington est
sérieusement préoccupé par cette perspective. Sous la coupe et le contrôle de
Wall Street et d’autres groupes d’intérêts privés, Washington est incapable
de sauver l’économie US de son déclin. A Washington, on trouve bien plus de
défenseurs des profits des opérations casino de Wall Street, des profits de
la guerre du complexe militaro/industriel, et des profits tirés des
délocalisations de la production et des services du marché US que de
défenseurs du niveau de vie de la population. Tandis que l’économie des
États-Unis s’enfonce, l’économie de la Chine décolle. La réaction de
Washington a été de militariser le Pacifique. Le Secrétaire d’Etat a déclaré
le sud de la Mer de Chine comme une zone d’intérêt national pour les
États-Unis. Les États-Unis font les yeux doux au gouvernement Philippin,
jouant la carte de la menace chinoise et tentant de récupérer leur base
navale à Subic Bay. Récemment, on a assisté à des exercices militaires et
navales conjointes US/Philippines contre « la menace chinoise ». La marine US se
redéploie dans l’Océan Pacifique et construit une nouvelle base sur une île
sud-coréenne. Des « marines » US sont désormais basés en Australie
et sont redéployés du Japon vers d’autres pays asiatiques. Les Chinois ne
sont pas stupides. Ils comprennent que Washington veut cerner leur pays. Pour un pays
incapable d’occuper l’Irak au bout de huit ans et incapable d’occuper
l’Afghanistan au bout de onze ans, s’en prendre en même temps à deux
puissances nucléaires est un acte de folie. L’arrogance à Washington,
alimentée quotidiennement par les néocons illuminés, malgré les échecs
retentissants en Irak et en Afghanistan, s’en prend désormais à deux
puissances formidables – la Russie et la Chine. Le monde n’a jamais assisté
dans toute son histoire à une telle idiotie. Les psychopathes, sociopathes et
abrutis qui dominent Washington mènent le monde à sa perte. La gouvernement
criminellement dérangé de Washington [ainsi que le non moins criminellement dérangé gouvernement de Tel
Aviv], qu’il soit démocrate ou républicain, et quel que soit le
résultat de la prochaine élection, constitue la plus grande menace qui ait
jamais existé pour la vie sur terre. De plus, le seul
soutien que les criminels de Washington reçoivent provient de la presse. Dans
un prochain article, j’examinerai si l’économie américaine s’effondrera avant
que les criminels de guerre à Washington réussissent à détruire le monde. Paul Craig
Roberts http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=31... Traduction :
“dites-donc, Paul, vous ne seriez pas un peu anti-américain primaire et
confusionniste sur les bords ?” par VD pour le Grand Soir avec
probablement les fautes et coquilles habituelles. http://www.legrandsoir.info/le-monde-peut-il-survivre-a-l-arrogance-de-washington.html |
« Israël perd avec (Yitzhak Shamir) une forte personnalité [on ne peut en dire autant de Flanby prout prout bla bla] qui s’est engagée, dès son plus jeune âge, dans la fondation de l’État d’Israël [par le meurtre et l’assassinat] auquel il était indéfectiblement attaché, et dont il fut le Premier ministre à deux reprises », écrit le chef de l’État. « Tout au long de sa vie », l’ancien Premier ministre d’Israël « fut un responsable politique actif et passionné, attaché au rayonnement d’Israël et soucieux de son rôle international et de sa sécurité » [c’est à dire l’assassinat et l’expulsion des Palestiniens], ajoute François Hollande [super Flanby]. |
Qu’est-ce
que la représentation ? Bolzano et la philosophie autrichienne par Paul Rusnock →
Complément de bibliographie : « Aufsatz, worin eine von Hrn. Exner in seiner Abhandlung “Über Nominalismus und Realismus„ », 1843 et Bolzano/Exner, 1935 sont désormais disponibles en français dans De la méthode mathématique – Correspondance Bolzano/Exner chez Vrin, 2008, pages 225-233 et 176-183 respectivement.
Bolzano, phénomène et apparition [zBolzano] Rapprochement de l’édition Gallimard (page 135) et du fac
simile de l’édition originale de 1837.
Quand Bolzano veut dire « phénomène », il écrit „Erscheinungsding“ ou „Phänomen“, c’est à dire les choses qui apparaissent, ce qui apparaît, les apparaissants. Quand il veut dire « Apparition », il écrit „Erscheinung“ : « La représentation est donc, dans cette signification, le nom général pour les apparitions dans notre esprit dont nous désignons les genres particuliers par les dénominations : voir, entendre, sentir, percevoir, s’imaginer, penser, etc., pourvu que ce ne soient pas des jugements ni des affirmations qui seraient soutenues (sic). » (pages 143-144) L’apparition n’est pas un apparaissant. Donc, l’apparition n’apparaît pas car apparaître est un privilège réservé aux apparaissants. Si « ce qui apparaît », un apparaissant, un phénomène, était la même chose qu’une apparition, il n’y aurait pas lieu, pour « ce qui apparaît », qu’il apparaisse. Présent. Voix médio-passive. λύω : délier (Grammaire grecque)
Dictionnaire Électronique des Synonymes (Université
de Caen)
« APPARITION :
angélophanie, apparaissance (vieux mot français, 1170), approche, arrivée, avènement, commencement, création, éclosion, émergence, entrée, épiphanie, éruption, esprit, évocation, explosion, fantôme, forme, hallucination, introduction, invention, irruption, magie, manifestation, naissance, poussée, production, publication, revenant, seuil, spectre, survenance, survenue, théophanie, venue, vision, vue.
»
Absence de « phénomène » dans les synonymes mais présence de « manifestation ». « PHÉNOMÈNE :
accident, aigle, anomalie, apparence,
bizarre, chose, énergumène, épiphénomène,
excentrique,
fable, fait, individu, lascar, loustic, manifestation,
merveille,
miracle, mirage, monstre, monstruosité,
olibrius, original, ostrogoth, outil, phénix, prodige, rareté, singularité,
type » Absence de « apparition » mais présence de « manifestation ». Robert
des synonymes « APPARITION ♦ I. Au propre. 1. Sens général : arrivée, avènement, introduction, manifestation, surgissement. survenance, venue. 2. D’un phénomène : commencement, création, éclosion, émergence, éruption, explosion, genèse, germination, naissance, production. 3. D’une œuvre : création, publication. 4. Locution : Faire son apparition : entrée. II. Par analogie. 1. Épiphanie, vision. 2. Esprit, fantôme, revenant, spectre. » « PHÉNOMÈNE ♦ I. Quelque
chose. 1. Au propre :
apparence, épiphénomène, fait, manifestation. 2.
Merveille, miracle, prodige. II. Quelqu’un. 1. Favorable →
phénix. 2. Non favorable : excentrique, original. 3. Méd. :
monstre. III.
Locution. Phénomène sismique : catastrophe,
séisme, tremblement de terre. » Robert « Apparition
♦ 1° Action d’apparaître, se montrer aux yeux. V. Manifestation.
Apparition d’un
phénomène. Apparition d’une comète. Apparition de boutons sur
la peau. (…) » Manifestement, selon les dictionnaires, « phénomène » n’est pas « apparition » puisqu’il y a « apparition de phénomène ». Il ne peut y avoir apparition d’apparition, ni phénomène de phénomène. Cependant : il y a apparition puisqu’il y a apparaissants. L’apparition n’apparaît pas, cependant elle a lieu. |
La fessée diplomatique russe Dans la matinée, et les deux ou trois heures suivant l’exercice d’optimisme atlantiste de Laurent Fabius, la réaction russe est venue par la bouche implacable de Segueï Lavrov, homologue mais pas égal du Français, sous forme d’un démenti complet, asséné au cours d’une conférence de presse : « J’ai lu quelque part aujourd’hui que la porte-parole du département d’État américain, Victoria Nulard, aurait dit que les États-Unis et la Russie discutaient de changements politiques en Syrie après le départ de Bachar al-Assad. Si cela a été vraiment dit, c’est faux. De telles discussions (entre Paris et Moscou) n’ont pas eu lieu et ne peuvent avoir lieu. Cela est en totale contradiction avec notre position. » |
La Russie dément
toute discussion avec l’Occident sur l’après Bachar al-Assad Contrairement à ce qu’affirment Paris et Washington, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, assure que Moscou ne mène pas de discussions avec l’Occident sur des changements politiques en Syrie qui impliqueraient le départ d’Assad. Par Dépêche (texte) AFP – La Russie a nié vendredi être engagée dans des discussions avec l’Occident sur des changements politiques en Syrie qui impliqueraient le départ du président Bachar al-Assad. « J’ai lu quelque part aujourd’hui que la porte-parole du département d’Etat américain, Victoria Nuland, aurait dit que les Etats-Unis et la Russie discutaient de changements politiques en Syrie après le départ de Bachar al-Assad », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse. « Si cela a vraiment été dit, c’est faux. De telles discussions n’ont pas eu lieu et ne peuvent avoir lieu. Cela est en totale contradiction avec notre position », a-t-il ajouté. « Nous ne sommes pas impliqués dans des changements de régime à travers le Conseil de sécurité de l’ONU ou des complots politiques », a souligné M. Lavrov. La France a également déclaré vendredi que la Russie, proche alliée de Damas, serait engagée dans des discussions pour préparer l’après Bachar al-Assad. « Les Russes ne sont pas aujourd’hui attachés à la personne de Bachar al-Assad, ils voient bien que c’est un tyran et un assassin et qu’eux-mêmes en s’enchaînant à ce dictateur vont s’affaiblir », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, sur la radio France Inter. « Mais ils sont sensibles, si Bachar est chassé du pouvoir, à qui va prendre (la place). La discussion porte là-dessus », a ajouté le chef de la diplomatie française. |
Esquisse d’une ontologie des faits sociaux par Fabrice Clément et Laurence Kaufmann →
Réseaux n° 79 CNET – 1996. La posologie proposée par John Searle.
Au Quai d’Orsay, le
changement c’est pas vraiment maintenant...
Ne pouvant obtenir leur guerre comme en Libye – et en
les États-Unis persévèrent dans la guerre psychologique ; c’est le sens de la
conférence de presse tenue lundi par Victoria Nuland, porte-parole du
Département d’État, qui s’est inquiétée de « nouveaux massacres »
près d’être commis par le régime syrien. D’abord, disons qu’utiliser l’expression
« nouveaux massacres » c’est vouloir accréditer la thèse que le dit
régime syrien st responsable des précédents massacres de Houla et
d’al-Koubeir, très médiatisés et à sens [exactement] [...] Washington s’inquiète de voir massacrée… l’ASL Par Louis Denghien, le 12 juin 2012 Homs : Victoria Nuland aboie, l’armée progresse dans
sa reconquête Ne pouvant obtenir leur guerre comme en Libye – et en
Irak – les États-Unis persévèrent dans la guerre psychologique ; c’est le
sens de la conférence de presse tenue lundi par Victoria Nuland, porte-parole
du Département d’État, qui s’est inquiétée de « nouveaux
massacres » près d’être commis par le régime syrien. D’abord, disons qu’utiliser l’expression
« nouveaux massacres » c’est vouloir accréditer la thèse que le dit
régime syrien st responsable des précédents massacres de Houla et
d’al-Koubeir, très médiatisés et à sens unique. Or, désolé, mais cette
responsabilité n’est toujours pas prouvée et même, dans le cas de Houla, il
est avéré que des partisans de Bachar figurent au nombre des civils
assassinés. Haffé, nouveau tournant de la crise
« militaire » ? Ensuite, il n’est que de se reporter à la liste égrenée
par Victoria Nuland des villes et régions de Syrie où la population civile
est menacée selon elle de la violence de l’armée : Haffé, Homs, Hama,
la banlieue de Damas. Cela correspond aux secteurs où, effectivement, l’armée
est passé ces derniers jours à l’offensive, avec de gros moyens, contre
les concentrations et poches de résistance de groupes plus ou moins ASL [c’est la guerre]. À Homs, l’armée poursuit méthodiquement la reconquête
du quartier d’al-Khaldiyé, après avoir repris celui d’al-Kussur. Les médias
français [les merdia
kouchniaques] font tout le pathos qu’ils peuvent en parlant de
bombardements incessants, « oubliant » de dire qu’il y a longtemps
que le gros de la population de ces quartiers les a désertés, les abandonnant
aux bandes du chef local ASL Tlass. Même topo à Haffé, ville située à un vingtaine de
kilomètres à l’est de Lattaquié où s’est engagée voici presqu’une semaine une
bataille d’une certaine ampleur, les groupes armés ayant concentré quelques
centaines de combattants dans le secteur, et l’armée ayant, elle, rassemblé
d’importants moyens humains et matériels ; de l’aveu même de l’AFP, Haffé est
aujourd’hui « déserté par la majorité de ses 30 000
habitants ». Et selon la « militante » de service interrogée
par téléphone par l’AFP, ne reste sur place que « les rebelles et
certains civils armés » : au, fait, si ces « civils
armés » sont tués dans les combats, l’OSDH ne sera-t-elle pas tentée de
les comptabiliser comme « civils désarmés » victimes de la
répression ? Une chose est sûre, et pour une fois nous reprendrons les
mots-fétiche de l’OSDH, les combats sont violents : entre autres, le
correspondant sur place de la chaîne syrienne al-Ikhbaryek a été blessé
(à la main), ainsi que son cameraman, lui plus gravement atteint : Mazen
Mohamed et Faadi Yaaqoub ont été victimes de balles tirées par des activistes
sur leur voiture. Voici d’ailleurs ce qu’en dit Mohamed : « Alors que
nous exercions notre devoir de journaliste à proximité de l’hôpital
d’al-Haffe, un groupe terroriste armé a tiré sur nous, me blessant ainsi que
le cameraman Yaaqoub qui m’accompagnait ». Les deux hommes on été
immédiatement transportés à l’hôpital de Lattaquié où Yaaqoub a été opéré
pour extraire une balle logée dans sa poitrine. Aux dernières nouvelles, son
état serait stationnaire. Gageons en tous cas que son sort mobilisera moins
I-Télé et le Figaro que celui d’Édith Bouvier, l’égérie des fanatiques ASL de
Bab Amr…. Ailleurs dans le pays, l’OSDH cite des bombardements
contre la localité de Hreitane, (province d’Alep) et à Al-Jbiblé (Deir
Ezzor), bien sûr contre le quartier d’al-Khaldiyé de Homs. Et des combats autour
de Saraqeb (Idleb). Dans
cette guerre qui est aussi une guerre de propagande, le comique, ou le
grotesque, côtoie parfois le drame : ainsi les chaînes françaises ont
diffusé quelques secondes d’une vidéo qui aurait été prise à Haffe, et où
l’on voit un responsable de l’ASL, entouré d’une quinzaine d’hommes armés,
menacer le président syrien d’un missile apparemment abandonné mais que notre
homme se fait fort de tirer avec la plus grande précision depuis Haffe jusque
sur le palais présidentiel de Damas, distant de seulement
250 kilomètres. On se demande s’il va le faire à la force du poignet,
mais la chaîne I‑Télé relaie évidemment avec le plus grand sérieux
cette tartarinade ! Un incident lourd de conséquences ? Enfin, il nous faut revenir sur un incident sanglant
qui pourrait, s’il était confirmé, avoir des conséquences internationales
importantes : vendredi, un bus transportant des ouvriers et techniciens
russes travaillant en Syrie dans le secteur pétrolier et gazier aurait été
victime d’une embuscade – dans un lieu qui n’a pas été précisé –, et
plusieurs d’entre eux auraient été tués. L’armée, qui certainement avait
assuré une escorte, a réagi assez vite, des dizaine de véhicules militaires
ont convergé sur les lieux et dans les combats qui ont suivi, les rebelles
auraient subi des pertes très importantes, une centaine selon une source
présentée comme proche de l’opposition. Cent mille citoyens russes au moins
sont présents en Syrie. On verra ce que Poutine et Lavrov diront, si
l’incident est confirmé, à ce sujet, mais il est clair que ça ne va pas
modifier le regard qu’ils posent sur l’opposition syrienne. L’information a été en tous cas reprise – mais non
développée – par le quotidien populaire britannique The Sun (édition du
12 juin). Le tabloïd anglais s’étend surtout sur un reportage qu’il a pu
obtenir sur une bande se présentant comme une branche syrienne – ou agissant
en Syrie – d’al Qaïda : le journal, très lu dans les milieux
populaires britanniques, insiste sur l’armement impressionnant – « an horrifying
indication of their firepower » – et use globalement d’une terminologie
propre à inquiéter quelque peu le Britannique moyen : les guérilléros
posent devant « un sinistre drapeau noir » s’entraînent
dans une « école de terreur ». The Sun a d’ailleurs convoqué
un expert es-terrorisme, Chris Dobson, qui affirme qu’al Qaïda à l’évidence
est passé d’Irak en Syrie pour s’y couler dans la rébellion armée. Et Dobson
d’ajouter que la Syrie est un « endroit idéal pour lancer des attaque
contre les Britanniques et les Américains » ! Bref, ce n’est pas la
meilleure publicité qui puisse être faite à l’opposition syrienne, déjà pas
sortie grandie par le guet-apens que l’ASL a récemment tendu au grand
reporter anglais Alex Thompson (voir notre article « Un grand reporter
britannique accuse l’ASL de manipulation criminelle – et pas mal de collègues
de connivence avec les rebelles », mis en ligne le 9 juin). Cette
opposition que le gouvernement Cameron soutient à bout de bras. Ce, bien que
le ministre des Affaires étrangères William Hague ait lui-même reconnu, le 1er juin, qu’al
Qaïda prenait pied en Syrie. Bref, inconséquence et courte vue sont les deux
mamelles de la diplomatie britannique, sur le modèle de celle de l’ami
américain, d’ailleurs. Pour en revenir aux Américains, c’est bien le sort de ses protégés de l’ASL, beaucoup plus que celui des populations civiles, qui préoccupe si fort Miss Nuland. Et l’on ne s’étonnera pas que son collaborateur de fait, M. Ban Ki-moon, relaie très fort ses inquiétudes, exigeant l’accès des casques bleus aux secteurs en question. Il lui avait déjà été répondu, de source gouvernementale, que les observateurs de l’ONU étaient toujours libre de se déplacer mais que dans les zones de guerre ils le faisaient à leurs risques et périls. |
Voilà ce que dit la grosse salope dans les colonnes de Libéramerde-Rothschild :
Syrie : les
craintes d’un nouveau massacre s’intensifient [des craintes qui
s’intensifient ! Ces craintes sont comme des bombardements si elle
peuvent s’intensifier] 12 juin 2012 à 07:46 La communauté internationale [est une grosse salope]
redoute que le régime ne prépare un nouveau bain de sang dans la ville de Haffé. Les États-Unis se sont dits inquiets lundi que le régime de Bachar al-Assad ne prépare un nouveau massacre [le régime, un nouveau ? Salopards] en Syrie, où les violences et combats ont encore fait 106 morts, dont 77 civils. Le CNS (Conseil national syrien), qui représente l’opposition, a de son côté accusé le régime syrien de se livrer à une escalade dans l’usage de la terreur et le déplacement des populations sur une base sectaire, profitant de « la faiblesse » et des « hésitations » de la communauté internationale [Heureusement, la Russie ne fait pas partie de la « communauté internationale » car elle n’hésite pas du tout, elle]. Dans un communiqué publié lundi, le CNS appelle le Conseil de sécurité de l’ONU et plus particulièrement la Chine et la Russie à « assumer leurs responsabilités et à réagir aux crimes commis contre les civils en Syrie ». L’émissaire de l’ONU et de la Ligue Arabe Kofi Annan s’est pour sa part déclaré « gravement préoccupé », au lendemain de la mort de 63 personnes dans les violences et à deux jours d’une rencontre des alliés russe et iranien du régime de Bachar al-Assad. Kofi Annan « est particulièrement inquiet des récents bombardements à Homs (centre) ainsi que des informations faisant état de l’usage de mortiers, de chars et d’hélicoptères dans la localité de Haffé, dans la province de Lattaquié (nord-ouest)», a souligné son porte-parole Ahmad Fawzi dans un communiqué. « Il y a des indications qu’un grand nombre de civils sont pris au piège dans ces villes ». « Dangereuse intensification » Peu après, la porte-parole du département d’État Victoria Nuland a souligné que « les États-Unis se joignent à Kofi Annan pour exprimer leur inquiétude par rapport aux informations venant de Syrie et évoquant la préparation par le régime d’un nouveau massacre » [comme il sont inquiets !] à Haffé. «Nous tenons à rappeler aux gradés syriens une des leçons apprises en Bosnie : la communauté internationale peut découvrir quelles unités sont responsables de crimes contre l’humanité et vous serez tenus responsables de vos actions», a-t-elle ajouté. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a exigé lundi que l’ONU ait accès à Haffé et s’est inquiété de ce qu’il appelle une «dangereuse intensification» du conflit en Syrie. Selon des militants, Haffé, dont Kofi Annan demande aussi l’accès pour les observateurs de l’ONU, est bombardé depuis six jours par les forces du régime. La situation y est « terrible et les chars de l’armée sont aux portes de la ville », a déclaré Sima Nassar, une militante jointe par l’AFP via Skype. « Il n’y a qu’un seul médecin qui traite les blessés dans la ville », désertée selon elle par la majorité de ses 30 000 habitants. [il faudrait savoir] « Il y reste les rebelles et certains civils armés qui les aident à défendre la ville » [alors c’est parfait, le gouvernement syrien a les mains libres : c’est la guerre. Qui l’a voulue et provoquée ? La grosse salope kouchniaque]. (…) |
ADMIREZ MR “NUAGE ARRETÉ A LA FRONTIERE” ET
MR BOUFFON du 11 au 15 juin 2012 : Deux clowns, Lenglet et
Madelin, vous expliquent mordicus que les US ne font pas de planche à
billets, si ; si. Mr Madelin, vous devriez lire le livre du
Pr Fekete, autrement plus explicite que vous sur la vitesse de
circulation. Et aussi : que vous achetiez, avec une planche à
billets, un wagon de jambon-beurre ou des bons du trésor ♦, c’est TOUJOURS de la fausse-monnaie.
Mais Alain Madelin ne le voit pas comme ça. Dingue !!! Admirez
l’arrogance des deux, c’est assez surréaliste. Mr Swierkos nous dit: "comme vous, j’ai été scandalisé par l’intervention de monsieur Lenglet face à Marine LePen qui avait écarté d’un simple revers de la main l’idée selon laquelle les Etats-Unis utilisent la planche à billets. J’ai été encore plus scandalisé par sa "mise au point" sur BFM TV fin mai 2012, notamment sur la loi de 73, et la fin des accords de Bretton Woods, sans mentionner les commentaires partiaux du journaliste Nicolas Doze". Regardez bien. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012 |
♦ Quand la FED veut injecter de l’argent dans la circulation, elle demande à un broker d’acheter des Bons du Trésor sur le marché. La FED paye le broker et met les bons du Trésor dans son portefeuille. Comment la FED paye-t-elle le broker ? Elle crédite le compte à la FED de la banque qui tient le compte du broker (nommons la : Banque Untel) et cette banque crédite le compte du broker. Où la FED prend-t-elle cet argent ? Elle passe dans ses livres l’écriture suivante : « Dû par compte Bons du Trésor, achat de BDT ….XXX / à compte Banque Untel, N/ règlement à M. Broker ….XXX. » Voilà, c’est tout. Quelle est la situation ? La dette de l’État n’a pas varié d’un iota. Et une somme d’argent central XXX est entrée en circulation dans la banque qui tient le compte du broker. Le broker fera des règlements qui dissémineront cet argent etc. Il y a donc création d’argent central. La masse d’argent central en circulation a augmenté de XXX ; tandis que la dette de l’État n’a pas varié d’un iota. Ce ne serait pas le cas si c’était l’État qui rachetait ses bons du Trésor. Cette procédure se nomme, si je ne me trompe, open market.
Lenglet dit : « La FED achète des BDT, sur le marché, au prix du marché » Soit, mais avec quel argent achète-t-elle ces BDT, avec quel argent paye-t-elle ces BDT ? Cet argent elle le crée exactement comme la Banque de France le créait avant 1973, elle le crée par une simple ligne d’écriture. La question est simplement de priver l’État de sa souveraineté monétaire. La question est : qui commande désormais. On le voit bien aujourd’hui. Qui ou quoi commande aux États aujourd’hui ? Qui commande en Grèce ? Mais qui commande en Islande ? Les Islandais.
L’État national syrien a-t-il gagné sa bataille contre l’insurrection que lui ont cuisinée les USA par France, Arabie saoudite et Qatar interposés, avec un rôle spécial pour la Turquie d’Erdogan ? Tous les signaux semblent dire oui, la défaite des insurgés est consommée. Et bien au-delà de cette hypothèse, la défaite des Euro-Américains et des émirs du Golfe est dans la résurgence des anciens pôles qu’on croyait définitivement disparus au profit d’un seul, triomphant et sans contrôle. Pourtant, à Istanbul d’Erdogan, plus de 70 pays s’étaient retrouvés, mais au fond, sans s’entendre sur les objectifs. Il est déjà bien loin le temps des menaces, des bruits de bottes et des projets de « no fly zone », de « zones-tampons » et de « couloirs sécurisés » pour l’aide humanitaire. Ni la France ni le Qatar n’auront de « Benghazi syrien » ni autre espèce de base de regroupement de leurs forces pour monter à l’assaut de Damas. Sur le plan de la propagande et de la discipline des médias, derrière l’invisible comité mondial de rédaction de l’OTAN, le succès ne se dément pas. Le même Journal Le Figaro publiait un reportage sur l’entrée clandestine en Syrie d’une de ses journalistes avec trois mercenaires libyens venus en renfort aux « révolutionnaires » syriens tout en continuant de parler de « civils » désarmés. Der Spiegel, journal de référence allemand, publie un entretien avec des « révolutionnaires syriens » au Nord-Liban. Ils parlent des meurtres rituels de dizaines de soldats et de citoyens tièdes à leur endroit, alors que toute la presse continue de parler de crimes du régime. Cette même presse recueille les confidences de diplomates se plaignant de la difficulté à imposer au CNS une charte « démocratique » qui efface quelque peu le côté confessionnel et les accusations de torture et de cruauté sur les civils qui commencent à poindre chez H.R.W. Mais sans accorder la moindre attention à ses propres révélations, cette presse reprend le refrain du « combat démocratique du peuple syrien désarmé » qu’elle illustre de photos de jeunes armés de pied en cap. Prenez la peine de chercher les articles de la presse en français ou en anglais sur la Syrie. Ce sont les mêmes articles, avec souvent les mêmes titres et sans changement des virgules. Il n’existe même plus cette différence d’opinion que nous connaissions dans le temps. Nous avons affaire à un super marché de l’info où on vous ramène le même produit congelé ; ne change que le décor, un peu plus de photos ou un peu de people mais pas toujours la même pub. Vous pouvez lire les commentaires des lecteurs de cette presse pour votre propre édification. Pour quatre vingt dix pour cent, ils sont consternants de bêtise, du racisme ordinaire de gens qui croient de bonne foi en leur supériorité « démocratique » et au rôle missionnaire de la France. Ces commentaires devraient être médicalement prescrits à tous les nôtres croiyant en la supériorité de l’occident : ils en guériraient sec ! Cette guerre médiatique continue et elle peut être le signe d’une autre méthode pernicieuse et non moins nocive contre la Syrie. La décision du Qatar de salarier les « révolutionnaires » fera-t-elle d’eux de vrais professionnels de la subversion ou des rentiers du terrorisme sans issue ? Oui, la Syrie a en grande partie gagné. Et cela va bouleverser beaucoup de choses, même pour Erdogan qui perd sa première vraie grande bataille. |
Le numéro deux de la
distribution en Suisse, Migros, qui a annoncé cette semaine qu’il allait
étiqueter courant 2013 les
produits provenant des colonies israéliennes, avait d’abord informé
les autorités suisses de sa décision, a-t-il dit au journal Le Matin
Dimanche. Alors que certains critiquent une opération de relations publiques, Migros parle d’une « décision mûrement réfléchie ». « C’était une décision mûrement réfléchie, discutée au plus haut niveau avec le Secrétariat d’Etat à l’économie », a déclaré le porte-parole de la société, Martin Schlüpfer. « Elle respecte le devoir légal d’indiquer la provenance des produits alimentaires », a-t-il ajouté. Le 29 mai, Migros avait annoncé qu’il déclarera l’origine des produits des colonies de peuplement israéliennes « dans le courant 2013 », en faisant figurer sur les produits concernés la mention « Cisjordanie, zone de peuplement israélienne » ou « Jérusalem-Est, zone de peuplement israélienne ». Le distributeur suisse avait motivé son choix en soulignant que « pour l’ONU et le Conseil fédéral (gouvernement suisse), ces colonies de peuplement sont illégales au regard du droit international ». Le 22 mai, le Danemark avait annoncé qu’il allait inciter ses commerçants à étiqueter les produits alimentaires issus de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, indiquant s’inspirer de la Grande-Bretagne. Une décision que le ministre sud-africain du Commerce a également défendu le 21 mai. |
Ainsi le bloc BAO se trouve plus que jamais devant sa quadrature du cercle : son incapacité d’intervenir parce qu’il n’en a pas les moyens et parce qu’il se heurterait aux Russes qui ont, eux, quelques moyens ; donc, la nécessité que les Russes rejoignent le camp BAO alors qu’il en est de moins en moins question, selon la constance même des arguments intangibles de ce même camp BAO qui sont totalement et de plus en plus nettement rejetés par les Russes. Ces conceptions totalement schizophréniques et qui semblent absolument inexpugnables dans l’esprit des directions politiques du bloc BAO sont agrémentées, ou aggravées dans l’esprit et dans les faits, par la reconnaissance des divisions de l’opposition syrienne, voire de ses conflits internes, voire de ses conceptions et pratiques douteuses, – mais qu’importe, tout, absolument tout reste à charge du régime Assad, comme argument unique et ultime de l’intervention directe nécessaire et urgente, et qu’on ne peut pas faire. Les exhortations à la prudence, à la non-intervention, plus fortes que jamais dans ce cas, sembleraient un aspect nouveau et plus raisonnable, voire une évolution malgré tout du bloc BAO, sauf qu’elles sont faites au nom de pays qui ne cessent d’alimenter les groupes rebelles, en armement, en forces spéciales supplétives, depuis des mois et des mois, – cela, pour des forces rebelles dénoncées comme incontrôlables et incertaines. Tout cela, en vérité, décourage l’argument tant nous sommes dans le chaos de la psychologie dérangée et de l’idée fixe en fait de politique. Objectivement, il convient d’observer que nous sommes plutôt dans une phase nouvelle d’une certaine prudence suivant les premiers jours d’hystérie, suivant le massacre de Houla ; nouvelle phase, avec de nouvelles manœuvres sans guère d’espoir de “séduction” des Russes, en attendant le prochain incident, le prochain massacre, plus ou moins manipulé, qui conduira à une nouvelle réaction hystérique, à de nouveaux appels à une intervention, de nouvelles illusions sur l’évolution de la Russie (“plus isolée que jamais”, – jugement posé sans le moindre intérêt pour la Chine et pour l’Iran qui sont sur la même ligne que la Russie, pour d’autres pays hésitants, comme l’Inde, comme la Turquie elle-même qui est en train d’évoluer, etc.). Cela sera accompli avant un nouveau constat d’impuissance dans un amoncellement de contradictions. Entretemps, il se pourrait bien qu’une véritable guerre civile et confessionnelle éclate en Syrie. Nous aurons alors droit à de nouveaux éditos geignard sur “les occasions ratées”, sur le poids des “illusions” diverses, sur ceux qui “ont trop hésité à intervenir” et ainsi de suite. Le bloc BAO est enchaîné à la Syrie. Il est conduit par
une narrative dont son esprit est totalement le prisonnier. Il est
malheureusement raisonnable d’attendre et de craindre l’explosion générale
dans ce du pays, sinon l’explosion générale du pays, qui seront le fait de
l’action de toutes ces diplomaties vénérables emportées dans un épisode hypomaniaque
complètement incontrôlable ; situation de violence devenue incontrôlable
et en pleine potentialité de diffusion hors des frontières du pays, où le bloc
BAO se trouvera tout de même entraîné mais dans les pires conditions et sans
plus de moyens de puissance, peut-être pour accompagner et subir l’extension
du désordre pouvant s’étendre à certains de ses pays “amis”, peut-être pour
s’exposer à une défaite à côté de laquelle le revers cuisant des Israéliens
contre le Hezbollah à l’été 2006 aura les caractéristiques d’une promenade de
santé. |
ALERTE: LA MEGA ARNAQUE DERRIERE LES
EUROBONDS... NOS LINGOTS D’OR BIEN SUR... du 4 au 8 juin 2012 : "Vendez nous
votre or usagé", vous l’avez vu et entendu plein de fois à la
télé... Eh bien figurez-vous que les pontes de la Bundesbank finiront par
dire OK aux Eurobonds voulus par Hollande, A LA SEULE CONDITION QUE LES PAYS
METTENT LEUR OR EN GARANTIE... Joli mouvement allemand piloté en sous-main par la CIA... Bravo...
Ils sont vraiment très forts... MAIS QUE FONT LA DST-BCRI ET LA DGSE ???? Et si Hollande met vraiment notre or dans le système, LA FRANCE SERA
MORTE CAR SANS MUNITIONS... N’oubliez pas, en 1941, 1942, etc, avec l’or
de la Banque de France sauvé des Allemands, de Gaulle a pu payer les
munitions pour ses forces et la résistance... Je souligne que les
Américains avaient refusé à de Gaulle d’être payés en Billets futurs de la
France Libre.. ILS AVAIENT EXIGE NOS LINGOTS... Presque 50 ans plus tard qu’a fait ce traître de Sarkozy? Il a vendu
600 tonnes de notre or quand il était au plus bas... en même que Brown a
bradé l’or de la Reine. N’oubliez pas, le dernier film de Polanski parle d’un
Premier Ministre anglais agent de la CIA (suivez mon regard) vendant son pays
aux Américains... SI HOLLANDE VEND L’OR DE LA FRANCE OU LE MET EN GARANTIE DES
EUROBONDS, IL NE NOUS RESTERA PLUS QU’UN COUP D’ETAT MILITAIRE POUR SAUVER LA
FRANCE... SINON, NOUS SERONS MIS EN ESCLAVAGE... Lisez bien, le Telegraph comme
Zero Hedge s’en sont scandalisés: "Germany has a generous proposal to
the broke PIIGS: Cash For Gold". Et il ajoute: "Back in
February, as part of the latest Greek bailout of European banks, we noted
that the most subversive part of the German-led proposal was nothing short of
a gold confiscation scheme". Militaires, policiers, crs et gendarmes, observez bien ce
qui va se passer maintenant et n’oubliez pas qu’au dernier G20, Sarkozy et Obama
avaient tenté de convaincre Angela Merkel de mettre l’or de l’Allemagne en
garantie pour l’EFSF... Ce n’est pas si vieux... Cela ne vous semble pas suspect que le même (Sarkozy) qui a vendu
l’or de la France pour sauver le dollar a ensuite fait tandem avec Obama pour
braquer l’or du Rhin? Mme Merkel leur a signifié d’aller se faire voir. Cette opération de l’or en garantie des Eurobonds sent la
manipulation américaine à plein nez... Suite à mes discussions avec le Pr Fekete, j’accuse ouvertement la
CIA d’essayer de voler par tous les moyens détournés possibles l’or de la
France et des autres pays européens. Celui
de la Grèce est déjà cuit: "Ms. Katseli was also upset that Greece’s
lenders will have the right to seize the gold reserves in the Bank of Greece
under the terms of the new deal"... "Today,
courtesy of The Telegraph, we learn that Germany is quietly reminding the
world that the stealthy, but voluntary, accumulation of gold is what it is
all about... But why Gold? Why not spam? After all gold is selling off, spam
is stable, and the dollar is soaring. Couldn’t Germany merely demand that
broke countries simply pledge all their USD reserves, and keep their
worthless, stinking yellow metal? Apparently not.". Voici ce qu’a écrit Ambrose Evans
Pritchard sur ces Eurobonds qui a enflammé tous les journalistes, y compris
votre serviteur: "Each state would have to pledge 20% of their debt
as collateral. "The assets could be taken from the country’s currency
and gold reserves ... This demand could enflame opinion in Italy and
Portugal. Both states have kept their bullion, resisting the rush to sell by
Britain and others. Italy has 2.451 tonnes of gold, valued at 98bn euros in
march", lire sa page entière
ici avec attention. "Projected PIIGS Pillage: 3233.5 Tons Of Gold To Be
Confiscated By Insolvent European Banks" Clairement, dans le viseur des Allemands (et de la CIA), l’or de
l’Espagne, du Portugal, de l’Italie... et aussi de la France même si elle
n’est pas nommée... On commence par 20% et on augmente ensuite la dose...
Classique. Avec juste 4% d’intérêt, vous braquez l’or de pays entiers... et
vous les coulez, merci à la Loi du 3 janvier. Lire ici le Telegraph et Zero Hedge. PS: je ne sais pas pourquoi, mais cette affaire des Eurobonds sur
l’or des Banques Centrales risque de nous montrer très vite pour qui Hollande
et Moskovici (et Strauss-Kahn) roulent. On va le savoir très vite au fur et à
mesure qu’on va s’enfoncer dans la panique bancaire. Suivez bien. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012 |
1er juin 2012 Dès lors qu’en Occident on se
sert du massacre de Houla, une localité proche de Homs, comme prétexte pour
condamner le gouvernement syrien, nous tenons à révéler au monde entier que
les victimes de ce massacre appartenaient toutes à la communauté chiite. Deux cents hommes armés,
commandés par deux membres de la famille al-Ekésh, ont perpétré des massacres
contre des familles chiites du village de Teldo, à proximité de Houla dans la
province de Homs. Cette région, qui se trouve à 32 km au nord-ouest de
Homs, ainsi que tous ses environs, est entièrement sous la domination des
bandes armées. 93 personnes, dont
32 enfants, ont été ligotées puis égorgées avant d’être photographiées
et les images ont été ensuite livrées à la chaîne al-Jazeera. Ce sont ces mêmes hommes
armés qui ont mis le feu à l’hôpital national de Houla, le détruisant
entièrement, ainsi qu’à l’Hôtel de ville et à nombre de maisons appartenant à
des familles de confession chiite, d’après le témoignage des habitants de la
région. Le jour même, un groupe de
plus de 250 hommes armés a envahi des maisons dans le village de
Shomayra, banlieue de Homs, dans la région de Qusseyr, brûlant les maisons et
massacrant 12 personnes toutes appartenant à la communauté
alaouite ; un massacre donc à caractère purement confessionnel ; le
but de ces massacres étant d’attiser la haine confessionnelle. Pour
preuve : certaines voix s’élèvent pour appeler à la création d’un
califat musulman en Syrie et dans toute la région... Certains appellent au
bombardement de la Syrie par l’OTAN ; d’autres à une guerre
confessionnelle, sur la base du wahabisme, appelant à anéantir, tuer,
expulser, brûler et violer les autres confessions au sein de la patrie. Ils
demandent à vider le pays de ses deux communautés chrétienne et alaouite les
accusant d’être les instruments du pouvoir... Les vrais croyants sont
exempts de ce genre de crimes. Mais comme l’Occident fait du
massacre de Houla un prétexte pour intervenir, frapper notre pays, nous
tenons à faire savoir au monde entier que les martyrs de Houla appartiennent
tous à la communauté chiite. Maintenant que vous
connaissez la vraie identité confessionnelle des personnes massacrées
allez-vous cesser de pleurer ? Bassam Ali al-Akhbar (quotidien libanais ) |
Vendredi
18 mai 2012 J’ai été militant politique
pendant presque toute ma vie d’adulte. Durant toutes ces années, j’ai cru profondément
que la réalité insupportable et inacceptable d’Israël et de la Palestine ne
pourrait être changée que de l’intérieur. C’est pourquoi je me suis sans
cesse consacré à persuader la société juive – à laquelle j’appartiens et dans
laquelle je suis né – que sa politique fondamentale était erronée et
désastreuse. Comme pour tant d’autres, les
options pour moi étaient claires : Je pouvais m’engager dans la
politique par le haut ou m’y opposer par le bas. J’ai d’abord adhéré au parti
travailliste dans les années 80, puis au Front démocratique pour la Paix et
l’Égalité (Hadash). Ce fut le moment où j’ai refusé de devenir membre de la
Knesset. En même temps, je me suis
concentré sur la collaboration avec d’autres au sein des ONG d’éducation et
de paix, et même sur la présidence de deux de ces institutions :
l’Institut sioniste de gauche des études de la paix à Givat Haviva et
l’Institut non-sioniste Emil Touma d’Études Palestiniennes. Dans ces deux
groupes, les collègues âgés comme les plus jeunes ont cherché à ouvrir un
dialogue constructif avec nos compatriotes, dans l’espoir d’influencer la
politique du moment en vue d’une réconciliation à venir. C’était
principalement une campagne d’information sur les crimes et les atrocités
commis par Israël depuis 1948 et un appel à un avenir qui reposerait sur les
droits humains et civiques. Pour un militant, se rendre
compte que le changement de l’intérieur est inaccessible, non seulement
résulte d’un processus intellectuel ou politique, mais surtout c’est admettre
la défaite. C’était précisément cette peur de la défaite qui m’a très
longtemps empêché d’adopter une position plus résolue. Après presque trente ans de
militantisme et de recherche historique, je me suis convaincu que l’équilibre
des forces en Palestine et en Israël, faisait obstacle à toute possibilité de
transformation au sein de la société israélienne juive dans un avenir
prévisible. Bien que plutôt sur le tard, j’en suis venu à me rendre compte
que le problème n’était ni une politique particulière ni un gouvernement
particulier, mais un enracinement très profond dans l’infrastructure
idéologique qui influence les décisions israéliennes sur la Palestine et les
Palestiniens depuis 1948. J’ai déjà décrit cette idéologie comme un hybride
entre le colonialisme et le romantisme romantique. [1] Aujourd’hui, Israël est un
redoutable état colon-colonialiste qui refuse de changer et de compromettre
et qui ne demande qu’à écraser par tous les moyens nécessaires, la résistance
– quelle qu’elle soit – à son contrôle et à son autorité en Palestine
historique. À commencer par le nettoyage ethnique de 80 pour cent de la
Palestine en 1948, et l’occupation par Israël des derniers 20 pour cent du
pays en 1967, les Palestiniens d’Israël sont enfermés dans des méga-prisons,
des bantoustans et des cantons assiégés, et mis à part au moyen de politiques
discriminatoires. Pendant ce temps, des millions
de réfugiés palestiniens partout dans le monde n’ont aucune possibilité de
retourner chez eux, et les années n’ont fait qu’affaiblir, si ce n’est
annihiler, toute contestation contre cette infrastructure idéologique. À ce
moment précis où j’écris ces lignes, l’état-colon israélien continue sans
cesse sa colonisation et le déracinement de la population autochtone de la
Palestine. L’occupation de la
Cisjordanie et de la Bande de Gaza, l’oppression des Palestiniens à
l’intérieur d’Israël, et la négation du droit au retour des réfugiés
continueront tant que ces politiques (occupation, oppression et déni) seront
présentées comme un accord de paix global destiné à être approuvé par des
interlocuteurs palestiniens et arabes obéissants. Message que les pays étrangers
envoient à Israël : la paix n’exige pas une transformation issue de
l’intérieur. En conséquence, on peut conclure sans risque de se tromper que
le processus de paix a dissuadé le colonisateur et l’occupant de transformer
sa mentalité et son idéologie. Tant que la communauté internationale attendra
que les opprimés transforment leurs positions, alors qu’elle approuve celles
tenus par l’oppresseur depuis 1967, cette occupation restera la plus brutale
que le monde ait jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale. Les annales du colonialisme et
de la décolonisation nous apprennent que la fin de la présence et de
l’occupation militaires était une condition sine qua non pour qu’au moins
commencent les sérieuses négociations entre colonisateurs et colonisés. La fin inconditionnelle de la
présence militaire dans la vie de plus de trois millions de Palestiniens
devrait être la condition préalable pour n’importe quelle sorte de
négociation, ce qui ne peut se développer qu’à partir du moment où les
relations entre les deux partis ne sont pas oppressives, mais au contraire,
sur pied d’égalité. Dans la plupart des cas,
l’occupant ne s’est pas décidé à partir. On l’a forcé à s’en aller,
généralement à la suite d’un long combat sanglant. On a tenté cela sans grand
succès dans le conflit israélo-palestinien. Dans quelques cas, le succès
s’est réalisé au moyen d’une pression extérieure sur la puissance ou l’état
hors-la-loi à l’ultime stade de décolonisation. Cette dernière stratégie est
plus séduisante. En tout cas, le paradigme israélien de « paix » ne
changera pas, à moins qu’une pression s’exerce de l’extérieur ou qu’il y ait
une contrainte sur le terrain. Avant même de commencer à
définir plus précisément ce que suppose la pression extérieure, il ne faut
pas confondre les moyens (la pression) avec le but (trouver une formule pour
vivre ensemble). En d’autres termes, il est important de souligner que la
pression a pour objectif de déclencher de sérieuses négociations, de ne pas
prendre leur place. Par conséquent, tandis que je pense toujours que le
changement de l’intérieur est essentiel pour une solution durable au problème
des réfugiés, à la situation difficile de la minorité palestinienne en Israël
et à l’avenir de Jérusalem-Est, on doit prendre d’abord d’autres mesures pour
y arriver. Quelle sorte de pression
est-il nécessaire d’exercer ? L’Afrique du Sud a fourni l’exemple
historique le plus éclairant et édifiant à ceux qui dirigent ce débat, tandis
que, sur le terrain, les militants et les ONG sous occupation ont cherché des
moyens non-violents pour à la fois résister à l’occupation et développer les
formes de résistance qui se distancient des attentats suicides et de la
kyrielle de roquettes Qassam tirées depuis Gaza. Ces deux impulsions ont
provoqué la campagne BDS contre Israël. Ce n’est pas une campagne coordonnée
menée par quelque cabale secrète. Elle a commencé sous la forme d’un appel
venu de la société civile sous occupation, sanctionné par d’autres groupes
palestiniens et transformé en actions individuelles et collectives partout
dans le monde. Les formes et les objectifs de
ces actions varient, du boycott des produits israéliens à la rupture des
liens avec les institutions académiques d’Israël. Certaines sont des
manifestations individuelles de protestation ; d’autres sont des
campagnes organisées. Ce qu’elles ont en commun, c’est leur message
d’indignation devant les atrocités sur le terrain en Palestine – mais
l’élasticité de la campagne l’a transformée en un vaste processus capable de
produire un état d’esprit et un climat nouveaux parmi le public, sans point
central clairement déterminé. Pour les quelques Israéliens
qui ont soutenu la campagne dès le début, ça a été un moment définitif qui
exposait nos positions sur les origines, la nature et la politique de notre
État. Mais avec du recul, cela semble avoir apporté un soutien moral qui a
contribué au succès de la campagne. Soutenir le mouvement BDS
reste un acte radical pour un militant de la paix israélien. Celui-ci
s’exclut immédiatement du consensus et des idées répandues en Israël. Les
Palestiniens paient plus chèrement leur combat, et ceux parmi nous qui
choisissent ce chemin ne doivent s’attendre ni à une récompense ni même à des
éloges. Au contraire, cette action
exige qu’on se confronte directement avec l’État, sa propre société et très
souvent les amis et la famille. En réalité, c’est franchir la dernière ligne
rouge – dire adieu à la
tribu. Mais il n’y a vraiment aucune autre alternative. Toute autre
option – de l’indifférence, à travers la critique modérée et jusqu’à
l’adhésion totale à la politique israélienne – est une décision volontaire d’être le complice des
crimes contre l’humanité [les Israéliens sont complices des crimes]. L’esprit
fermé du public en Israël, l’emprise continuelle des colons sur la société
israélienne, le racisme inné dans la population juive, la déshumanisation des
Palestiniens, l’armée et l’industrie directement intéressées au maintien des
territoires occupés – tout ceci veut dire qu’on doit s’attendre à une
très longue période d’occupation brutale et oppressive. Ainsi, la responsabilité des
Juifs israéliens est bien plus grande que celle de quelqu’un d’autre qui
participe à la promotion de la paix en Israël et en Palestine. Les
Juifs israéliens en viennent à se rendre compte de ce fait, et c’est pourquoi
le nombre de ceux qui sont d’accord pour faire pression sur Israël de
l’extérieur, grandit de jour en jour. C’est encore un très petit groupe, mais
il forme vraiment la base du futur camp de la paix israélien. On peut tirer beaucoup de
leçons du processus d’Oslo. Là-bas, les Israéliens ont utilisé le langage de
la paix comme moyen de maintenir l’occupation (avec l’aide des dirigeants
palestiniens qui sont devenus la proie des tactiques de tromperie
israéliennes), ce qui veut dire que les « colombes » aussi bien que
les « faucons » ont mis leur veto à la fin de l’occupation,
lesquels n’avaient aucun intérêt à y mettre fin. C’est pourquoi le monde dans
son ensemble doit exercer une pression concentrée et efficace sur Israël. Une
telle pression s’est montrée fructueuse dans le passé, particulièrement dans
le cas de l’Afrique du Sud ; et la pression est également nécessaire
pour empêcher les pires hypothèses de devenir des réalités. Après le massacre de Gaza en
janvier 2009, il était difficile de voir comment les choses pouvaient
empirer, pourtant elles le peuvent : sans aucune fin à l’expansion des
colonies, avec les assauts ininterrompus contre Gaza, le répertoire israélien du mal n’est pas
encore épuisé. Le problème est que les gouvernements européens, et les
États-Unis en particulier, ne sont pas près de sanctionner la campagne BDS.
Mais on se souvient des tribulations de la campagne de boycott contre
l’Afrique du Sud, qui avait son origine dans les sociétés civiles, non dans
les allées du pouvoir. À bien des égards, la nouvelle
la plus encourageante arrive d’un endroit plutôt inattendu : les campus
des États-Unis. L’enthousiasme et l’engagement de centaines d’étudiants de ce
pays ont aidé, dans les dix dernières années, à introduire l’idée de
désinvestissement dans la société américaine – société que les militants de
la campagne internationale pour la Palestine considéraient comme une cause
perdue. Ils font face à des ennemis redoutables : l’ « AIPAC » cynique
et efficace et aussi les fanatiques chrétiens sionistes. Mais ils
offrent une nouvelle façon de s’engager auprès d’Israël, non seulement pour
les Palestiniens, mais aussi pour les Juifs partout dans le monde. En Europe, une admirable
coalition de Musulmans, de Juifs et de Chrétiens fait avancer ce programme, face aux accusations
d’antisémitisme. La présence de quelques Israéliens parmi eux aide à
repousser ces allégations méchantes et totalement fausses. Je ne considère
pas le soutien moral et actif d’Israéliens comme moi, comme l’élément le plus
important de cette campagne. Mais les relations avec les dissidents
progressistes et radicaux israéliens sont essentielles pour la campagne. Ils
constituent en Israël un pont avec un public plus large qui devra, en fin de
compte, être incorporé. Traité en paria, Israël abandonnera, avec un peu de
chance, sa politique de crimes de guerre et d’abus des droits de l’homme.
Nous espérons donner les pleins pouvoirs à ceux qui se trouvent à
l’extérieur, engagés dans la campagne, et nous avons nous-mêmes les pleins
pouvoirs de par leurs actions. Il semble que nous devons tous
avoir des objectifs clairs et rester vigilants contre les généralisations
simplistes sur le boycott qui est « contre Israël du fait que celui-ci est juif, ou contre les
Juifs du fait qu’ils sont en Israël » [alors que la vérité est qu’il est contre
Israël du fait que celui-ci est criminel et contre les Juifs qui sont
en Israël, du fait qu’ils sont complices des crimes d’Israël. C’est tout simplement faux. Il faut compter avec les
millions de Juifs d’Israël. C’est un organisme vivant qui fera toujours
partie d’une future solution. Cependant, notre devoir sacré est en premier de
mettre fin à l’occupation oppressive et d’empêcher une autre Nakba ; et
le meilleur moyen d’y arriver est une campagne soutenue de boycott et un
désinvestissement." Ilan Pappé : the boycott
will work, an Israeli perspective http://www.odsg.org/co/index.php?op... (Traduit par Chantal C. pour CAPJPO-EuroPalestine) |
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« Au moins sur le plan technique, il faut bien garder à l’esprit que, pour ces attentats, il n’y a pas de version “officielle”. I1 y a une version scientifique et elle fait consensus au sein de la communauté du génie civil. »
« Ce qu’il faut particulièrement noter, c’est la faiblesse des attaches des poutres-treillis sur les poteaux » (cornière de 10 mm et deux boulons de 16).
Le diamètre du maître-couple du fuselage d’un Boeing 757 est de 3.76 mètres. En quoi est-ce une prouesse qu’un tel fuselage passe par une brèche de cinq mètres de côté (et une brèche de 30 mètres pour les ailes. Cf. plus bas) ?
Sur le site de Frédéric Henri-Couanier, physicien et conspirationniste cité par J. Quirant, je peux lire :
Les choses se précisent lorsque on étudie les résultats d’analyse de la poussière du WTC par de nombreux laboratoires qui ont non seulement confirmé les températures incroyables atteintes mais aussi montré que ces températures n’ont pas été atteintes seulement localement mais ont bel et bien concerné la quasi totalité des étages détruits. Ainsi dans certains échantillons prélevés dans Manhattan c’est jusqu’à 5% en masse de la poussière qui était constituée de myriades de gouttelettes de fer précédemment fondu, et on apprend que la poussière du WTC est constituée de 40% en masse de ce que les laboratoires ont identifié à de la laine de roche ce qui représente des dizaines de milliers de tonnes, quantité complètement aberrante pour un matériau extrêmement léger utilisé dans les constructions pour l’isolation. Lorsqu’on sait que la laine de roche, est constituée de fibres de scories, de celles qui sont produites dans les irruptions volcaniques lorsque des gaz passent au travers de roche en fusion riche en silicium, et à la lumière des autres preuves de températures fantastiques atteintes (liquéfiant du molybdène à 2600°C, vaporisant des alumino-silicates à 2760°C et du plomb à 1740°) une autre interprétation s’impose: des dizaines de milliers de tonnes de béton ont été désagrégées par la chaleur, en produisant des fibres de scories. |
Il y a une hypothèse beaucoup plus simple pour justifier la présence d’une énorme quantité de laine de roche dans les poussières de béton : que les bétonniers l’y aient mise lors de la construction. Aujourd’hui, le maçon de mon village ne ferraille plus une dalle non porteuse (sur un hérisson par exemple, c’est le cas pour la moquette de béton de 10 cm d’épaisseur pour des portées de 11 ou 18 mètres et une surface libre de 2.800 m2), il jette des flocons de laine de roche dans sa bétonnière selon un certain dosage (béton fibré). Cette technique était peut-être déjà employée en 1970. J. Quirant ne donne aucun renseignement sur la composition du béton des dalles du WTC et c’est bien dommage. D’autre part, j’ai lu partout une densité de 0,5 pour ce béton. Quirant donne 1,5. Il trouve cependant cette densité suffisamment faible pour justifier la facile pulvérisation du béton (du fait de la friabilité du granulat léger) dans le broyeur qu’étaient ces tours dans leur chute. On devrait également trouver des traces du granulat léger (pouzzolane, argile soufflée) ou pas de trace si le granulat était de polystyrène. Une autre cause du broyage des dalles est que les nervures du bac-acier occasionnent de profondes rainures dans ce béton très mince, autant d’amorces de cassure en cas de chute. Une hypothèse encore plus simple : le granulat était en laine de roche, ce qui collerait mieux avec le taux de 40 % !.
Los Angeles Times Opinion: Is anti-Zionism hate? Zionism is the problem The Zionist ideal of a Jewish state is keeping Israelis
and Palestinians from living in peace. By Ben Ehrenreich March 15, 2009 It’s hard to
imagine now, but in 1944, six years after Kristallnacht, Lessing J.
Rosenwald, president of the American Council for Judaism, felt comfortable
equating the Zionist ideal of Jewish statehood with "the concept of a
racial state -- the Hitlerian concept." For most of the last century, a
principled opposition to Zionism was a mainstream stance within American
Judaism. Even after the foundation of Israel, anti-Zionism was
not a particularly heretical position. Assimilated Reform Jews like Rosenwald
believed that Judaism should remain a matter of religious rather than
political allegiance; the ultra-Orthodox saw Jewish statehood as an impious
attempt to "push the hand of God"; and Marxist Jews -- my
grandparents among them -- tended to see Zionism, and all nationalisms, as a
distraction from the more essential struggle between classes. To be Jewish, I was raised to believe, meant
understanding oneself as a member of a tribe that over and over had been cast
out, mistreated, slaughtered. Millenniums of oppression that preceded it did
not entitle us to a homeland or a right to self-defense that superseded
anyone else’s. If they offered us anything exceptional, it was a perspective
on oppression and an obligation born of the prophetic tradition: to act on
behalf of the oppressed and to cry out at the oppressor. For the last several decades, though, it has been all
but impossible to cry out against the Israeli state without being smeared as
an anti-Semite, or worse. To question not just Israel’s actions, but the
Zionist tenets on which the state is founded, has for too long been regarded
an almost unspeakable blasphemy. Yet it is no longer possible to believe with an honest
conscience that the deplorable conditions in which Palestinians live and die
in Gaza and the West Bank come as the result of specific policies, leaders or
parties on either side of the impasse. The problem is fundamental: Founding a
modern state on a single ethnic or religious identity in a territory that is
ethnically and religiously diverse leads inexorably either to politics of
exclusion (think of the 139-square-mile prison camp that Gaza has become) or
to wholesale ethnic cleansing. Put simply, the problem is Zionism. It has been argued that Zionism is an anachronism, a
leftover ideology from the era of 19th century romantic nationalisms wedged
uncomfortably into 21st century geopolitics. But Zionism is not merely outdated. Even before 1948,
one of its basic oversights was readily apparent: the presence of
Palestinians in Palestine. That led some of the most prominent Jewish
thinkers of the last century, many of them Zionists, to balk at the idea of
Jewish statehood. The Brit Shalom movement -- founded in 1925 and supported
at various times by Martin Buber, Hannah Arendt and Gershom Scholem -- argued
for a secular, binational state in Palestine in which Jews and Arabs would be
accorded equal status. Their concerns were both moral and pragmatic. The
establishment of a Jewish state, Buber feared, would mean "premeditated
national suicide." The fate Buber foresaw is upon us: a nation that has
lived in a state of war for decades, a quarter-million Arab citizens with
second-class status and more than 5 million Palestinians deprived of the most
basic political and human rights. If two decades ago comparisons to the South
African apartheid system felt like hyperbole, they now feel charitable. The white South African
regime, for all its crimes, never attacked the Bantustans with anything like
the destructive power Israel visited on Gaza in December and January, when
nearly1,300 Palestinians were killed, one-third of them children. Israeli policies have rendered the once apparently
inevitable two-state solution less and less feasible. Years of Israeli
settlement construction in the West Bank and East Jerusalem have methodically
diminished the viability of a Palestinian state. Israel’s new prime minister,
Benjamin Netanyahu, has even refused to endorse the idea of an independent
Palestinian state, which suggests an immediate future of more of the same:
more settlements, more punitive assaults. All of this
has led to a revival of the Brit Shalom idea of a single, secular binational
state in which Jews and Arabs have equal political rights. The obstacles are,
of course, enormous. They include not just a powerful Israeli attachment to
the idea of an exclusively Jewish state, but its Palestinian analogue: Hamas’
ideal of Islamic rule. Both sides would have to find assurance that their
security was guaranteed. What precise shape such a state would take – a
strict, vote-by-vote democracy or a more complex federalist system – would
involve years of painful negotiation, wiser leaders than now exist and an
uncompromising commitment from the rest of the world, particularly from the
United States. Meanwhile, the characterization of anti-Zionism
as an "epidemic" more dangerous than anti-Semitism reveals only the
unsustainability of the position into which Israel’s apologists have been
forced. Faced with
international condemnation, they seek to limit the discourse, to erect walls
that delineate what can and can’t be said. It’s not
working. Opposing Zionism is neither anti-Semitic nor particularly radical.
It requires only that we take our own values seriously and no longer, as the
book of Amos has it, "turn justice into wormwood and hurl righteousness
to the ground." Establishing a secular, pluralist, democratic
government in Israel and Palestine would of course mean the abandonment of
the Zionist dream. It might
also mean the only salvation for the Jewish ideals of justice that date back
to Jeremiah. Ben Ehrenreich
is the author of the novel “The Suitors.” * * * Le
Sionisme est le problème Par Ben Ehrenreich Ben Ehrenreich est l’auteur du roman "The Suitors”. Cet article a d’abord été publié dans le LA Times. (ISM) C’est difficile à imaginer aujourd’hui, mais en 1944, six ans après la Nuit de Cristal, Lessing J. Rosenwald, président du Conseil américain pour le Judaïsme, n’avait pas de problèmes à assimiler l’idéal sioniste de l’État juif à « la notion d’un État racial – le concept hitlérien ». Pendant une grande partie du siècle dernier, une opposition de principe au sionisme était une position dominante dans le judaïsme américain. Même après la création d’Israël, l’antisionisme n’était pas une attitude particulièrement hérétique. Les juifs assimilés à la Réforme comme Rosenwald pensaient que le judaïsme devait rester une question d’allégeance religieuse plutôt que politique; les ultra-orthodoxes considéraient l’État juif comme une tentative impie de “repousser la main de Dieu” ; et les Juifs marxistes – dont mes grands-parents – avaient tendance à considérer le sionisme et tous les nationalismes comme une diversion de la lutte des classes, beaucoup plus importante selon eux. En tant que Juif, j’ai été élevé dans la croyance que j’appartenais à une tribu qui a été pourchassée, maltraitée, massacrée. Des millénaires d’oppression qui l’ont précédé ne nous ont pas donné le droit à une patrie ou à un droit à l’auto-défense qui remplacerait celui de quelqu’un d’autre. Si elles nous ont donné quelque chose d’exceptionnel, c’était un point de vue sur l’oppression et l’obligation née de la tradition prophétique : agir au nom des opprimés et protester face à l’oppresseur. Cependant, au cours des dernières décennies, il a été pratiquement impossible de protester contre l’État d’Israël sans être accusé d’être antisémite, ou pire. Remettre en question, non seulement les actions d’Israël, mais les principes sionistes fondateurs de l’État, a été trop longtemps considéré comme un blasphème épouvantable. Pourtant, il n’est plus possible de croire, avec une conscience tranquille, que les conditions déplorables dans lesquelles vivent et meurent les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie sont le résultat de politiques, de dirigeants ou de partis particuliers des deux côtés. Le problème est fondamental: La création d’un État moderne sur une seule identité ethnique ou religieuse dans un territoire qui est marqué par la diversité ethnique et religieuse, conduit inexorablement soit à une politique d’exclusion (pensez à la prison à ciel ouvert de 360 Km2 qu’est devenue la bande de Gaza), soit à un nettoyage ethnique de masse. En deux mots, le problème c’est le sionisme. On a affirmé que le sionisme est un anachronisme, une survivance idéologique des nationalismes de l’époque romantique du 19e siècle conservée inconfortablement dans la géopolitique du 21e siècle. Mais le Sionisme n’est pas seulement obsolète. Même avant 1948, l’un de ses oublis fondamentaux est facilement évident : c’est la présence des Palestiniens en Palestine [un détail !]. Cela a conduit quelques-uns des plus éminents penseurs juifs du siècle dernier, dont de nombreux sionistes, à reculer devant l’idée d’un État juif. Le mouvement Brit Shalom – fondé en 1925 et soutenu à divers moments par Martin Buber, Hannah Arendt et Gershom Scholem – prônait un État laïc, binational en Palestine où Juifs et Arabes, auraient eu un statut égal. Ses préoccupations étaient à la fois morales et pragmatiques. La création d’un État juif, craignait Buber, signifierait « un suicide national prémédité » Le destin que Buber prévoyait est devant nous : une nation qui a vécu dans un état de guerre pendant des décennies, un quart de million de citoyens arabes avec un statut de seconde zone et plus de cinq millions de Palestiniens privés des droits de l’homme et politiques les plus élémentaires. Si, il y a deux décennies, la comparaison avec le système d’apartheid de l’Afrique du Sud était ressentie comme une hyperbole, elle semble maintenant charitable. Le régime blanc sud-africain, avec tous ses crimes, n’a jamais attaqué les Bantoustans avec la puissance destructrice qu’Israël a utilisée dans la bande de Gaza en décembre et janvier, où près de 1.300 Palestiniens ont été tués, dont un tiers d’enfants. Les politiques israéliennes ont rendu de moins en moins réalisable la solution à deux États qui semblait autrefois apparemment inévitable. Des années de construction de colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ont méthodiquement réduit la viabilité d’un État palestinien. Le nouveau Premier ministre d’Israël, Benjamin Netanyahu, a même refusé d’adhérer à l’idée d’un État palestinien indépendant, ce qui suggère un avenir immédiat plus ou moins le même : plus de colonies, plus d’attaques punitives. Tout cela a conduit à la réapparition de l’idée de Brit Shalom d’un seul État laïc binational dans lequel Juifs et Arabes auraient les mêmes droits politiques. Bien sûr, les obstacles sont énormes. Ils comprennent non seulement le fort attachement des Israéliens à l’idée d’un État exclusivement juif, mais aussi son homologue côté palestinien: l’idéal du pouvoir islamique du Hamas. Les deux parties devront trouver l’assurance que leur sécurité est garantie. La forme précise qu’un tel État pourrait prendre – une démocratie stricte, un vote, une voix ou un système fédéral plus complexe – impliquerait des années de négociations douloureuses, des dirigeants plus sages que ceux qui existent actuellement et un engagement ferme de la part du reste du monde, en particulier des États Unis. Tandis que la représentation de l’antisionisme comme étant une « épidémie » plus dangereuse que l’antisémitisme ne fait que révéler la position non viable dans laquelle les apologistes d’Israël ont été acculés. Face à une condamnation internationale, ils cherchent à limiter les discours, à ériger des murs qui délimitent ce qui peut être dit et ce qui ne le peut pas. Ca ne marche pas. S’opposer au sionisme n’est ni antisémite, ni particulièrement radical. Cela exige seulement que nous prenions nos propres valeurs au sérieux, et plus, comme le livre d’Amos l’a fait, « transformer la justice en amertume et jeter à terre la droiture. » L’établissement d’un gouvernement laïc, pluraliste, démocratique en Israël et Palestine, signifie bien entendu, l’abandon du rêve sioniste. Cela pourrait également signifier le seul salut pour les idéaux juifs de justice qui remontent à Jérémie. |
La transformation du public en masse de Charles Wright Mills →
Posted
by contradictor on September 11, 2000 In Reply to: Négation de l’économie posted by Voyer on September 08, 2000 Mais le marché, lui, existe [ Quel rapport avec la prétendue économie? Le marché est un pur phénomène de communication. C’est même un très bon exemple de communication. ] Ce n’est pas l’économie politique qui a détrôné la religion, mais le commerce, [ Je ne dis rien d’autre. Je l’ai écrit et publié il y a 25 ans. ] et il avait commencé à le faire bien avant que l’économie politique n’existe. [ je ne dis rien d’autre. Je l’ai écrit et publié il y a 25 ans. ] Ce n’est pas l’économie qui a pris la place de Dieu, mais l’argent. [ L’argent, qui est un rapport social, n’a pas pris la place de Dieu, qui ‘est l’objet d’une croyance, il a pris la place d’autres rapports sociaux, plus précisément le moment de la reconnaissance dans ces rapports sociaux. Dieu n’est d’ailleurs pas une croyance mais l’objet d’une croyance. L’argent n’est ni une croyance ni l’objet d’une croyance. Il ne peut donc pas prendre la place d’une croyance ni celle de l’objet d’une croyance. Mais l’économie qui est non pas une croyance mais l’objet d’une croyance (exactement comme Dieu) a pris la place de Dieu dans la propagande. Et la propagande a remplacé la religion. L’économie tient, dans la propagande, la place que Dieu tenait dans la religion. Avec le développement du commerce au cours des deux derniers siècles, la propagande s’est privatisée, elle est elle-même devenue un acte de commerce et non plus un acte des bureaux du roi de Prusse, acte que Marx attaqua spirituellement au début de sa carrière. Le spectacle dont parle Debord n’est rien d’autre que la propagande privatisée, la propagande devenue acte de commerce, rentable et bonne fille contrairement au roi de Prusse, à sa censure et sa police. ] L’argent est une croyance. [ L’argent n’est pas une croyance, c’est, comme le dit Marx, un rapport social ] Ou comme disent les prudes économistes: « une convention sociale ». Ce sont les hommes, ou du moins certains hommes qui ont fait l’argent, tout comme ce sont les hommes, ou du moins certains hommes qui ont fait Dieu (et l’origine des deux choses est aussi mystérieuse). [ Je ne dis rien d’autre et je l’ai déjà écrit et publié ] Et pourtant l’argent existe. [ Quelle surprise ! ] La croyance existe, et non pas comme une superstition quelconque que l’on serait libre d’adopter ou de rejeter, mais comme mode d’organisation sociale. [ Contradiction avec ce qui précède : si l’argent est un mode d’organisation sociale, ce que je pense aussi, comment peut-il être une croyance? Les croyances ne sont pas des modes d’organisation sociale même si elles jouent un rôle éminent dans les organisations sociales. Ce qu’est par contre une religion (étymologiquement d’ailleurs). Une religion est un mode d’organisation sociale, c’est pourquoi quelqu’un, qui au Moyen-Age vivait quasiment dans une religion ne pouvait pas ne pas y vivre, de même qu’un poisson qui vit dans l’eau ne peut pas ne pas y vivre. Pour que quelqu’un puisse prendre la liberté de vouloir vivre hors de la religion, il faut auparavant que la religion ait été attaquée, c’est à dire qu’un autre mode d’organisation sociale se soit développé dans le monde, le commerce par exemple et offre une alternative au poisson. ] Toute organisation sociale est fondée sur une croyance. [ Non. Les croyances jouent certes un rôle des les organisations sociales mais pas celui du fondement. Toutes les sociétés sont fondées sur l’apparence. ] L’idée d’une société fondée rationnellement et où chaque chose existerait selon son concept, cette idée est elle-même une croyance, [ Certes, mais c’est hors du sujet ] et pas la plus bandante. Je préfère encore Georges Bataille qui, pour en finir avec l’économie, appelait de ses vœux l’apparition d’un nouveau mythe. [ Certes, mais c’est hors du sujet ] Les hommes du Moyen-Age n’étaient pas libres de croire ou de ne pas croire en Dieu. [ J’ai déjà répondu plus haut à ce point. Le fait de ne pas pouvoir ne pas croire en Dieu ne provient pas de la terrible puissance de Dieu, ou de la terrible puissance de la croyance en Dieu, mais de la terrible puissance de l’organisation sociale où a lieu cette croyance et qui nécessite cette croyance et où l’on honore l’objet de cette croyance. Pour que l’on puisse s’aviser de s’attaquer à la croyance et à l’objet de la croyance, il faut d’abord que l’organisation sociale ait été attaquée; c’est à dire qu’une autre organisation sociale ait commencé à s’implanter. La prétendue lutte de classe de Marx est certainement une de ses plus calamiteuses erreurs. Il n’y a jamais eu de lutte de classe que de classes dominantes. Même les hoplites furent priés d’être libre et de venir habiter à la ville pour y subir quotidiennement l’entraînement militaire et cela de la part de la classe dominante de l’époque. De même ce n’est qu’après des siècles de patiente implantation que le commerce et les commerçants ont pu taper du poing sur la table. Ils étaient déjà dominants quand ils s’avisèrent de le faire reconnaître partout et par quiconque en s’abritant allègrement derrière toutes sortes de belles illusions savamment entretenues, liberté, égalité, fraternité. ] « Je prie Dieu qu’il me fasse quitte de Dieu » (Eckhart). Dieu était au centre de la société qui, elle, existait, avec ses bûchers et ses inquisiteurs, mais aussi ses anabaptistes et grands mystiques. Un ethnologue qui étudie les sociétés dites primitives ne se soucie pas de savoir si l’esprit des ancêtres existe ou non, si c’est une "idée vraie" ou un "mensonge". Il se borne à constater que l’esprit des ancêtres est le pivot de l’activité sociale. [ Ce qui n’est pas le cas de l’économie ] Si Sade et Marx ont pu dire: "Dieu n’existe pas", ce n’est pas en vertu d’un subit progrès de l’intelligence humaine, mais simplement parce que le commerce étant désormais au centre de l’organisation sociale, Dieu n’existait plus que comme croyance particulière. [ Je ne dis rien d’autre. Marx dit à ce sujet, que dans la libre Amérique, contrairement à la Prusse, la religion est devenue une affaire privée, particulière. Pour que Dieu et la croyance en Dieu soient attaquées dans la pensée, il faut que la religion ait d’abord été attaquée dans le monde. Je l’ai écrit déjà dans mon Enquête, il y a 25 ans. Si Sade et Marx ont pu dire Dieu n’existe pas, c’est parce que le commerce et les commerçants avaient déjà attaqué, par leur pratique, non pas Dieu, non pas la croyance en Dieu, mais la société basée sur la religion, mais la pratique sociale qui nécessitait la religion ; et dans les faits, pas dans la pensée: une pratique sociale, le commerce a attaqué une autre pratique sociale dans le monde avant que l’on puisse l’attaquer dans la pensée. La théorie vient toujours après la bataille ou après la fête. ] D’ailleurs, Sade et Marx se sont empressés de remplacer la croyance "Dieu" par la croyance "nature" et la croyance "matière". [ Je ne dis rien d’autre. C’est la base de ma critique de Marx et de Debord. C’est pourquoi je m’appuie sur Hegel qui lui n’oublie pas le rôle des croyances. ] La culture a horreur du vide de croyance. [ Je ne dis rien d’autre ] Aujourd’hui, je peux dire et répéter "l’argent est une croyance" sans pour autant être libre de m’en défaire. [ Ce qui est bien la preuve qu’il n’est pas une croyance ; mais un rapport social au même titre que la religion. Vous pouvez répéter des sottises à longueur de temps, vous n’en serez pas plus libre pour autant. Mais par contre, vous pouvez refuser d’obéir, quand vous voulez et même un peu trop tôt, comme Giordano Bruno. ] Et tous prient l’argent qu’il les fasse quitte de l’argent. [ Où avez vous vu ça : Pompidou des sous ! Tu parles Charles. Ah ! si les croyants avaient eu la même soif de Dieu que les mécréants d’aujourd’hui ont de soif d’argent. Ce qui est une preuve supplémentaire que l’argent n’est pas une croyance ou l’objet d’une croyance. Comment avoir soif de l’objet d’une croyance si l’on n’est pas Pascal ou Ignace de Loyola ? Tandis que le premier troufignon venu aujourd’hui a soif d’argent, comme ce jeune homme japonais dans le film Tampopo qui déclare s’être réveillé le matin avec "soif de corton-charlemagne" tandis que le rouge de la honte envahit le front de ses supérieurs qui ont commandé une sole arrosée de bière Heinneken. Et cela parce que, contrairement à Dieu, l’argent est la chose même. Comment l’objet d’une croyance, Dieu, pourrait-il rivaliser avec la chose même. C’est l’argent qui répond à Kant, ce n’est même pas Hegel. Et à Moïse ] Cela dit, il y a des choses qui ont changé depuis 1978. Il n’est plus nécessaire aujourd’hui de démontrer que la « production » et la « satisfaction de besoins matériels » ne sont que des vues de l’esprit. [ Vous êtes pourtant la preuve vivante que si ! ] La dite « nouvelle économie » ne produit rien. [ La prétendue ancienne non plus, vous n’aviez pas remarqué ? Comment quelque chose qui n’existe pas pourrait-il produire la moindre chose ? Mais la croyance, et non pas l’objet de la croyance, produit, elle. Elle produit du bruit dans la tête, dans la vôtre notamment. ] Chacun sait que « produire des biens immatériels » veut dire: vendre du vent. [ bla bla sans intérêt ] Les vieilles justifications économistes sont devenues superflues. [ Ah oui ; à tel point qu’il en faut des nouvelles, et bientôt des nouvelles nouvelles etc. Agitez vous vos quatre petites mains comme le singe Minc ? ] La seule « loi » qui demeure est: se faire le maximum de fric le plus vite possible. [ Tiens Guizot n’a donc jamais prononcé le célèbre « Enrichissez-vous ». Quelle nouveauté ! Je constate que vous n’avez pas lu « Les petits Bourgeois » de Balzac ] Il n’est plus question de « lutter contre la pauvreté » ni de « répartir les richesses » mais, explicitement, de faire en sorte que ces salopards de pauvres restent à leur place. [ Bien fait. Tant mieux. ] Plus besoin de prêchi-prêcha utilitariste, [ Il y en a pourtant des tonnes qui sont déversées chaque jour ] mais le simple: « C’est comme ça et ça ne peut pas être autrement ». [ Bien fait. Tant mieux. ] Du reste, on invoque de moins en moins « l’économie » mais « le marché ». [ C’est bien la preuve qu’on en arrive à la question cruciale de la communication. Les marchés, au pluriel, sont même pure communication. C’est ce qui leur est reproché par les vertueux. ] Tout ce qui arrive est en vertu ou à cause du marché. [ C’est à dire en vertu ou à cause de la communication ] Or le marché, lui, existe. [ Donc la communication existe ] Il n’existe même quasiment plus que lui. Et pourtant, le marché est aussi une croyance. [ Non. Je n’en dirais pas plus. ] Il a fallu quelques siècles et une forte dose de croyance [ Non. Devrais-je vous insulter ? C’est comme si Marx n’avait jamais écrit une ligne contre Feuerbach. ] pour que l’eau, l’air, la conversation, les cellules humaines deviennent des objets de commerce, [ donc des objets de la communication aliénée ] c’est à dire que le culte du marché s’impose contre les dernières réserves morales qui lui barraient encore la route. [ Nous nous éloignons du sujet. Ceci dit, bien fait, tant mieux. ] En 1944, Karl Polanyi écrivait avec un soulagement prématuré que « l’idée d’un marché s’ajustant lui-même était purement utopique » et n’aurait pu « exister de façon suivie sans détruire l’homme et sans transformer son milieu en désert ». Aujourd’hui l’utopie s’est pleinement réalisée [ Vous semblez ignorer l’énorme bureaucratisation étatique, non politique, au seul service du commerce, que nécessite le fonctionnement du « libre marché » ! L’Etat politique disparaît; mais pas l’Etat. De l’Etat il reste donc le pire. Voilà enfin une prédiction de Marx qui se vérifie. ] et il semble bien que les conséquences pressenties par Polanyi soient exactes. [ Quel rapport avec notre sujet qui est : « l’économie n’existe pas » ? Et de toute façon, bien fait, tant mieux. ] |
(…) C’est par où la sortie ? Personne ne sait Comment le déséquilibre croissant entre débiteurs et créanciers dans le système TARGET peut-il se résoudre et dans quels délais ? Autrement dit, dans quels délais et par quels moyens les pays de la périphérie de la zone euro peuvent-ils espérer dégager des excédents des comptes courants et attirer à nouveau les flux de capitaux venant de l’extérieur ? Par quels moyens et dans quels délais, les institutions européennes, et singulièrement la BCE, peuvent-elles obtenir la réouverture du marché interbancaire ? Réponses : personne ne sait vraiment et, en tout cas, ce n’est pas demain la veille. Pour avoir, comme les autorités japonaises dans les années 90 du siècle dernier, mais contrairement au gouvernement suédois au début de la même décennie, refusé de trancher d’emblée le nœud gordien de la crise bancaire, les responsables européens ont pris la très lourde responsabilité d’aggraver et de prolonger la crise. Bientôt cinq ans après son déclenchement aux États-Unis à l’été 2007, on ne sait toujours pas de manière précise ce qu’il y a dans le bilan des banques espagnoles, ni ce que la débâcle de Dexia coûtera, en fin de compte, aux contribuables belges et français. Il n’était pas besoin d’une nouvelle “affaire Kerviel”, cette fois-ci chez JP Morgan Chase, première banque des États-Unis, pour savoir que rien n’avait fondamentalement changé dans les pratiques des salles de marché. Une autre stratégie aurait été possible. Consistant d’abord dans une opération vérité sur le bilan de toutes les banques, en lieu et place du mauvais feuilleton à rebondissement des “tests de résistance” des institutions financières européennes. S’il est encore possible aujourd’hui de “découvrir” un cas comme celui de Bankia en Espagne, c’est que les hypothèses retenues dans ces exercices étaient à côté de la plaque ou que la dissimulation des mauvaises créances, comme hier au Japon, a été érigée en principe de fonctionnement. L’étape suivante aurait consisté à faire payer les pertes en priorité par les actionnaires et les dirigeants des banques : “rincer” les premiers, limoger et, éventuellement, poursuivre les seconds. La nationalisation temporaire des banques n’est pas une prise de position idéologique (c’est un gouvernement libéral qui y procéda en Suède) mais un dispositif technique de sauvegarde. Or, à de rares exceptions près, les actionnaires des banques ont été épargnés et les premiers responsables de ce fiasco planétaire ont bénéficié jusqu’à ce jour d’une complète impunité, parfois négociée moyennant finances comme aux États-Unis. Il est vrai que dans bien des cas, il aurait également fallu poursuivre les régulateurs, pour négligence, incompétence ou abandon de poste. Une contribution (restructuration ou rééchelonnement) des porteurs d’obligations émises par ces banques était également nécessaire et possible. [évidemment, ce n’est pas demain que les poules auront des dents] (…) |
Individuation et individualisation par Vincent Descombes (2003) →
Locke est-il l’inventeur des sense data par Philippe Hamou →
d’après Johann Soulas. Hélas, cette exposition claire et
précise ne dit pas comment le patient manifeste, au millième de seconde, sa
prise de conscience. Je n’ai rien trouvé à ce sujet sur les autres textes en
français traitant de cette expérience.
Un autre compte rendu (Jean Staune) (1 bis) Libet nous dit (Brain,
1979, 102, 193-224) : “There seemed to be no
|
“Oscilloscope ‘clock’. Spot
of light revolves around periphery of screen, once in 2.56 sec.
(instead of 60 sec. for a sweep-second hand of a regular clock). Each
marked off ‘second’ (in the total of 60 markings) represents
43 msec. of actual time here. The subject holds his gaze to the centre
of the screen. For each performed quick flexion of the wrist, at any freely
chosen time, the subject was asked to note the position of the clock spot
when he/she first became aware of the wish or intention to act. This
associated clock time is reported by the subject later, after the trial is
completed.” Journal
of Consciousness Studies, 6, No.
8–9, 1999, pp. 47–57. |
Cette “pendule” ne sert que dans les expériences sur les mouvements volontaires. Chaque graduation représente 107 millisecondes. Nous sommes donc loin de la résolution nécessaire pour la mesure des 25 ms des autres expériences. Comme le dit Libet : “There seemed to be no method by which on could determine the absolute timing of a subjective experience.” Quoique : le spot étant synchronisé avec la stimulation du doigt, si le spot n’a pratiquement pas bougé quand le patient ressent la piqûre, c’est qu’il la ressent immédiatement. Sur la figure ci-dessus, le spot indique ≈ 50 ms. Dans ce cas, pourquoi ne pas utiliser cette pendule dans le test de simple piqûre du doigt. La mémoire du patient enregistrerait et la piqûre et la position du spot lors de la prise de conscience. Le temps de l’oscilloscope est indépendant du temps de la conscience, donc si le résultat est, par exemple, moins de 5, soit moins de 215 ms, il est impossible qu’il y ait un retour dans le temps ; s’il est plus de 10, soit plus de 430 ms, il serait possible qu’il y ait un retour dans le temps.
De toute façon, l’implacable théorème de Reynaud (Fernand) s’applique ici aussi : pour percevoir un signal visuel, il faut… un certain temps. Les expériences sur les messages subliminaux (sous le seuil temporel de perception) prouvent que ceux-ci sont détectés mais non vus ! 90 % des réponses « au hasard » des sujets interrogés sur quelque chose qu’ils déclarent n’avoir pas vue sont correctes. Comme le dit très justement Staune, il ne faut pas confondre « détection » et « conscience de détecter » (tout simplement : il ne faut pas confondre détecter et voir). Les machines sont bien supérieures à nous en détection mais… elles ne voient pas. Le jour où une machine verra, elle aura cessé d’être une machine. Une machine, jamais, n’abolira l’apparence.
Pour l’instant, je reste sur mes positions : ces expériences prouvent aussi bien (ou aussi mal) qu’il faut 500 ms pour une prise de conscience ou qu’il faut 500 ms pour que la mémorisation ait lieu, malgré tout ce que dit Staune. Il n’en dit pas assez pour prouver le contraire. Une expérience intéressante serait celle d’un train de stimulations d’un doigt espacées de 100 ms. Les neurobiologues doivent savoir ça, mais moi je ne le sais pas. Et vous ?
Les objections
de Dennett : Mind Time,
pp. 64-67
Other
Evidence on Proposals of Memory for Awareness Even though the foregoing evidence appears to rule
out memory formation to explain the 0.5-sec activities required for
awareness, it is interesting and instructive to analyze at least one such
proposal. After my lecture in a symposium on consciousness, sponsored by
the Ciba Foundation (in London), the philosopher Daniel Dennett proposed
that the conscious awareness for an event might appear almost immediately,
as it does in fact seem to do for a stimulus at the skin. But, he argued, the
awareness cannot be recalled and reported unless
there is a sufficient duration of neuronal activity to produce and “fixate”
the memory for that awareness. Dennett’s argument was also intended to
exclude the need for postulating a backward referral of the subjective
timing of a sensory awareness, as discussed below (see discussion in Libet,
1993, “The neural time factor in conscious and unconscious events”, in: Experimental
and Theorical Studies of Consciousness.
Ciba Foundation symposium #174, pp. 140 and
onward). At the time, I did not recall the evidence I have already cited: Declarative,
explicit memory is not necessary for awareness ♦, and both memory and /65/ awareness
depend on independent processes. However, I did make other experimental
arguments against Dennett’s proposed hypothesis.
As I have already noted in the second section of
this chapter, it is possible to inhibit or mask the appearance [apparition] of a conscious
sensory experience, if a weak sensory stimulus is followed by a train of
stimulus pulses applied to the sensory cortex. This retroactive masking
occurs even when that train does not begin until up to 500 msec after
the skin pulse. That result demonstrates that a delayed input can interfere
with the content of the sensory experiences. I cited that data as evidence
that a neuronal activity period is required to produce the sensory
awareness. Dennett
countered that the delayed masking stimulus was simply disrupting the
formation of the memory trace for the awareness.
(Electroconvulsive shock therapy is indeed known to disrupt recent memory
formations. However, the delayed masking stimulus employed in our
experiments is minuscule in comparison to the strong generalized electric
shock used in shock therapy) But his argument is countered by two other
experimental observations: (1) A
second masking stimulus can be applied after the first masking stimulus
(Dember and Purcell, 1967). The second masker
wiped out the sensations for the first masking stimulus, and the awareness
for the original skin stimulus then reappeared. That means the first
masking stimulus did not wipe out the
memory trace for the original skin stimulus ♦. (2) When the delayed cortical stimulus is applied by
a much smaller electrode contact, the original skin pulse is not masked but
actually felt to be stronger ♦♦
(Libet et al., 1992). With this retroactive enhancement of the sensory
awareness for a skin stimulus, there was clearly no loss of memory at all.
So, the retroactive effects of a delayed stimulus
on the sensation /66/ of an original skip pulse do not
involve a loss of memory for that skin pulse. Instead, the retroactive
effects of a delayed stimulus appear to modulate the sensory
awareness that develops for the original skin pulse (during the 0.5-sec
delay). Max Velmans also made an ingenious argument
against Dennett’s proposal (idem, pp. 145-146). As
Velmans pointed out, Dennett’s proposal that sensation may be experienced
early but then forgotten is not experimentally falsifiable. For example, in
a standard psychophysical procedure, you can establish the threshold for
awareness of a sensory stimulus. As you gradually turn up the intensity of
the stimulus, a certain point is recorded at which the subject says she can
just feel it (or see it, or hear it). Then you can lower the intensity
until the subject says she does not feel it. The subject’s reports are
correlated with the strength of the stimulus and are accepted as accurate
and valid. But, according to Dennett’s proposal, the subject’s inability to
report feeling the weaker, below-threshold stimulus could result from rapid
forgetting of an actually experienced event. “Dennett could extend that
claim to any reports that subjects make about not having experienced
something.” Dennett’s view, in other words, could never be contradicted if
he would not accept a subject’s report of no sensory experience. Such
proposals are not scientifically acceptable because they are speculative,
untestable beliefs. I conclude, then, that awareness is a unique
phenomenon, with its separate neuronal requirements. Awareness is not a
function of a memory process. It is not the equivalent of a formed,
declarative memory trace. Nor is the absence of a report of awareness due
to a rapid forgetting of an early actual sensory experience. The proposal
that remains most compatible /67/ all the evidence is the hypothesis
that awareness is the emergent result of appropriate neuronal activities
when these persist for a minimum duration, of up to 0.5 sec. |
Libet,
Mind Time, Harvard University Press,
2005
Libet, Selected Papers, Birkhauser Verlag AG, 1993. (Pour imprimer : échelle 80%)
(…) La lecture du texte de Harding est effectivement révélatrice, et, pour notre part, moins en fonction de qui fait quoi de plus ou moins vertueux, qu’en fonction de ce qu’il nous révèle du sentiment et de l’état d’esprit du Guardian, et, au-delà, de la presse-Système dans sa composante dite libérale qui se signala par une opposition au Système durant les années Bush. C’est cette opposition qui fit qu’Assange se tourna vers le Guardian pour la diffusion des documents WikiLeaks, croyant effectivement qu’il s’agissait de la situation du type “même combat”. Il y avait erreur. Le Guardian s’opposait à Bush, à la droite (néoconservatrice ou pas), mais, comme cela apparaît désormais, nullement à la “politique-Système de l’idéologie et de l’instinct”, et nullement au Système. La gauche libérale interventionniste du parti des salonards, de BHL à Hillary Clinton, en passant donc par le Guardian, n’a rien à redire à cette politique ; au contraire, elle en est l’ardente promotrice comme, finalement, elle le fut dès l’origine (Hillary encourageant son mari à ordonner les «bombardements humanitaires» [selon Vaclav Havel, de la même chapelle] sur le Kosovo en 1999). (…) Il s’agit évidemment d’une pression déstructurante et dissolvante, et toute force structurante de résistance est perçue comme ennemie et l’objet d’une bombardement continuel par “principes”-slogans, assortis d’insinuations, de calomnies, d’accusations, de condamnations, etc. La Russie est le pays le plus affecté part cette offensive, puisque le plus structuré, le plus conscient de cette situation de dissolution, etc. Le discours contre elle est absolument marqué par une haine totale, sinon totalitaire et absolutiste, qui ne peut être adoucie ou nuancée par rien du tout ; il s’agit d’une haine que n’eurent jamais à subir, ni un Staline, ni tel ou tel administrateur du Goulag, qui furent d’ailleurs, à leur époque, assez bien appréciés par les grands-parents des actuelles vedettes du parti des salonards. D’une façon générale, les inspirateurs et animateurs de cette dynamique (ceux du parti des salonards) ne souffrent pas trop du désordre anarchique engendré par son développement, n’ayant effectivement aucune responsabilité et n’étant comptable d’aucun résultat, d’aucun effet, et n’ayant pour ambition que la proclamation de leurs “principes”-slogans. Ils sont caparaçonnés dans une situation de critique constante bâtie sur leur propre vertu, qui est une critique s’adressant principalement à la réalité, ayant comme principal argument contre cette réalité de n’être pas conforme aux “principes”-slogans selon leurs propres jugements sans appel, fondés sur des références et des évidences bidouillées à la hâte pour être irréfutables (cas de la Syrie). Le cas des “opérationnels” de cette politique est plus complexe, parce qu’ils affrontent chaque jour les effets réels de cette schizophrénie. Ils montrent les traces psychologiques et physiques de leur désagrégation, de leur dissolution interne ; on en a l’exemple, justement rappelé, avec le visage d’Hillary Clinton, partagé entre des périodes d’exaltation largement caractérisées par l’hystérie et des périodes d’ahurissement relevant presque de l’idiotie pathologique («…but as usual [she] didn’t appear to understand why»). (…) L’affaire Guardian/Assange, passée désormais au stade de l’affrontement classique du Système dans son antagonisme avec la Russie, nous permet d’avancer un peu plus dans notre enquête. Elle met en évidence cette évolution du parti des salonards, passé de la position dialectique de libérateur et de défenseur des libertés, même s’il s’agissait d’une position de convenance convenant à sa vertu d’apparence, à celle d’oppresseur des défenseurs de la liberté, désormais à visage découvert, avec cynisme, avec la plus complète absence de vergogne... Le parti des salonards est devenu le principal outil du Système, il est devenu son outil presque parfait d’autodestruction, et il l’est à ciel ouvert, comme s’il jouissait absolument du forfait. |
L’islam confisqué par Alain Chouet →
L’Association des Frères musulmans par Alain Chouet →
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad n’a jamais déclaré qu’Israël devait être « rayé de la carte » : sept ans après le lancement de la campagne occidentale contre le programme nucléaire iranien, un haut dirigeant israélien a fini par admettre, publiquement, que cette phrase avait été inventée de toutes pièces par ses propres services de propagande ! L’aveu de Dan Meridor, vice-Premier ministre israélien chargé du Renseignement et de l’Energie atomique, a eu lieu lundi soir à l’antenne d’Al Jazzera. Le quotidien israélien Yediot Aharonoth a l’honnêteté de le reproduire dans ses colonnes mardi matin [ce n’est pas les journaputes françaises qui seraient capable de ça]. http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4216986,00.html Les médias ignares, notamment français, qui nous ont bassiné pendant des années avec cette phrase, pourtant démentie dès 2005 par des traductions impartiales de la parole du président iranien, feront-ils leur autocritique ? On peut en douter. La phrase « rayer Israël de la carte » a pourtant une grande importance. C’est en effet le seul « argument » développé par les puissances elles-mêmes maîtresses de la technologie nucléaire, civile et militaire, pour s’opposer au programme nucléaire iranien, au point de menacer ouvertement de bombarder l’Iran. Car le nucléaire iranien n’a pas toujours été tabou pour l’Occident, bien au contraire. Dans les années 1970, l’Iran était dirigé par une monarchie (un « Roi des Rois », le « Shah-an-Shah ») étroitement alliée à Israël et à l’Otan (États-Unis, France, etc ). Et l’Iran de ces années-là, dont la police secrète (la « Savak ») est formée par le Mossad israélien et la CIA américaine, est ouvertement encouragé à dépenser ses pétro-dollars pour acheter en Occident des centrales nucléaires, et à développer les technologies de production de plutonium, à usage potentiellement militaire. La donne change en 1979 quand une vaste révolution populaire renverse le régime du Shah, et aboutit assez rapidement à l’avènement du régime toujours en place 30 ans plus tard, la République Islamique d’Iran. Contrairement à ce que médias et gouvernants tentent de nous faire croire, ce ne sont pas les caractéristiques religieuses et politiques détestables (tchador obligatoire, cas de lapidations de femmes adultères, torture et assassinat des opposants, etc.) de l’Iran actuel qui gênent les puissances occidentales, mais le positionnement plus indépendant de ce pays depuis le renversement du Shah et l’instauration de la République Islamique. Nos Sarkozy, Hollande, Guéant et compagnie s’accommodent parfaitement du régime de l’Arabie Saoudite, où les femmes n’ont même pas le droit de conduire une automobile, mais dont les dirigeants lèchent les pieds de Washington. Alors, quand l’Iran entend poursuivre le développement de son industrie nucléaire –uniquement civile selon ses dirigeants, assurément militaire aussi, selon la propagande occidentale-, l’Otan et Israël menacent. Non qu’on puisse interdire, en règle absolue, le droit de l’Iran de se préparer à l’après-pétrole, concèdent-ils dans un premier temps. Non qu’on puisse même interdire, en règle absolue, le droit de l’Iran à éventuellement posséder l’arme atomique, sont-ils bien obligés d’ajouter, puisqu’eux-mêmes possèdent un arsenal nucléaire, et qu’ils s’en sont déjà servi (les États-Unis en 1945, contre les populations civiles japonaises d’Hiroshima et Nagasaki). Mais voyez-vous, il faut établir un règlement différent pour l’Iran, car ce dernier « veut rayer Israël de la carte », nous ont-ils répété depuis des années. Or, la phrase était une invention d’une officine israélienne de désinformation, le centre MEMRI. Dès le lancement de la campagne « Ahmadinejad veut rayer Israël de la carte », des traducteurs indépendants s’étaient pourtant intéressés à la réalité des propos prononcés en 2005, dans sa langue persane maternelle, par le président iranien fraîchement élu. Et on n’y trouvait pas trace de ce fameux « rayer Israël de la carte ». La phrase exacte du discours d’Ahmadinejad était en effet : « L’Imam Khomeiny (fondateur de la République Islamique en 1979, NDLR) a dit que le régime occupant Jérusalem disparaîtra un jour de la page de l’histoire ». Ahmadinejad avait ensuite précisé sa pensée, en prédisant au régime sioniste (les dirigeants iraniens se refusent à prononcer le mot « Israël ») un sort identique à celui de l’Union soviétique ou à celui du Shah d’Iran. Une rhétorique somme toute banale, illustrant le fait que l’histoire est pleine d’exemples de disparitions de régimes politiques, sans que les pays correspondants soient pour autant « rayés de la carte » par une dévastation nucléaire ou autre. L’aveu de Dan Meridor est-il une bévue de sa part, ou le signal que les dirigeants israéliens ont mis un bémol, ne serait-ce que temporaire, à leur folie belliciste ? A suivre. Nicolas Shahshahani CAPJPO-EuroPalestine |
Finalement et à la réflexion, l’effet le plus formidable de ce Sommet des Amériques est qu’une agence aussi réputée que Reuters, et pas vraiment antiSystème pour autant on peut en être sûr, puisse conclure que “le résultat inattendu [du Sommet] est une victoire diplomatique pour Cuba” (et, selon nous, il devrait être dit, en regard de la disparité des deux forces qui s’affrontèrent : une très grande, une retentissante “victoire diplomatique”)… Cuba, à la fois jugé dans les think tanks comme l’un des derniers bastions du plus dangereux de tous les totalitarismes, par les experts en géopolitique idéologisée du Système ; à la fois méprisé dans les salons comme une vieillerie croulante et poussiéreuse sans plus aucune capacité d’être “à la mode”, par les débris épars des cohortes qui se précipitaient dans les années 1970 pour faire allégeance au duo Castro-le Che ; Cuba, absent, sans capacité de plaider sa cause, privé de son plus ardent avocat (Chavez), triomphant des États-Unis devant le tribunal des Amériques, quel retournement ! (Quant aux jugement mentionnés ci-dessus, du danger totalitaire à la vieillerie dépassée, on les appréciera à la lumière, par exemple, du grand tremblement de terre d’Haïti du début 2010, qui vit Cuba envoyer une formidable aide médicale, la plus efficace et la plus avancée de toutes les aides nationales à cet égard, tandis que les USA envoyaient… des Marines.) Le fait de cette victoire, justement sans nombre des trublions extrémistes comme Chavez (ou comme Noriega, qui n’était pas venu), mesure le chemin parcouru par la dissidence sud-américaine. On pensait ces dernières années que l’Amérique du Sud avait besoin de ces aiguillons extrémistes, dont Chavez était le maître incontesté, pour alimenter la dynamique antiaméricaniste ; et l’on pouvait s’interroger à ce propos, à cause de l’état de santé de Chavez qui continue à se dégrader. La Sommet de Carthagène a montré que la “dynamique antiaméricaniste” vit désormais de ses propres ailes et de la force de sa propre logique. Le regroupement se fait d’une façon très accélérée, avec même les conservateurs jusqu’alors pro-US qui intègrent le bloc latino-américain dans sa logique antiaméricaniste. Bientôt, ils pourront dire, comme au temps des révolutions, “Nous sommes tous des Hugo Chavez”. Il se révèle finalement que l’opposition latino-américaine est désormais alimentée puissamment par l’effondrement américaniste, qui fournit lui-même les arguments et l’aliment de l’émancipation totale de l’Amérique latine. |
L’écrivain Allemand Günter Grass [Le Tambour] avait déjà prévu la réaction à son poème publié dans SüdDeutsche Zeitung. On n’a aucune raison d’être surpris, mais on a toute raison d’être dégoûté. En Allemagne, aussi bien les élites qu’une partie de la population semble avoir accepté la thèse honteuse de Goldhagen selon laquelle tous les Allemands ont été coupables des crimes du IIIème Reich. Cette thèse va aujourd’hui encore plus loin : tous les Allemands sont coupables pour l’éternité des crimes du IIIème Reich. Derrière cette façon de penser, on trouve l’argument sioniste et prosioniste selon lequel le crime contre les Juifs Européens était unique dans les annales de l’histoire. C’était vrai en ce qui concerne les méthodes d’extermination, mais pas sous les autres aspects. Les Belges ont massacré les Congolais en plus grand nombre : plus de dix millions selon l’historien Adam Hochschild. Le massacre des Arméniens pendant la première guerre mondiale avait été systématique et on pourrait poursuivre en évoquant l’atomisation d’Hiroshima et de Nagasaki, mais comparer un massacre ou un génocide à un autre est un exercice futile. Raul Hilberg, le plus grande autorité historique sur le judéocide était irrité par les usages qui étaient fait de ce crime à l’époque actuelle. Certains membres du gouvernement d’extrême droite, Lieberman [Joe Lieberman, politicien américain démocrate ou républicain au gré des intérêts de Sion] en particulier, qui dirigent Israël aujourd’hui ont utilisé une rhétorique proto-fasciste contre les Arabes Palestiniens. N’avons-nous pas le droit de le souligner ? Que le gouvernement israélien ait poussé l’administration Bush à entrer en guerre contre l’Irak est un secret de Polichinelle. Tout comme la déclaration de l’ambassadeur Israélien aux États-Unis le lendemain de la chute de Bagdad : « Ne vous arrêtez pas. Allez jusqu’à Damas et Téhéran. » N’avons-nous pas le droit de le critiquer ? prendre pour cibles et tuer de jeunes palestiniens à Gaza et ailleurs, c’est très bien, pas vrai ? Günter Grass a été très modéré dans ses critiques. Il s’est concentré sur le bellicisme israélien par rapport à l’Iran. Il aurait pu en dire beaucoup plus. Le fait qu’il faille, en France ou en Allemagne, du courage politique pour dire seulement ce qu’il a dit donne une triste image de la culture politique dans ces deux pays. En ce qui concerne les attaques contre Grass pour ses activités à l’époque de la guerre [Grass portait l’uniforme de la Waffen SS], elles sont en dessous de tout. Les Israéliens avaient été enchantés quand l’ancien premier ministre Italien Gianfranco Fini, dont le parti est l’héritier direct de Mussolini, était venu en Israël [et avait fait l’éloge du mur de séparation]. Le passé de son parti lui avait été pardonné. Parce que le passé n’importe que lorsque la personne critique Israël. Les anciens nazis qui occupèrent diverses responsabilités dans le république Fédérale d’après-guerre et qui avaient plaidé pour des réparations et soutenu Israël, on ne les a jamais critiqués non plus. Les citoyens Allemands devraient méditer ce qui suit : ce ne sont pas les palestiniens qui furent responsables de la mort de millions de Juifs pendant la seconde guerre mondiale. Les Palestiniens sont pourtant devenus les victimes indirectes du judéocide. Ceux à qui on a fait du mal, font à leur tour du mal à d’autres. Alors pourquoi aucune sympathie pour les Palestiniens ? |
Le
problème, c’est le sionisme
Catherine et Mohamed
● La Baronne Ashton et la
sensibilité juive par Gilad Atzmon
● Catherine Ashton et Mohamed Merah
ont osé évoquer le sort des milliers (source : OSDH) d’enfants
palestiniens assassinés par l’envahisseur et occupant juif de la Palestine
depuis soixante ans Ce n’est pas des enfants français ou juifs que Mohamed Mehra a assassinés mais des enfants israéliens. Ce crime n’est pas un crime raciste :
ce n’est pas le Juif qui est visé mais l’Israélien (d’ailleurs, cet Arabe a
tué des parachutistes arabes ce qui contredit la thèse raciste ; il ne
veut pas tuer des Arabes ni des musulmans mais des soldats français ;
les motifs de Merah sont parfaitement rationnels et non pas religieux). Merah ne tue pas ces enfants israéliens parce qu’ils sont juifs, il
tue ces enfants israéliens parce que les Israéliens tuent des enfants
palestiniens depuis soixante ans en toute impunité et dans l’indifférence générale
(cette indifférence peut être un des mobiles de Merah : s’il n’y en a
qu’un, je serais celui-là). Au pire, ce crime est un crime de guerre :
ce n’est pas de vengeance qu’il s’agit, mais de représailles dans une guerre.
En dernier ressort, ces enfants
israéliens, innocents (comme tout enfant) sont morts du fait de la sottise de
leurs parents, de leurs grands-parents ou de leurs arrières grands-parents
qui mènent depuis soixante ans une guerre sans merci contre le peuple
Palestinien. Notez bien : ce n’est pas les Palestiniens qui ont envahi
la Palestine, mais les Juifs et qui plus est… en se défendant (aucun doute
n’est possible, voilà les envahisseurs les plus moraux du monde !) et
cela sous le prétexte fallacieux que tout coucou a droit à un nid. (Les coucous sont des oiseaux qui vont faire leur autodétermination
dans le nid des autres oiseaux.) De même les parachutistes sont morts du fait de la stupidité du
chef suprême des armées en son domaine réservé – lui, féal des amères Loques,
fauteur de guerres, liquidateur de la France et de la langue française – qui
pose aujourd’hui en grand indigné. C’est répugnant ; qu’il est obscène quand
il fait semblant de compatir devant les caméras. Comme disait l’Indien Ward
Churchill en 2001 : « Les poulets reviennent au poulailler pour se
percher ». Nous disons, nous : « Qui sème le vent récolte la
tempête ». Ce crime n’est pas moins atroce,
ni plus d’ailleurs, que l’assassinat de milliers d’enfants
palestiniens ; mais, comme le dit deDefensa, la
guerre nouvelle a commencé et elle est totale. Le vaincu disparaîtra. Cet infanticide est la
bombe atomique du pauvre. C’est une déflagration terrible dans les
« valeurs » des « bisounours hypocrites de l’Occhident ».
Des cataractes de larmes de crocodiles se répandent mais pas le moindre
ruisselet pour les trois parachutistes assassinés.
Hegel dit que les choses avancent par le mauvais
côté, par le négatif, par le mal. C’est le cas ici : 1) du fait de l’hénaurme retentissement de cet
assassinat, personne désormais ne peut plus ignorer ou prétendre ignorer
que des enfants palestiniens furent et sont assassinés par milliers par
l’envahisseur et occupant juif de la Palestine ♦,
la preuve : même Mme Ashton le sait et surtout reconnaît publiquement le savoir ; 2) les bisounours ont pu
constater de près ce qu’était un assassinat d’enfant, ici, à la maison et non
pas à des milliers de kilomètres (des travaux pratiques dirigés par le
Pr Merah en quelque sorte). Black out de soixante ans pulvérisé
par l’action d’éclat de Mohamed. Mohamed Merah est mort les armes à la main
et… en plein vol ; quand il sauta en faisant feu, il était vivant ;
quand il toucha le sol, il était mort, comme les attaquants des Twin Towers.
La symbolique al Quaïda est respectée. Peu importe que cela soit manipulé
ou non, la symbolique demeure pour les foules musulmanes (et pas
seulement musulmanes, évidemment) et c’est tout ce qui compte dans la
« nouvelle guerre ». À bobards, bobards ennemis. Le vaincu
disparaîtra. Salauds de bisounours hypocrites. Quand pleurerez-vous les
enfants palestiniens assassinés ? Bétail ! Meuh ! Midinettes !
Crétins !
♦ Merah a déclaré vouloir les venger. C’est surprenant car généralement, les gens qui se réclament d’al Qaïda ne se soucient pas des Palestiniens et même leur reprochent leur « nationalisme ». C’est d’ailleurs pourquoi je pris la plume pour interpréter ce cas d’un prétendu jihadiste qui se soucie du sort des enfants palestiniens assassinés par les Israéliens. Je n’en avais jamais vu de tel. J’y vois comme une touche personnelle. Enfin, ce prétendu djihadiste était toujours rasé de près.
Je résume mon interprétation : si, quel que fût
Merah, son but était de stigmatiser les Israéliens en tant qu’assassins d’enfants
palestiniens depuis 60 ans, il n’avait qu’une seule solution :
assassiner lui-même quelques enfants israéliens. Toute autre solution eut été
comme pisser dans un violon ou cause à mon cul ma tête est malade, dans un
pays (la France) où le simple boycott d’un État criminel est interdit par la
loi et où les referenda sont annulés. Les réactions montrent qu’il a touché
dans le mille. Merah est un tireur d’élite.
En somme, les bisounours ne lui ont
pas laissé le choix : ils l’ont condamné au crime suprême puisque tout
autre moyen est inopérant devant des bisounours. Que voulez-vous faire devant
les assassins les plus moraux du monde, les criminels les plus moraux du
monde, les tueurs d’Indiens les plus moraux du monde, sinon vous charger de
leur crime pour le leur jeter au visage. Les protestations indignées qui montent
du cloaque me réjouissent : le coup a
porté. Merah a compris l’inutilité de l’assassinat aveugle, il vient de
réinventer… l’assassinat ciblé, l’assassinat le plus moral du monde.
Que voulez vous faire devant un déni
de crime (le nettoyage ethnique de la Palestine) qui dure depuis plus de
soixante ans en
toute impunité ? Si vous vous faites sauter au milieu de la
foule des criminels et de leurs complices, malgré votre bravoure et votre
dévouement vous perdez, car les criminels, qui aiment beaucoup leur petite
personne, ne se font jamais sauter, ils ne commettent pas ce genre de crime.
Donc vous êtes un affreux terroriste et eux sont de malheureuses victimes. Quand,
entre 1936 et 1939 ils faisaient sauter des bombes dans les autobus et les
marchés tuant plusieurs centaines de civils Arabes et donc des enfants, ils
prenaient bien garde de ne pas se faire sauter eux-mêmes. Donc il ne vous
reste plus qu’une solution : commettre le crime des criminels afin
de prouver l’existence de ce crime. Vous tuez des enfants
israéliens ; vous gagnez, car les criminels tuent des enfants
palestiniens, chaque jour, depuis soixante ans. Donc vous êtes un criminel, mais
eux aussi et bien pires que vous car cela fait soixante ans qu’ils
commettent ce crime, en toute impunité. Les bisounours éplorés prononcent
eux-mêmes la conclusion de la démonstration : si, comme ils le prétendent,
Merah est un monstre, alors l’État national judaïque en est un autre puisqu’ils
commettent le même crime. La différence est que Merah est un petit monstre, un
tout petit monstre, tandis que l’État national judaïque est un énorme
monstre, un monstrueux monstre de mensonge et de crime mais… le plus moral du
monde. C’est cette monstrueuse prétention à la moralité dans le crime que
Merah attaque en prenant grand soin, quant à lui, de se rendre le plus odieux
possible, le plus immoral possible. La morale outragée se mue en son
contraire. La justice outragée se mue en son contraire.
Je
précise ma pensée : les enfants israéliens massacrés sont aussi
innocents que les enfants palestiniens massacrés (depuis plus de soixante
ans). Il y a donc une justice de l’injustice qui est ainsi établie. La
justice est rétablie dans l’injustice. Salomon et Hegel seraient d’accord.
Autre façon d’exposer cela : si l’on est juif et que l’on massacre avec
acharnement et constance pendant plus de soixante ans des enfants
palestiniens, il faut s’attendre à ce que, dans le monde, des enfant juifs,
parfaitement innocents, soient massacrés. C’est pourquoi
Mehra a le physique d’un ange exterminateur et non le physique hirsute
d’un djihadiste.
Bisounours, épargnez-nous vos larmoiements. Le colonel Poutine dirait : allez pleurer dans les chiottes. « Au moment même où Merah
abattait trois enfants juifs, le 14 mars 2012 le petit Baraka Al Mughrabi, un
enfant palestinien de 7 ans était tué, lors d’une énième agression
israélienne contre Gaza. Ce jour-là, on a compté 26 morts à Gaza. Au
moment même où Merah abattait les trois enfants, le 11 mars 2012 Robert
Bales, sergent américain, 38 ans, abattait deux familles afghanes, seize
personnes en tout, dans les villages Balandi et Alkozai, au sud de
l’Afghanistan. Il a ensuite mis le feu à leurs corps. Sumad Khan, un paysan
afghan, a perdu onze membres de sa famille dans ce massacre : sa femme,
quatre filles entre deux et six ans, quatre fils entre huit et douze ans, et
deux autres proches. » (Le Grand soir)
La
tuerie la plus morale du monde continue à Gaza. Nulla dies sine scellus (Sylvia
Cattori)
[zPalestine]
|
A entendre ces différents responsables russes, dont le plus élevé, on a l’impression que tout ce qu’ont pu dire les politiques et diplomates américains, britanniques, français, turcs ou qataris depuis des mois a été comme balayé par le vent de l’Histoire, et la montée en puissance à l’ONU de l’axe russo-chinois. Aujourd’hui, la direction russe impose tranquillement aux Occidentaux son analyse de la situation syrienne, sur les violences de l’opposition mais aussi sur la légitimité de Bachar al-Assad. Elle amène ses adversaires sur son terrain, et apparaitrait presque comme le vrai parrain de la mission Annan à Damas. Oui, le rapport de forces s’est inversé au point que c’est Moscou qui peut faire accepter par Damas certaines des mesures réclamées, avec beaucoup d’arrogance naguère, par le front international anti-Bachar. Alors qu’Erdogan, Ben Jassem al-Thani et Juppé en sont réduits aux déclarations aussi fielleuses qu’impuissantes, Poutine impose ses analyses, voire son agenda de négociation. Il pourra y avoir des frictions entre Moscou et Damas, il n’y aura pas de rupture, car Damas et Moscou ont gagné ensemble cette longue et dramatique partie diplomatique, sauf imprévu ou provocation d’ampleur. |
(…) • Dans cette logique, l’attaque contre la Syrie et contre l’Iran, sont à considérer sous une autre lumière. (Là encore, il n’est pas nécessaire du tout, selon le réflexe habituel de la rationalité, de chercher dans cette proposition l’effet d’un but originel ou d’un machiavélisme renvoyant à ce point de vue. Nous parlons de forces générales dont les dirigeants politiques, voire religieux, n’ont pas conscience, avec des interférences massives de puissantes évolutions, qui conduisent effectivement à des redéfinitions fondamentales et à des situations qui nous semblent complètement contradictoires.) On place alors en parallèle de l’analyse de la situation l’attitude russe, qui ne cesse de se durcir, notamment vis-à-vis et en soutien de la Syrie et de l’Iran, contre ces attaques où l’Arabie et le Qatar jouent un rôle central d’inspirateurs et de pourvoyeurs de fond. On retrouve selon cette interprétation le régime syrien, l’Iran dans sa position actuelle de crise, et la Russie en soutien commun de facto des forces structurantes de résistance au mouvement décrit. La position de la Russie est très particulière et particulièrement importante, comme nous ne cessons de le relever : d’une part, la Russie craint cette poussée comme étant génératrice d’un terrorisme extrémiste qui peut évidemment toucher ce pays, comme on l’a déjà vu à plusieurs occasions. Mais c’est aussi une Russie qui s’affirme de plus en plus comme défenderesse de la souveraineté, et des structures qui y sont afférentes (notamment l’État-nation), voire comme défenderesse de la Tradition (au sens le plus large du mot) contre la modernité. (• Un point annexe de contradiction interne, de moindre importance pour notre propos mais intéressant à rappeler, est la position également pleine de contradiction d’Israël, qui se déduit par l’évidence. D’une part ennemi acharné et hystérique de l’Iran, et allié du bloc BAO par conséquent (et de l’Arabie, et du Qatar), d’autre part extrêmement réticent sinon adversaire des mouvements de déstructuration de la Libye et de la Syrie parce que conscient des implications pour lui de la poussée sunniste/salafiste dans sa traduction de production et d’expansion d’un cadre terroriste extrémiste que ce pays (Israël) perçoit comme un autre de ses ennemis mortels…) |
17 mars 2012, par Audrey Duperron Le FMI a émis un communiqué de presse cette semaine pour indiquer que l’Islande lui avait remboursé en avance 443,4 millions de dollars, soit un cinquième de la somme que le pays lui avait emprunté (2,15 milliards de dollars). L’échéance initiale de cette somme était en 2013, selon les termes de l’accord de prêt. Il y a deux précédents, désormais, écrit le blog américain financier Zéro Hedge, l’Islande qui a s’est déconnectée du système international, et la Grèce, "contente d’elle-même et qui se condamne à l’esclavage de la dette, en continuant de remettre volontairement chacun de ses biens aux vampires de l’oligarchie bancaire en échange de la seule adhésion à un club voué à l’échec, sous la menace constante du feu et du soufre si elle ose se séparer de ses parasites monétaires (et où le taux de chômage gagne 3% en un trimestre) ». En juin 2011, l’Islande était revenue sur les marchés financiers, en émettant un emprunt obligataire de 1 milliard de dollars pour une durée de 5 ans à un taux proche de 5%. Les investisseurs ont manifesté un grand enthousiasme, et ils étaient prêts à lui octroyer le double de ce montant. L’Islande est le seul pays à avoir laissé ses banques faire défaut. Les citoyens ont même rejeté un paiement au profit de la Hollande et du Royaume Uni par référendum. Ces défauts n’ont pas eu l’impact négatif sur les investisseurs et la capacité de financement du pays auquel on aurait pu s’attendre, et que les experts ont souvent brandi comme justification de la nécessité du maintien de la Grèce dans la zone euro. « Félicitations, Islande. Nous pouvons seulement souhaiter qu’un autre pays ait le courage de marcher dans vos pas et de réaliser que toutes les menaces creuses de destruction mutuelle garantie si quelqu’un tourne le dos à la super cabale bancaire, ne sont que cela : creuses », conclut Zero Hedge. Pendant ce temps-là, la Grèce poursuit inexorablement sa plongée dans la récession et la misère. La vidéo ci-dessous montre l’agitation de quelques Grecs qui s’affairent dans des poubelles de supermarchés, pour essayer d’en extraire quelque chose à manger. |
(…) Que doit faire la Grèce pour sortir de ce problème ? La Grèce doit arrêter de se soumettre aux dictats de la Troïka en suspendant unilatéralement le paiement de sa dette pour obliger les créanciers à négocier à des conditions qui leur soient défavorables. Si la Grèce suspend le paiement comme l’Equateur l’a fait en novembre 2008, tous les détenteurs de bons vont les vendre à 30% (ou moins) de leur valeur faciale. Cela mettra en difficulté les détenteurs de titres et donnera davantage de force au gouvernement grec même dans cette situation si difficile. L’Equateur a
suspendu le paiement des titres en novembre 2008 après un processus d’audit
mais sans se trouver dans le même cas que la Grèce. L’Argentine a suspendu le
paiement en 2001 dans une situation semblable à la grecque. Cela a eu pour conséquence que l’Argentine est restée exclue des marchés financiers jusqu’aujourd’hui. C’est vrai mais l’Argentine même exclue des marchés financiers depuis 10 ans et ne payant rien au Club de Paris pendant cette même période a une croissance annuelle moyenne de 8%. Cela démontre qu’un pays peut avoir des sources alternatives de financement face aux marchés financiers. L’Equateur non plus n’émet pas de nouveaux titres sur les marchés et il a connu une croissance de 6% en 2011 tandis que la Grèce a subi une chute de 7% de son produit intérieur brut. Mais l’Equateur s’endette auprès de la Chine à des taux assez élevés. C’est vrai. Il faut trouver le moyen de maintenir sa souveraineté par rapport à ces nouvelles sources de financement. C’est pour cela qu’il faut accélérer la mise en place de la Banque du Sud (…) |
Guerres de reconquête et de contrôle des routes de l’énergie Poutine, les Chinois, la Syrie et nous Les premières réactions occidentales confirment la place centrale qu’occupent la question syrienne et le veto russe dans les enjeux planétaires actuels. Dans une sorte d’auto-exorcisme, les médias dominants et les plus grands responsables occidentaux ont escamoté par dénégation la réalité, la consistance et l’autonomie du veto chinois. Ces derniers ont dû réitérer leur position et insister sur les principes constants de respect strict des souverainetés nationales pour que parfois leur position apparaisse dans les infos et dans les commentaires, cependant, sans jamais paraître comme autre chose qu’une position suiviste. À elle seule, cette dénégation massive et constante mérite une analyse sur la difficulté des Euro-Américains à voir les Chinois autrement que comme des métèques ou une anomalie de l’histoire à corriger au plus vite. Pourtant, la position chinoise a le mieux exprimé, et des façons les plus diverses, la possibilité de sortir de la crise profonde qui frappe le monde capitaliste occidental. Ces positions chinoises sont limpides. Elles affirment que les dirigeants chinois sont parfaitement conscients que la Chine (comme la Russie) est le but ultime des guerres actuelles de reconquête coloniale et de contrôle des routes de l’énergie. Partout, ces guerres visent à contrarier le développement du commerce et la coopération chinoise en Afrique – Mme Clinton a appelé les Africains à contrer le « colonialisme chinois » [quel culot], alors qu’elle cherchait un appui à l’agression de la Libye et à isoler les propositions africaines de dialogue et de négociations pour éviter la guerre civile et l’implosion de la Libye – à lui enlever toute autonomie d’approvisionnement énergétique jusqu’à l’étouffer, à l’encercler de façon à la couper de l’Eurasie... Les responsables chinois avancent aussi qu’il est possible pour l’Occident de garder une place prééminente sans avoir recours à la destruction. Et de proposer de discuter toutes les ententes possibles pour mettre les avoirs chinois au service du règlement des problèmes actuels. C’est le sens des aides chinoises à la Grèce, au Portugal, où ils ont acheté la dette et racheté des entreprises. C’est le sens des récentes discussions avec Merkel à Pékin et c’est le sens des discussions autour d’un apport chinois au Fonds de stabilisation européen et autour d’un rachat d’une partie de la dette souveraine. L’issue de la crise du capitalisme n’est pas forcément dans la guerre et n’est pas forcément dans un retour au pillage colonial pour combler les abysses des déficits en tous genres et préserver encore quelque temps des niveaux indus mais élevés du profit pour la caste financière qui dirige le monde. Le message est – répétons-le – limpide : « Nous savons que vous voulez la guerre et la perpétuation de la domination, mais nous vous proposons, au détriment d’une partie de nos intérêts, la paix et la coopération. Mais si vous nous obligez à la guerre nous la ferons sur le périmètre de notre sécurité nationale.» Les Chinois ne cessent de répéter le même message, chaque fois plus amplifié et chaque fois plus ferme autour et à propos de la question syrienne qu’ils ont explicitement reliée à la préparation de la guerre, contre l’Iran. Et des responsables chinois, dont des militaires ont expliqué qu’une agression de l’Iran constituerait un acte de guerre contre la Chine [le colonel Poutine a dit : attaquer l’Iran, c’est attaquer la Russie]. Encercler la Chine à partir de l’Eurasie et de ses marches asiatiques, contrôler ses approvisionnements en énergie, réduire tous ses alliés potentiels, l’isoler et la réduire à ses seules capacités militaires actuellement insuffisantes, voilà la feuille de route. La réponse chinoise est que la Libye n’était pas dans le périmètre de sa défense et qu’elle a accepté des pertes considérables en Libye car elles n’affectaient pas sa défense immédiate. En Syrie, la sécurité de la Chine est en jeu. Mardi dernier, le ministre des Affaires étrangères chinois a appelé les Américains à choisir la voie de la coopération et du respect des intérêts mutuels dans la région Asie- Pacifique. L’extrait suivant est un condensé de la politique chinoise pour toute l’Asie jusqu’en Syrie, bien sûr pour qui sait lire : « Il a suggéré que les deux pays travaillent conjointement pour renforcer la confiance stratégique mutuelle, éliminer les barrières et les perturbations, et ouvrir de nouvelles perspectives, afin de permettre à ces deux grands pays d’entretenir des relations saines et de mener une coopération gagnant-gagnant. » « L’engagement entre les deux pays a prouvé que les relations pacifiques sino-américaines bénéficient aux deux pays », a indiqué M. Yang, qui était ambassadeur de Chine aux États-Unis entre 2001 et 2005. « La Chine et les États-Unis ont davantage d’intérêts communs dans la région Asie-Pacifique que dans les autres régions du monde. Nous espérons voir les États-Unis jouer un rôle constructif dans cette région et, en même temps, nous espérons que la partie américaine respectera les intérêts et les préoccupations de la Chine, a-t-il noté (http://french.cri.cn/621/2012/03/06/301s272654.htm). En faisant dans la dénégation de la position autonome de la Chine, les médias dominants ont continué leur œuvre de bataillons médiatiques disciplinés de la guerre globale que nous mènent l’ancien/nouveau impérialisme [fumiers de journaputes]. Pour travailler l’imagination et l’émotion des opinions publiques [cf. l’article sur l’agression douce, ci dessous], la Chine ne présente pas les avantages d’un « passé impérial » comme la Russie et ne « travaille » pas la mémoire du bolchévik ni celle de la guerre froide. Le péril jaune est demeuré dans le subconscient une affaire de folklore, d’autant plus léger que la Chine est lointaine, qu’elle accueille les ateliers délocalisés et qu’elle habille tout le monde en plus d’équiper nos maisons. La Chine présente surtout un inconvénient majeur pour le travail de propagande : elle ne possède pas de direction personnalisée et un chef qu’on peut diaboliser comme pour le cas russe. Enfin, et cela reste essentiel, parler de la Chine met en avant la question de l’État, alors que pour la Russie, il est si facile d’entraîner les opinions publiques sur les terrains vaseux des despotes, des tsars, des staliniens... Les positions de la Chine permettaient aux médias dominants de tout ramener à cette question de personnes. Poutine « l’autocrate » soutient le « dictateur » Assad, et pour les deux ainsi qualifiés on pouvait trouver toutes les explications personnelles, familiales, psychologiques… qui éloignent ces opinions publiques des questions politiques, sociales, culturelles et surtout historiques [c’est le travail des salopes journaputes], qui nous auraient éclairés sur les rationalités et les déterminations qui ont mené à telle ou telle forme de pouvoir ou d’État. Il était vital pour mener à bien l’agression contre la Syrie de raconter des balivernes sur les motivations de Poutine dans le style : il a opposé son veto pour gagner les élections [Poutine n’est pas Sarkozy], avoir une image de fermeté... Le citoyen en mal d’objet pour ses angoisses pouvait dormir tranquille, la grande Russie sommeillait sous les bottes du nouveau tsar. Lavrov et quelques autres responsables ont dû batailler presqu’aussi ferme que les Chinois pour faire passer quelques infos sur le caractère collégial, le caractère d’État du veto russe. Tous durent s’y mettre : de Pushkov à Ziouganov. Pourquoi les responsables occidentaux ne peuvent-ils pas admettre un échec devant leurs opinions ? [parce que, dans la nouvelle guerre totale, ils en crèverait ; cf. l’article de dedefensa ci-dessous : le vaincu disparaîtra] Pour n’avoir pas à répondre sur le fond. Et pour pouvoir rebondir. Pendant que se menait aussi la bataille de Syrie [termes parfaitement adéquats, il s’agit d’une bataille dans la nouvelle guerre et non de la démocratie-de-mon-cul], se menait aussi celle des élections. Vous verrez cela aussi pour l’Algérie demain, les médias des milliardaires occidentaux ont tout fait pour amplifier l’image d’élections traficotées d’avance par un autocrate aux abois [cf. dedefensa]. Peu importe que les sondages donnent Poutine vainqueur dès le premier tour. Exit les engagements non tenus pris avec le liquidateur Gorbatchev de dissoudre l’OTAN après la dissolution du Pacte de Varsovie, de laisser à la Russie une zone d’influence qui correspondrait à l’ex-Union soviétique… Bien au contraire, aussi bien en Asie centrale sur ses frontières européennes, l’OTAN encercle la Russie et cherche à la réduire à une colonie en laminant par les politiques des oligarques qu’Eltsine a mis au pouvoir et par les menées d’une révolution de couleur [c’est la guerre, aux chiottes la démocrachie, aux chiites les droits de l’homme de mon cul]. L’élection de Poutine au premier tour était un enjeu en soi. Un deuxième tour l’aurait affaibli selon les grilles que nous ont imposées les médias dominants. Les sondages avaient prévenu de la victoire de Poutine. Le peuple russe vient voter pour l’État fort [qui dit merde aux journaputes et à leurs maîtres] que propose Poutine et contre les oligarchies. Dans une dernière bouffée délirante, Sarkozy et Juppé prennent note de la victoire de Poutine – comprenez, ils la lui concèdent – et lui demandent maintenant qu’il est élu, et qu’il n’a donc plus de raison personnelle de soutenir Assad pour des raisons électorales, de changer sur la Syrie. Plus butor [non : plus minables, plus stupides mais nuisibles petits nains qui font rire le monde entier ; les roquets qui aboient après le molosse] que cela tu meurs ! La réponse a été immédiate. La Russie a des raisons d’État. C’est bien la clé qui explique le retour d’un monde multipolaire : le besoin vital d’États nationaux liés à leurs nations pour survivre contre une mondialisation capitaliste américaine et dévastatrice. |
(…) Ce qui différencie l’affaire russe de celles qui ont
précédé, c’est que l’“agression douce” se fait contre un État marqué par la
pérennité d’une grande nation, par sa tradition, son histoire, son statut de
puissance nucléaire reconnue, sa stabilité ethnique et géographique, et sa
spiritualité, – et, conjoncturellement, par son redressement récent et par sa
propre volonté, malgré des catastrophes intérieures sans précédents ; un
État qui, par conséquent, dispose d’une légitimité et d’une souveraineté
indiscutables. (A cet égard, Poutine a une conscience claire de la question… Comme l’explique Escobar :
«What rules is “the time-honored principle of state sovereignty”».) Sur ce point qui nous paraît essentiel, il y a une rupture par rapport aux “révolutions de couleur” et au “printemps arabe” (quand c’est le cas), qui, tous, impliquaient des États et des gouvernements souvent dans une situation incertaine ou chaotique, ou dans des situations d’illégitimité avérée, de corruption étrangère, etc., – des “États” où l’incertitude des principes régnaient assez pour qu’on puisse n’y pas distinguer une “agression” contre la structure puissante qu’est un principe. Il y a là une rupture qualitative car, plus qu’une “agression” contre un régime ou un gouvernement ; il s’agit d’une “agression” contre des principes fondamentaux, donc une agression nécessairement fondamentale. En ce sens qui prend en compte la profondeur de l’agression, on pourrait dire qu’il s’agit d’une véritable déclaration de guerre… Reste à voir de quelle guerre il s’agit. L’objectif autodestructeur du désordre (du chaos) destructeur De par l’importance de l’évènement, parce que l’“agression” affecte un pays comme la Russie et qu’elle a eu des conséquences très importantes (essentiellement négatives pour les “agresseurs doux”, avec la forme soudain exceptionnelle de la victoire de Poutine), on peut dire qu’il s’agit de l’installation définitive du système de la communication comme principal moyen de la puissance et comme principale voie vers l’affrontement. Par conséquent, il ne s’agit pas seulement d’une “guerre de communication” (succédané postmoderne de “la guerre de l’information” ou de la “guerre de propagande”) mais de la guerre en soi qui devient essentiellement animée et réalisée par le système de la communication, – donc une “guerre du système de la communication”. Il ne fait aucun doute que sa forme est celle d’une guerre totale, dont l’issue sera la disparition du vaincu (encore plus que l’anéantissement, où des ruines subsistent). (…) La technique d’attaque est classique et basée sur l’outil anglo-saxon habituel des “réseaux”, qui est une sorte de paradoxale “structure anti structurelle” pour l’attaque déstructurante. Du temps de la splendeur de l’Empire (britannique), l’outil des réseaux fonctionna superbement pour maintenir la mainmise britannique sans rendre trop visible l’“occupation” ni immobiliser trop de moyens “lourds”, militaires notamment, – mais l’outil fonctionnait “en terrains conquis”, pour maintenir un contrôle. Aujourd’hui, l’outil des réseaux est utilisé dans un but subversif et dissolvant, pour investir des espaces structurés, en y agissant comme des termites visibles et bruyantes. (Les Français, dont l’intelligence est à la disposition de tous, y compris de leurs plus farouches ennemis, ont mis cette technique en musique philosophique avec la French Theory et l’univers deleuzien.) Bien entendu, les USA en tant qu’entité spécifique de l’américanisme et cœur du Système, et pays non-régalien absolument constitué d’intérêts privés qui organisent naturellement leurs réseaux, ont emprunté la méthode des réseaux avec le plus grand naturel du monde, comme allant de soi. Ce faisant, les USA (les anglo-saxons) se conformaient absolument aux pulsions du Système qui sont naturellement dissolvantes de toutes les structures pérennes ; ils se sont complètement mis à son service, comme s’ils avaient été créés pour cela…. Si la tactique subsiste, la situation générale n’a plus rien de commun avec celle du temps de l’empire britannique. Ces réseaux, cette “agression douce”, sont engendrés et inspirés complètement par un Système en cours d’effondrement, avec sa surpuissance passée en mode d’autodestruction, et se trouvent donc considérablement affaiblis, et même invertis par perversion. Lorsque la structure attaquée est faible, l’attaque dissolvante réussit mais c’est bientôt pour se dissoudre elle-même. Les structures de destruction de l’espace investi mises en place sont elles-mêmes très fragiles et ne règlent rien dans le sens désiré. (Les cas ukrainien et égyptien sont typiques de ces situations “intermédiaires” et incertaines.) Lorsque la structure attaquée est forte, ce qui est désormais le cas de la Russie, la riposte se fait au niveau du renforcement des principes structurants et elle est victorieuse en retournant contre l’agresseur sa propre force… Quoi qu’il en soit, c’est dans ce cas que l’“agression douce” se montre pour ce qu’elle est devenue et pour ce qu’elle représente, et c’est l’observation la plus importante : une véritable guerre et une guerre nécessairement totale, dont l’objectif n’est rien moins que la dissolution nihiliste, sans autre but que cette dissolution nihiliste, dans un “désordre destructeur” ou un “chaos destructeur”, de l’organisation structurelle fondamentale, c’est-à-dire l’identité même de l’entité prise à partie. Il s’agit d’une guerre du Système lui-même, de sa guerre totale et décisive… (Nous répétons cette expression d’apparence pléonastique de “désordre destructeur”, ou ”chaos destructeur”, que nous avions proposée le 3 mars 2012, contre l’idée de pure communication, ou relations publiques, de “désordre/chaos créateur” : «Il s’agit de la recherche du chaos, présenté en apparence par certains comme une recherche paradoxale d’avantages géostratégiques (narrative du “chaos créateur”), devenant implicitement et objectivement la recherche du chaos comme un but en soi, comme un facteur non réalisé comme tel mais effectivement opérationnel d’accélérateur de la crise de la Chute (la fameuse dynamique de transformation du Système surpuissance-audodestruction). (Il s’agirait, pour réduire à sa réalité de simulacre la narrative du “chaos créateur”, d’une sorte de “chaos destructeur”, expression suivant une démarche rhétorique d’expolition.)») L’épisode russe nous dit combien les conditions générale d’affrontement sont en train de changer pour apparaître dans leur vérité, pour en venir à l’enjeu essentiel dont on pourrait aller jusqu’à dire qu’il concerne la substance structurelle du monde, c’est-à-dire la constitution même du monde, avec le Système tout entier lancé dans ce qui serait en théorie une poussée finale visant à détruire par déstructuration (“désordre destructeur”) les principales structures restant en place. D’une certaine façon, avec cette sorte d’initiative, beaucoup plus que pour telle ou telle place pétrolière où il s’engage dans des affrontements politiques désastreux et sans issues, le Système lancerait toutes ses forces dans la bataille, pour détruire les structures pérennes qui, lui semble-t-il assez justement, lui interdisent la victoire finale. Il semble pourtant, comme on le voit avec le cas russe, que cette sorte d’initiative soit vouée en général à un échec dévastateur qui prend l’allure d’une défaite totale, qui a pour effet de renforcer ce que le Système veut détruire. L’intérêt n’est pas tant, ici, de voir survivre des structures (celles de la Russie) qui, en elles-mêmes, ne peuvent assurer notre sauvegarde générale et notre régénérescence, – même si cette sauvegarde a évidemment son importance ; l’intérêt central est de voir le Système s’autodétruire de plus en plus vite, d’une façon de plus en plus déterminée. Le fait de la Russie confrontée à l’“agression douce” a, une fois de plus, démontré cette singulière mécanique qui fait de la dynamique de surpuissance du Système une dynamique catastrophique d’autodestruction de lui-même. |
Oubliez le passé (Saddam Hussein, Oussama ben Laden, Kadhafi) et le présent (Bachar al-Assad, Ahmadineyad). Vous pouvez parier une bouteille de Pétrus 1989 (le problème c’est qu’il vous faudra attendre six mois avant de la recevoir) sur le futur prévisible, sur le fait que le plus grand démon aux yeux de Washington — et de ses associés de l’OTAN et de leurs divers comparses des médias — ce ne sera personne d’autre que le président russe Vladimir Poutine, de retour vers le futur. Et vous pouvez en être sûrs : Vladimir Poutine en sera enchanté. Il est revenu exactement là où il veut être : commandant en chef de la Russie, à la tête des Forces armées, à la tête de la politique étrangère et de toutes les questions de sécurité nationale. Les élites anglo-étatsuniennes sont encore toute saisies d’épouvante au souvenir de son légendaire discours de 2007, à Munich, dans lequel il critiqua le gouvernement de George W Bush pour son projet impérial, obsessionnellement unipolaire, « au moyen d’un système qui n’a rien de commun avec la démocratie » et pour son viol permanent des « frontières nationales presque partout dans le monde ». Par conséquent, Washington et ses acolytes sont prévenus. Avant les élections de dimanche dernier, Poutine avait même rendu publique sa feuille de route. L’essentiel : non à la guerre en Syrie ; non à la guerre en Iran ; non aux « bombardements humanitaires » et aux « révolutions de couleur », et tout cela intégré dans un nouveau concept : « Instruments illégaux du pouvoir soft ». Pour Poutine, le Nouvel Ordre Mondial conçu par Washington n’a pas d’avenir. Ce qui compte c’est « le principe consacré de la souveraineté des États ». Ce n’est pas surprenant. Lorsque Poutine considère la situation en Libye, il voit les conséquences régressives de la « libération » par l’OTAN avec ses « bombardements humanitaires » ; il voit un pays brisé, contrôlé par des milices liées al-Qaida ; il voit la Cyrénaïque peu développée se séparant de la Tripolitaine plus développée et un parent du dernier roi renversé par Kadhafi rappelé pour gouverner le nouvel émirat et cela pour le plus grand bonheur de ces démocrates exemplaires de la Maison des Saoud. Et autres éléments essentiels : non aux bases des États-Unis encerclant la Russie ; non au système de défense antimissiles sans une reconnaissance explicite et écrite que ce système ne sera jamais dirigé contre la Russie ; et une coopération croissante avec le groupe BRICS des puissances émergentes. Pour l’essentiel, tout cela était déjà explicite dans la feuille de route antérieure de Poutine, son document : « Un nouveau projet d’intégration pour l’Eurasie : le futur en gestation ». Ce fut l’ippon de Poutine — il adore le judo — contre l’OTAN, contre le Fonds Monétaire International et le néolibéralisme de la ligne dure. Il voit une Union Eurasiatique comme une « union économique et monétaire moderne » qui s’étendra sur toute l’Asie Centrale. Pour Poutine, La Syrie est un détail important (pas seulement à cause de la base navale russe dans le port méditerranéen de Tartus, cette base que l’OTAN aimerait tant éliminer). Mais le coeur de l’affaire c’est l’intégration de l’Eurasie. Les atlantistes en seront fous de rage lorsqu’il investira toutes ses forces dans la coordination d’une « puissante union supranationale qui peut devenir un des pôles du monde actuel et un lien efficient entre l’Europe et la dynamique zone Asie-Pacifique ». La feuille de route opposée ce sera la doctrine « Cap vers le Pacifique » d’Obama et d’Hillary. Excitant, n’est-ce pas ? Poutine parie sur le Gazoduquistan. Poutine a pris la tête, presque en solitaire, de la résurrection de la Russie en tant que mégagrande puissance énergétique (le pétrole et le gaz représentent les deux tiers des exportations de la Russie, la moitié du budget fédéral et 20 % de son PIB). Par conséquent, on peut compter que le Gazoduquistan continuera à être la clé. Et il sera centré surtout sur le gaz. Même si la Russie représente au moins 30 % des approvisionnements mondiaux de gaz, sa production de gaz naturel liquide (GNL) représente moins de 5 % du marché mondial. La Russie ne se situe même pas parmi les dix premiers producteurs mondiaux. Poutine sait que la Russie aurait besoin de beaucoup d’investissements étrangers dans l’Arctique — dans la partie occidentale et surtout dans la partie asiatique — pour maintenir sa production de pétrole de plus de 10 millions de barils/jour. Et il lui faut parvenir à un complexe et exhaustif accord portant sur des milliards de dollars avec la Chine concernant les gisements de gaz de la Sibérie Orientale ; l’angle pétrolier a déjà été couvert grâce au pipeline ESPO (selon le sigle en anglais pour Sibérie-Orientale-Océan Pacifique). Poutine sait que pour la Chine — comme moyen d’assurer son énergie — cet accord est une parade vitale contre le ténébreux « changement de cap » de Washington en direction de l’Asie. Poutine fera aussi tout pour consolider le gazoduc South Stream qui peut finir par coûter 22 milliards de dollars (l’accord des actionnaires est déjà signé entre la Russie, l’Allemagne, la France et l’Italie. South Stream c’est du gaz russe livré à la zone sud de l’U E, en passant sous la Mer Noire et en traversant la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie et la Slovaquie). Si South Stream l’emporte, son concurrent, le gazoduc Nabucco, sera mis échec et mat ; importante victoire russe contre la pression de Washington et contre les bureaucrates de Bruxelles. Tout est encore en jeu à l’intersection décisive entre
la géopolitique dure et le Gazoduquistan. Une fois encore, Poutine sera
confronté à une autre feuille de route de Washington, la pas exactement
lumineuse Nouvelle Route de la Soie. (cf. Vea US’s post-2014 Afghan agenda falters, Asia Times Online, 4
novembre 2011.) Et puis, nous avons ensuite la grande inconnue, l’Organisation de Coopération de Shanghaï (SCO). Poutine voudra que le Pakistan en soit membre de plein droit tout comme la Chine, elle, est intéressée à y incorporer l’Iran. Les répercussions seraient transcendantes, comme si la Russie, la Chine, le Pakistan et l’Iran coordonnaient, non seulement leur intégration économique, mais aussi leur sécurité mutuelle au sein d’une SCO renforcée dont la devise est « non-alignement, non-confrontation et non-ingérence dans les affaires des autres nations ». Poutine voit que le contrôle par la Russie, l’Asie Centrale et l’Iran d’au moins 50 % des réserves de gaz du monde et avec l’Iran et le Pakistan comme membres virtuels de la SCO, le nom du jeu devient intégration de l’Asie, sinon de l’Eurasie. La SCO se développe comme une force motrice économique et de sécurité tandis que, parallèlement, le Gazoduquistan accélère l’intégration pleine de la SCO comme parade à l’OTAN. Les acteurs régionaux eux-mêmes jugeront de ce qui a le plus de sens : cela ou la Nouvelle Route de la Soie inventée par Washington ? Écartons le moindre doute. Après l’interminable diabolisation de Poutine et la myriade de tentatives de délégitimiser les élections présidentielles en Russie, certains secteurs très puissants des élites washingtoniennes et angloétatsuniennes sont fous de rage. Ils savent que Poutine sera un négociateur extrêmement coriace sur tous les fronts. Ils savent que Moscou appliquera une coordination de plus en plus étroite avec la Chine : pour éliminer les bases militaires permanentes de l’OTAN en Afghanistan, pour soutenir l’autonomie stratégique du Pakistan, pour s’opposer au bouclier antimissiles, pour s’assurer qu’il n’y aura pas d’agression contre l’Iran. Il sera le diable de prédilection parce qu’il ne saurait y avoir d’opposant plus formidable aux plans de Washington sur la scène mondiale, que ces plans s’appellent Grand Moyen-Orient, Nouvelle Route de la Soie, Domination de Spectre Complet ou Siècle du Pacifique des États-Unis d’Amérique. Messieurs-Dames, préparons-nous au grand choc. Pepe
Escobar http://www.rebelion.org/noticia.php?id=146013 Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007) et de : Red Zone Blues : a snapshot of Baghdad during the surge. Son dernier ouvrage publié est : Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009). Copyright 2011 Asia Times Online (Holdings) Ltd. All rights reserved. Source : http://www.atimes.com/atimes/Central_Asia/NC09Ag01.html Traduit de l’anglais en espagnol par Germán Leyens pour Rebelión Traduit de l’espagnol par Manuel Colinas Balbona pour Le Grand Soir http://www.legrandsoir.info/a-washington-poutine-les-rend-fous-asia-times-online.html |
Syrie: le veto russo-chinois dénoncé (Le Figaro) AFP Publié le 10/03/2012 à 13:17 Réactions (17) L’Arabie saoudite a jugé aujourd’hui que le veto opposé par la Russie et la Chine à une résolution onusienne condamnant la répression en Syrie avait permis au régime de Bachar al-Assad de poursuivre les violences. La position des « pays qui ont fait échouer la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, et voté contre la résolution de l’Assemblée générale sur la Syrie, a donné au régime syrien un passe-droit pour poursuivre ses pratiques brutales contre le peuple syrien, sans compassion et sans pitié », a déclaré à la Ligue arabe le chef de la diplomatie saoudienne Saoud al-Fayçal. |
Fidèle à elle-même, la presse occhidentale se déchaîne contre Bachar qui s’active à rétablir l’ordre dans son pays, ainsi qu’il l’a promis aux Russes.
PAR L’ISDA APOCALYPSE FINANCIERE?
du 12 au 16 mars 2012 : C’est tombé vendredi à 20h au moment où les marchés financiers européens étaient fermés... Alors attention: il y a 3 "petits" milliards qui seront obligés d’être payés par ceux qui ont eu la bonne idée, ha ha ha, de prendre une permutation d’impayé sur les bons du trésor grecs (en échange d’un %). Ils vont comprendre leur douleur... Mais pour Jim Sinclair, il ne s’agit pas de 3 milliards mais en réalité de 37 milliards: Today legendary trader and
investor Jim Sinclair told King World News the credit event in Greece totals
much more than the $3.5 billion which is being reported by the mainstream
media. Sinclair also said if the CDS’s are in fact made to pay, this
could require the rescuing of 8 international banks, through Fed swaps
that could total in the trillions of dollars. The release made by ISDA for
the average Mensa member or genius, is totally incomprehensible. The press
is using the word default, but the ISDA is using the word "auction"
... The BIS confirms, in the area of CDS’s the total outstanding is
approximately $37 trillion. So I believe the reports being given about this
just being a small and modest market event is false, lire ici ses propos sur le Kings World News Le FT de samedi: "there will be a net pay-out of about 3bn on CDS contracts,
according to the data warehouse Depository Trust and Clearing Corp ... that
could also benefit eurozone debt markets amid worries that a failure to
trigger could have undermined an important hedging instrument for holding
government bonds". En ce moment c’est donc chacun pour soi dans les banques
et hedge funds... Le week-end a du être très très difficile pour certains.
Par exemple, lundi, la banque autrichienne KA Finanz (spécialisée dans les CDS sur
les Bons du Trésor) va tomber si le gouvernement autrichien et/ou l’UE
n’interviennent pas. Mais elle ne sera pas la seule... Bloomberg, ZH, BI,
CNBC, WSJ, etc. rapportent qu’elle devra trouver du jour au lendemain 1
milliard d’euros pour honorer ses obligations de contre-partie. Bloomberg a écrit: "A total 4,323 credit-default swap contracts may now be
settled after ISDAs ... ruled is a restructuring credit event ... before the
ruling, Greek swaps rose to a record 7.68 million dollars in advance and
100,000 annually to insure 10 million of debt for 5 years." Pour le coup, l’ISDA n’avait pas eu le choix, sinon c’était elle qui volait dans les airs. Elle ne pouvait pas refuser deux fois... CLIQUEZ ICI pour leur vote. Maintenant vous allez assister à un début d’effet domino cds, mais, dommage, il vous faut des lunettes infra-cds, car tout sera invisible. Notez qu’à la télévision (je l’ai vu sur FR3) ils vous ont expliqué dans la journée de vendredi que la Grèce a été sauvée... Hallucinant... Mais quelle arnaque journalistique! Sur BFM et I-tele aussi... Ou c’est un mensonge organisé au plus haut niveau, ou ces journalistes devraient être licenciés sur le champ pour nullité. Bienvenue dans la République de la Désinformation. ZH a même félicité les crétins de citoyens autrichiens qui vont être obligés de banquer parce qu’une flèche de la KA a été séduit par l’idée de Blythe Masters, le swap: "Oh, and congratulations Austrian taxpayers, you are the latest ones on the hook to pay US hedge funds and banks for the privilege of Greece defaulting". Mais s’il n’y avait qu’elle... Les banques françaises vont tout faire pour cacher leurs obligations, les noyer dans un charabia que presque aucun des pseudo commentateurs économiques ne comprendra vraiment. Le marchand de sable (un grossiste pour le coup) va passer, et vous verrez que les effets ne seront pas montrés ou très peu. Pour ma part, je considère que la mèche a été allumée. A moins que Helicopter Ben n’arrive avec sa Ne planche à billets et qu’il en imprime 37 milliards de plus vite fait bien fait pour colmater les brèches... ça sent quand même le gros naufrage à venir. Le Monde (vous savez, le journal qui appartient à un banquier très (très) proche de Minc, et qui vous a expliqué en 2008 et 2009 qu’il n’y avait pas de crise) a écrit que les banques french "peuvent absorber"... Ha ha ha, bien sûr, avec l’argent du peuple on absorbe tout... C’est vrai qu’il y a eu plus d’un scandale à Londres avec des banquiers très stricts de la City retrouvés en couche-culottes dans les bras d’une Madam en froufrous tenant un biberon... Mieux vaut lire ça (le "peuvent absorber") que d’être aveugles comme on dit. La nullité des journalistes éco du Monde m’épatera toujours... Lisez ça: "la potion est amère mais absorbable. La crise de la dette grecque, si tant est qu’elle s’achève (...) aura coûté près de 7 milliards d’euros aux 5 grands (note: c’est vous et moi qui avons payé en partie) : 3,2 milliards d’euros à BNP, 1,3 milliard au Crédit Agricole (hors sa filiale grecque Emporiki), 892 millions à la Société Générale (hors sa filiale Geniki), 921 millions à BPCE et 359 millions au Crédit Mutuel. C’est un an de bénéfices de BNP Paribas (6 milliards d’euros en 2011). Et la moitié des profits du secteur bancaire français l’an dernier (13,9 milliards). La facture a déjà été payée en 2011, les banques ayant déprécié la dette grecque de plus de 70 %, comme les y avait enjoints l’Autorité de contrôle prudentiel". Et que dire de Marc Roche qui vient seulement de découvrir Blythe Masters, merci à la dépêche écrite par le journaliste de Reuters... Nuls de chez nuls. Ah, j’ai oublié: la France est exposée à 41 milliards d’euros sur la Grèce, et encore, dans la stricte limite de ce que l’on connaît... Au moment ou, entre autres, les journalistes de RFI sont licenciés, les gendarmeries et les postes fermées, les salariés FNAC, PSA, Areva qui vont voler, etc., il faudra que le bicéphale SarkoHollande (émasculé par l’UE) explique aux Français comment on va encore payer pour ces débiles de banques qui vont se prendre le Ne chèque sans provision grec dans la tête d’autant que cela va reprendre en juin! Elles se sont certes "préparées", mais pas pour tout, et encore moins pour la série de nouveaux impayés dues à l’insolvabilité à venir de certaines "contre-parties"... qui ont été assez dingues pour assurer des bons du trèsor grecs. En tout cas Wolfgang Schäuble, le ministre des Fi allemand s’est félicité du fait que la Grèce va ramener son endettement de 160% à 120% d’ici 2020... Et quand les poules auront des dents, la Grèce donnera aussi une fête. Sainte Anne, patronne des asiles de fous, priez pour nous. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012 |
2012: SARKOZY JOUE L’ATTENDRISSEMENT... du 12 au 16 mars 2012 : J’ai regardé le grand rassemblement de l’UMP de dimanche... Bravo... Digne de Ben Hur et des 10 commandements, bref du Cecil B. Demille, à un tel point que parfois c’en était trop. Toutefois, notre président-candidat a semblé bien desespéré pour dénoncer la politique qu’il a... lui même mise en place avec Lisbonne! Le cynisme est fabuleux et, à ce niveau, carrément bluffant... A l’écouter, j’ai eu l’impression qu’on lui a en fait payé une formation professionnelle sur 5 ans, et que maintenant, et après avoir accumulé les erreurs avec le premier mandat, il pourra piloter le pays à nouveau sans en faire... Triste. Il ne lui reste que quelques jours pour renverser le "Désamour" d’avec les Français. Son score de lundi sur TF1 sera très intéressant à observer. 2012: DUPONT-AIGNAN et FRANCOIS ASSELINEAU... du 12 au 16 mars 2012 : Qu’arrive-t-il à Nicolas Dupont-Aignan? Il vient de se suicider en disant que s’il était élu il nommerait Marine Le Pen au poste de Premier Ministre... Alors pourquoi se présente-t-il vraiment? No comprendo... En tous cas il a taillé des croupières à Nicolas Sarkozy (suite à son numéro à Villepinte): "Comprenant que les Français rejettent la politique mondialiste qu’il a vanté tout au long de sa carrière, Nicolas Sarkozy entend se faire passer pour le défenseur de la liberté de la France et de la souveraineté du peuple : lui qui a défendu tous les traités européens depuis 20 ans, lui qui a voté oui à la Constitution européenne de 2005 puis bafoué le vote des Français en adoptant le traité de Lisbonne, lui qui a fait voter en catimini le traité MES qui est le plus fédéraliste de tous les traités européens. Il n’y a décidément plus de limite à l’escroquerie". Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012. [Asselineau excellent : l’UE est une dictature. Voilà un vrai gaulliste Bientôt un nouveau miracle argentin… en France] |
BIFIDUS ACTIF BANK (suite) du 12 au 16 mars 2012 : Mr Antoine nous a écrit: "vous saviez que Dexia a dépensé 35 millions d’euros pour changer de nom pour Belfius. Mais saviez vous que ces crétins ont utilisé un nom qui existait déjà et qui appartient à la société d’un ancien footballeur.. Le gérant footballeur de la société veut porter plaine... Ha ha ha... 35 millions d’euros et ils sont même pas cap de voir si le nom était déjà employé, lire 7sur7.be. Je propose Belfion mais c’est déjà pris"... Devant tant de bêtise, no comment. Chez Dexia, ils sont vraiment très très forts. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012 |
● La presse pleurnicheuse s’insurge parce que les citoyens croient de moins en moins à ses mensonges par Léon Camus (Geopolintel) (…) La presse pleurnicheuse s’insurge parce que les citoyens croient de moins en moins à ses mensonges Comme beaucoup d’autres « professionnels de l’information » qui râlent et dénigrent la concurrence déloyale de la Toile (qui ne devrait pas vraiment avoir le droit de savoir et de dire), le Monde.fr du 24 février [ les réponses à cette citation de réponses n’est pas piquée des hannetons ! ] pleurniche abondamment sur les méchants commentaires (qualifiés de vile propagande) qui s’amoncellent sur les forums et viennent contredire la version dominante de la révolution sans révolutionnaires, qui s’efforce cependant de mettre la Syrie à feu et à sang. À la décharge de nos chers publicistes-désinformateurs, gageons que la plupart d’entre eux sont de graves auto-intoxiqués, persuadés de la véracité et de l’objectivité de leurs récits fictionnels. Sans beaucoup de culture générale pour le plus grand nombre, et par conséquent sans aucune profondeur de champ historique (mais fort imbus d’eux-mêmes), ils croient dur comme fer que la surface des choses – les apparences – sont la réalité ultime… Sans doute ne sont-ils pas même capables de distinguer le vrai du faux ou de saisir l’idée pourtant élémentaire qu’il puisse exister une réalité derrière la réalité des mots – ce verbiage répétitif dont ils se gargarisent – c’est-à-dire au-delà de la vision consensuelle, dogmatique hors de laquelle il n’existe, pour eux, aucun salut professionnel ? Remercions quand même Le Monde pour sa sincérité involontaire : « La volonté de rendre compte fait que des informations remontent malgré tout, indépendamment des communiqués et des nouvelles transmises par les personnes directement impliquées dans le conflit. Pour Le Monde, Jonathan Littell et le photographe Mani sont restés plusieurs semaines à Homs, où ils décrivent des combats et une situation impitoyable ». Quel aveu ! La rédaction du Monde s’est en effet convaincue qu’un romancier, grand collecteur de déjections diverses et variées agglutinées dans les 900 pages des Bienveillantes (une imposture littéraire selon les Lanzmann et Blanrue [ Lanzmann et Blanrue réunis ! ] – un roman écrit finalement par on ne sait qui, mais awardiséé et oscarisée jusqu’aux narines et qui n’en demeure pas moins un monument d’illisibilité), était l’homme idoine pour couvrir la bataille d’Homs. Nous avions déjà eu M. Lévy dont la plume trempée dans l’acide de la haine a parfois le mérite de crisser sur la carte des territoires perdus pour mieux nous rappeler à l’ordre, si cela était possible. Maintenant les grandes plumes du journalisme se recrutent parmi les mythomanes orwelliens dignes de ces Inglorious Basterds que les générations futures sont certainement appelées, au train où vont les choses, à regarder comme un morceau d’Histoire vraie. Que le monde ait choisi un auteur schizophrénique pour parler de la Syrie en proie à la guerre subversive, au fond quoi de plus naturel ? C’est à l’image d’un candidat-président démarrant sa campagne par une fromagerie… Finalement, Mr Freud devait avoir raison, l’inconscient parle, et il nous lance des avertissements dont il serait éminemment sage de tenir le plus grand compte. |
Le déclin états-unien en perspective par Noam Chomsy →
Léon Walras et le statut de la concurrence par Pierre Dockès et Jean-Pierre Potier →
L’ancien ministre de l’Économie argentin, Roberto Lavagna, a sorti son pays de la crise en 2002, en se passant des services du FMI. Il préconise la même solution pour la Grèce. Recueilli par Gérard Thomas, à Buenos Aires L’ancien ministre de l’Économie argentin Roberto Lavagna, 69 ans, est le principal artisan du redressement de l’Argentine engluée dans une terrible crise économique il y a dix ans. Lorsqu’il prend ses fonctions, en avril 2002, le peso vient d’être dévalué de 70%, le pays est en cessation de paiement, la dette privée s’élève à plus de 72 milliards d’euros, l’inflation annuelle flirte avec les 125% par an, le chômage explose, les petits épargnants sont ruinés et les troubles sociaux ont déjà fait plus de 30 morts dans le pays. Cet ancien ambassadeur auprès de l’Union européenne décide immédiatement de se passer de « l’aide » du Fonds monétaire international (FMI) et des marchés financiers. Quelques pistes à suivre pour la Grèce.
Quelles sont les grandes similitudes entre la crise argentine de 2001-2002 et la crise grecque ? Au plan économique, tout est semblable. L’Argentine avait établi une parité fixe entre le peso et le dollar, la Grèce est ficelée à l’euro, perdant ainsi le contrôle de sa monnaie. Un taux de change fixe associant des pays à forte productivité et d’autres dont la compétitivité est beaucoup plus faible ne peut qu’engendrer une crise. La Grèce est déjà dans sa quatrième année de récession, l’Argentine l’était également. Le déficit fiscal, le déficit des comptes courants, la chute vertigineuse du PIB, l’endettement, l’explosion du chômage... toutes les grandes données macro-économiques sont similaires. En revanche, la situation sociale de la Grèce est bien meilleure que celle de l’Argentine à l’époque. Au plan institutionnel, l’Argentine était par ailleurs un pays isolé alors que la Grèce fait partie de l’ensemble économique le plus puissant du monde. Comment avez-vous tiré l’Argentine du chaos ? Dès mon entrée en fonction, en avril 2002, j’ai décidé de changer radicalement notre manière de penser la sortie de crise.. Le mois suivant, j’étais à Washington pour rencontrer les dirigeants du Fonds monétaire international et leur expliquer que nos rapports allaient s’en ressentir. Depuis le début du marasme économique, en 1998, nous avions déjà eu deux programmes du Fonds pour un total de 51 milliards d’euros. Les deux ont été des échecs retentissants et certaines voix s’élevaient pour demander une troisième tournée de quelque 17 milliards supplémentaires. Je n’ai pas voulu suivre cette voie et j’ai expliqué au Fonds que nous ne voulions plus de prêt et que nous sortirions seuls de la crise. La seule chose que j’ai demandé était un roll over partiel de toutes les échéances. Je me suis également engagé à payer les intérêts de la dette et une partie du capital. Mais pas tout et pas tout de suite. Cette position était tout simplement impensable pour le FMI car nous affichions notre volonté de fixer nous même notre propre politique économique [le FMI a donc reçu une leçon de pensée]. J’ai du leur expliquer trois fois de suite ma position avant qu’ils finissent par comprendre [les experts les plus experts du monde sont des crétins]. A partir de là nous avons arrêté de soutenir financièrement les banques alors que le FMI nous l’imposait, exigeant même que nous privatisions la Banque de la Nation. [aux chiottes les banques, elles ont joué, elles ont perdu, elles doivent être liquidées, c’est ça la règle du capitalisme ; vive l’Argentine, vive les Argentins ; vive la Russie qui a congédié le FMI] Mais comme nous étions sorti du jeu, le Fonds n’avait plus de moyen de pression sur l’Argentine ! Vous avez donc œuvré contre le FMI et vos principaux créanciers ? Le sorties de crise se font en dehors des chemins tracés par le FMI. Cette institution propose toujours le même type de contrat d’ajustement fiscal qui consiste à diminuer l’argent qu’on donne aux gens – les salaires, les pensions, les aides publiques, mais également les grands travaux publics qui génèrent de l’emploi – pour consacrer l’argent économisé à payer les créanciers. C’est absurde. Après 4 ans de crise on ne peut pas continuer à prélever l’argent aux mêmes. Or c’est exactement ce qu’on veut imposer à la Grèce ! Tout diminuer pour donner aux banques. Le FMI s’est transformé en une institution chargée de protéger les seuls intérêts financiers. Quand on est dans une situation désespérée, comme l’était l’Argentine en 2001, il faut savoir changer la donne. Selon vous les plans d’austérité et de rigueur ne sont pas nécessaires mais c’est pourtant ce qu’on impose à la Grèce... A tort car l’argent prêté risque de ne jamais être remboursé et le déficit fiscal grec est plus élevé aujourd’hui qu’avant la première injection d’argent frais. Ce sont les mêmes éternelles erreurs [erreurs ? vraiment ?]. C’est le secteur financier qui impose sa manière de voir les choses au monde entier. On préfère sauver les banques plutôt que les gens qui ont des crédits immobiliers à rembourser. La première chose qu’on a faite nous, c’est de rallonger les échéances pour les propriétaires endettés. Les fonctionnaires du FMI nous ont alors dit que nous violions les règles essentielles du capitalisme ! [les enculeurs enculés !] Ils oubliaient simplement que des gens ruinés ne consomment plus, ce qui obère une relance par la croissance. Au lieu de payer les banques, la Grèce devrait investir dans l’éducation, les sciences et la technologie, financer des infrastructures et récupérer ainsi une certaine productivité, ne serait-ce que dans les secteurs des services ou du tourisme. Vous devez avoir beaucoup d’ennemis chez les banquiers... Ils me détestent ! Ce qui ne les a pas empêché de frapper à notre porte pour nous prêter de l’argent 48 heures exactement après que nous avons terminé la restructuration de notre dette en 2005 ! Or j’ai refusé ces offres intéressées en leur répondant que nous ne reviendrons pas sur le marché financier avant 2014 car nous n’en avons plus besoin. Pourquoi 2014, simplement parce qu’a cette époque la dette sera seulement de 30 % du PIB, la moitié des critères européens de Maastricht ! Je pense qu’un pays comme l’Argentine ne doit pas être tout le temps présent sur le marché financier. C’est un risque beaucoup trop grand d’augmenter à nouveau la dette. Le problème c’est que ce sont les banquiers eux-mêmes qui estiment qu’il est positif pour l’image d’un pays d’emprunter à l’international. Il est clair que si je vendais des tomates, je trouverai très bien qu’on en mange ! Eux ils vendent de l’argent. |
● Annulons la dette du Vieux Monde ! par Emmanuel Todd. (Le Point) La vérité de cette période n’est pas que l’État est impuissant, mais qu’il est au service de l’oligarchie. La rigueur est le protectionnisme des imbéciles. Voilà la triste vérité, nous sommes gouvernés par des imbéciles. Propos recueillis par Élisabeth Lévy. Le Point : Les États sont-ils en guerre contre « les marchés » ? Emmanuel Todd : Ne soyons pas dupes de ces concepts mystificateurs, Bruxelles, les marchés, les banques, les agences de notation américaines : ces faux nez camouflent la prise du pouvoir politique, à l’échelle mondiale, par les plus riches. Sous couvert de protéger l’argent des petits épargnants, les marchés, ce sont tout simplement les plus riches jouant avec les États. Les riches ne se battent pas contre les États, ils se battent pour les contrôler encore mieux (voir L’État prédateur, de James Galbraith). Il suffit d’observer les parcours de certains individus entre la haute administration, les firmes américaines, Bruxelles et, désormais, les gouvernements pour comprendre qu’ils y parviennent. Si une même caste contrôle les marchés et les États, l’opposition entre les uns et les autres n’a plus aucun sens. Vous êtes bien léger avec l’argent des petits épargnants ! Je refuse de céder au chantage. Lorsqu’ils partaient à la conquête de villes, les Mongols utilisaient des otages comme boucliers humains. Le groupe des plus riches fait exactement la même chose : ses otages, ce sont les petits épargnants. « La faute aux riches ! » : n’est-ce pas sommaire ? Que cela vous plaise ou non, l’accumulation excessive d’argent dans les strates supérieures de la société est l’une des caractéristiques de la période. La baisse, ou la stagnation, des revenus des gens ordinaires est allée de pair avec la hausse des revenus des 1 % les plus riches et, à l’intérieur de ce petit groupe, des 0,01 % les plus riches. Quant à l’État, il faut reconnaître son ambivalence et s’appuyer sur la partie raisonnable du marxisme pour comprendre ce qui se passe. L’État est à la fois l’incarnation de l’intérêt général et l’expression de la classe dominante. L’État social d’après-guerre, l’État gaulliste, et quoi qu’en ait dit le Parti communiste, agissait surtout au nom de l’intérêt général, il gérait une croissance pour tous. Aujourd’hui, l’État est prioritairement un État de classe. Le capitalisme financier contrôle à nouveau les États. La situation serait-elle meilleure si les riches étaient moins riches ? Autrement dit, le problème est-il moral ou économique ? Mon analyse n’a aucune visée morale. Depuis 1990, l’ouverture des échanges et la libéralisation des flux financiers ont effectivement provoqué un fantastique accroissement des inégalités. À ce sujet, je rends hommage à l’école Piketty, dont il semble que les travaux comparatifs à l’échelle mondiale aient été décisifs dans l’émergence actuelle de la thématique des 1 % aux États-Unis et au Royaume-Uni. Aussi opaque que puisse paraître le système, on peut approcher sa réalité en analysant la façon dont un groupe social contrôle une partie importante des ressources. Dans ces conditions, la question essentielle n’est pas celle des marchés en tant que tels, mais celle de l’oligarchie et de son rapport à l’État. Il faut donc identifier cette oligarchie et analyser sa structure, son mode de vie, sa composition. S’agit-il d’un groupe hors sol, d’ élites mondialisées , expression qui faisait bondir tout le monde il y a dix ans ? Encore une fantasmagorie de l’époque ! On croit que le libre-échange globalisé a engendré une oligarchie transnationale. Parce qu’on fait abstraction des facteurs culturels, on ne voit pas qu’il existe plusieurs oligarchies dont les relations sont structurées par d’implacables rapports de forces. La spécificité de l’oligarchie française, c’est sa proximité avec la haute administration. Ses membres ont souvent étudié dans de grandes écoles – sans forcément être des héritiers -, parlent en général très mal l’anglais, sont incroyablement français dans leurs moeurs et n’en finissent pas de se faire rouler par les vrais patrons, l’oligarchie américaine. La soumission à Standard & Poor’s et Moody’s est une soumission à l’oligarchie américaine. Quant à l’oligarchie allemande, nouvelle venue dans le système de domination, elle s’habitue ces jours-ci à traiter les Français comme de simples vassaux. Le charme singulier de l’oligarchie chinoise est son étroite intrication avec le Parti communiste. La plupart des analystes passent à côté de cette hétérogénéité. La gauche nourrit l’illusion d’une égalité au sommet, alors que l’inégalité caractérise autant le haut que le bas de la structure sociale mondiale. Si les États ne s’endettaient pas, ils ne s’appauvriraient pas et n’enrichiraient personne en remboursant leur dette. Cette idée est complètement à côté de la plaque parce qu’elle méconnaît le mécanisme réel de l’endettement. On analyse la dette publique à partir du point de vue d’un emprunteur qui serait coupable d’avoir dépensé sans compter. Les peuples doivent payer parce qu’ils ont vécu à crédit. Or ce ne sont pas les emprunteurs qui sont, fondamentalement, à l’origine de la dette, mais les prêteurs, qui veulent placer leurs excédents financiers. [mais aussi parce qu’ils ont mis en place une pompe à phynance (en 1973, pour le France) ; sans cette pompe, il n’y aurait pas de déficit] Marx l’avait très bien vu dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, les riches adorent la dette publique ! Un État qui s’endette est un État qui, grâce au monopole de la contrainte légale, permet aux riches d’obtenir une sécurité maximale pour leur argent. Donc, ce n’est pas la faute des gouvernements, puisqu’on les a poussés à emprunter ? Sauf que ce sont leurs choix fiscaux qui les ont conduits à se mettre dans la main des plus riches. Dans Les dettes illégitimes, François Chesnais montre bien comment, en France, les ultrariches ont bénéficié d’une baisse de leurs impôts qui leur permet de prêter à l’État les ressources dont il s’est lui-même privé [les super-riches prêtent généreusement à l’État les impôts qu’ils n’ont pas payés ; c’est le pied]. Sans oublier l’auto-interdiction pour l’État de fabriquer de la monnaie, établie par la loi Pompidou dès 1973, mais rendue idéologiquement formidable par le mythe supplémentaire d’une Banque centrale européenne à Francfort, supposée être hors de portée de l’État français. Chaque année, les Français se voient ainsi ponctionner, à travers la TVA et les impôts directs, 250 milliards d’euros, dont près de 50 milliards d’intérêts, qui vont à des gens qui ont déjà trop d’argent. Les deux tiers sont d’ailleurs étrangers, parce que la fête est mondiale, les riches Français pouvant en contrepartie se gaver de la soumission des États et des peuples. Voilà ce que cache le discours alarmiste et moralisateur sur l’endettement abyssal, la faillite du pays et la nécessité de sauver le triple A. Derrière l’apparente logique libérale du système, l’État devient une machine à rançonner les populations au bénéfice des plus riches. L’impôt est aussi le fondement de la démocratie. Quand ils rechignent à s’en acquitter, comme en Grèce, les citoyens sont-ils des victimes ? Je ne peux que me répéter : on a poussé les Grecs à s’endetter afin de pouvoir mieux les étrangler. Regardez votre téléviseur : sans cesse des publicités nous incitent à emprunter. Les banques, pardon, les riches, aiment prêter. Et les usuriers aiment saisir les biens si l’on ne peut rembourser. Privatiser les biens de l’État grec, par exemple. Ne seriez-vous pas un peu complotiste ? Même si « on » les a poussés, le dealer est-il le seul coupable de la dépendance du drogué ? Le monde de l’oligarchie est un monde de pouvoir et de complots. En aidant l’État grec à trafiquer ses comptes, Goldman Sachs s’est comporté en usurier. Maintenant, ce qu’on appelle « aider les Grecs », c’est les maintenir en état d’être rançonnés. La crise de la zone euro n’a pas été fondamentalement créée par la nonchalance des débiteurs, mais par l’agressivité des prêteurs. Cette oligarchie, la définiriez-vous comme une classe sociale et, en ce cas, est-elle dotée d’une conscience de classe ? L’oligarchie se comporte comme une classe sociale, mais en même temps on sent en elle de l’irrationalité et même un vent de folie collective. Du coup, je me demande s’il faut recourir à l’analyse marxiste de l’idéologie ou à la psychiatrie. Pourtant, un groupe social privilégié n’est pas nécessairement décadent et irresponsable. À la différence des nobles français du XVIIIe siècle, attachés à l’exemption fiscale, les classes supérieures anglaises acceptaient une pression fiscale élevée. Elles ont conquis le monde. L’oligarchie actuelle est à mille lieues de cet exemple. Il serait préférable, si ce terme ne renvoyait aux slogans antisémites, de parler de ploutocratie. Gardons en tout cas à l’esprit que l’oligarchie, pouvoir d’un petit nombre, diffère de l’aristocratie, qui est celui des meilleurs. Ces oligarques ont plus à perdre que les autres catégories. L’irrationalité explique-t-elle tout ? La conduite des acteurs hésite entre rationnel et irrationnel. Le point de départ de la crise de 2008, c’est l’accaparement par la Chine et d’autres, grâce à leurs bas salaires, d’une part croissante de la production mondiale, qui entraîne, dans les pays riches, une compression des revenus, donc une insuffisance de la demande. Le résultat, c’est que les salaires évoluent à la baisse, alors que le volume de la production mondiale augmente. C’est dans ce contexte que les États-Unis, puissance monétairement dominante, découvrent le mécanisme fou du crédit hypothécaire. Les ménages américains ne s’endettent pas seulement pour acheter une plus grande maison, mais pour continuer à consommer des produits chinois. Et à la veille de la crise de 2008, le déficit commercial américain s’élève à 800 milliards de dollars. Le système est étonnant : les États-Unis, forts de leur statut impérial, font de ce déficit un régulateur keynésien à l’échelle mondiale. Ainsi, l’endettement est appelé à compenser l’insuffisance de la demande. Bien entendu, le mécanisme du crédit finit par imploser et les revenus comme les importations par s’effondrer. Dans ce contexte, les plans de relance concoctés par le G7, le G8 et le G20 sont une réaction rationnelle. On célèbre le triomphe de Keynes et le retour de l’État. Voilà qui n’aurait pas dû vous déplaire ! Le problème, c’est qu’il s’agit d’un keynésianisme des riches. La relance n’est pas financée par la création monétaire – la planche à billets –, qui ne coûterait rien à l’État, mais par l’endettement, qui permet de sécuriser l’argent des nantis [eh oui ! tout est là, ils ne veulent pas perdre leurs petits sous, l’inflation tue le rentier, n’est-ce pas ?] sans apporter la moindre réponse de fond à l’insuffisance de la demande. Ce pseudo-keynésianisme encourage la croissance chinoise, booste le CAC 40 et accélère les délocalisations en Europe. À l’arrivée, le fameux « retour de l’État » n’est rien d’autre que l’instauration d’un socialisme des riches. L’État doit sauver les riches, nom de code : « les banques », parce que les banques, qui contrôlent aussi les moyens de paiement des citoyens, comme l’a très bien dit Frédéric Lordon, ont pris l’État en otage pour le compte de leurs riches actionnaires. Si on avait opté pour leur nationalisation, on aurait pu garantir les économies des gens ordinaires, indemniser les petits actionnaires et sanctionner les coupables. La vérité de cette période n’est pas que l’État est impuissant, mais qu’il est au service de l’oligarchie. Si la relance profite aux riches – les prêteurs -, l’austérité bénéficiera-t-elle aux pauvres ? Ce qui est certain, c’est que le discours antirigueur, incarné par exemple par Martine Aubry, est complètement archaïque. Les gouvernements ont fini par comprendre que les politiques de relance ne relançaient que l’économie de la Chine et des pays émergents. Mais ils refusent toujours la moindre mesure de protectionnisme national, sectoriel ou européen. Dans ces conditions, la rigueur peut apparaître comme un refus passif de contribuer à la croissance de la Chine, une troisième voie que je qualifierai de « protectionnisme des imbéciles ». Voilà la triste vérité, nous sommes gouvernés par des imbéciles. Les gens qui sont aux commandes doivent être tenus pour responsables de leurs actes. Cela dit, je ne suis pas mélenchoniste : je crois qu’il faut des élites pour gouverner. Il ne s’agit pas de les pendre [mais si, mais si : une de perdue, dix de retrouvées], mais de les ramener à la raison [cause toujours, mon bonhomme, on ne peut ramener des imbéciles à la raison]. Baroin et Pécresse, l’incompétence au sommet, sont sans doute sincèrement convaincus que le retour à l’équilibre budgétaire donne la solution de tous nos problèmes. Toutefois, il n’est pas exclu que les gouvernements aient inconsciemment fait un autre choix : si la relance est impossible et le protectionnisme impensable, la réduction des dépenses budgétaires dans les pays déficitaires est le seul moyen de mettre à genoux les pays exportateurs excédentaires, en gros l’Allemagne et la Chine, pour les obliger à entrer dans un processus de négociation [et pendant cela, les pauvres se suicident]. La fascination française pour le modèle allemand va de pair avec la montée de la germanophobie... De même que l’antisémitisme et le philosémitisme constituent deux versions d’un excès d’intérêt, pathologique, pour la question juive, la germanophobie et la germanolâtrie sont deux façons de prendre l’Allemagne trop au sérieux, ce qui contribue à aggraver le problème. Au début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy avait une position assez antiallemande et faisait preuve d’une certaine souplesse doctrinale en économie. Le maintien de François Fillon à Matignon et la nomination d’Alain Juppé au Quai d’Orsay ont consacré le retour de la droite orthodoxe et de ses vieilles lunes économiques et moralisatrices. C’est alors que le gouvernement et une bonne partie des élites françaises ont adopté un discours germanolâtre, dangereux pour les Allemands eux-mêmes. Privés d’un partenaire sympathique mais critique, ils se sont enfermés dans l’admiration de leur propre modèle. L’urgence aujourd’hui n’est pas de les flatter, mais de les arrêter. Vous n’allez pas entonner l’air de la bête immonde ? Cela fait cinquante ans que la puissance allemande va de pair avec une démocratie solide [la bête immonde a émigré en Palestine où elle est gavée de sous-marins lanceurs d’engins allemands ; c’est la vengeance posthume de Hitler]. Je ne qualifierai pas forcément de démocratique un pays qui pratique l’union nationale plus volontiers que l’alternance et où, grâce à une prédisposition anthropologique à la discipline, les sociaux-démocrates ont pu mener une politique de compression acceptée des salaires. L’Allemagne a mené une stratégie parfaitement égoïste d’adaptation au libre-échange, en délocalisant hors de la zone euro une partie de la fabrication de ses composants industriels, en pratiquant contre la France, l’Italie et l’Espagne la désinflation compétitive, puis en utilisant la zone euro comme un marché captif où elle a pu dégager ses excédents commerciaux. Cette stratégie commerciale est la poursuite d’une tradition autoritaire et inégalitaire par d’autres moyens. Vous jouez à nous faire peur ? Je ne joue pas, mais vous devriez avoir peur. Les pays passés sous le contrôle des technocrates ou menacés sont la Grèce, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, pays de démocratie récente. D’ailleurs, c’est pour les sécuriser dans un espace démocratique qu’on les a intégrés à l’Europe et à la zone euro. Or, aujourd’hui, loin de stabiliser ces démocraties fragiles, les mécanismes bureaucratico-monétaires les renvoient en accéléré aux pires moments de leur instabilité passée. Oui, l’heure est grave. Le risque de voir resurgir l’Italie du fascisme, la Grèce des colonels, l’Espagne de Franco, le Portugal de Salazar est bien réel. Vous voulez que je vous fasse peur ? En démographe, je vois réapparaître l’opposition des années 1930 entre l’Europe nord-occidentale des démocraties libérales, où la fécondité tend vers 1,9 ou 2 enfants par femme, et l’Europe autoritaire, fasciste ou communiste continentale, où la fécondité est ultrabasse, avec 1,3 à 1,5 enfant. Mais que faire si les Allemands sont réfractaires à toute négociation sur la capacité d’intervention de la BCE ? Devrons-nous mourir pour l’euro ? N’exagérons pas ! S’il est angoissant de voir l’Allemagne mettre à genoux ses partenaires tout en s’enivrant de l’admiration que lui vouent les droites européennes, il ne s’agit pas de tomber dans la psychose. Souvenez-vous que les Allemands ne voulaient pas entendre parler de l’euro et qu’ils n’ont cessé, après sa création, de menacer de sortir de la zone euro. Aujourd’hui, le gouvernement et le patronat ont compris que la fin de l’euro mettrait l’Allemagne au tapis, puisqu’elle seule serait dans l’impossibilité de dévaluer. En réalité, les Allemands sont plus souples qu’on ne l’imagine. Mais ils ne comprennent que la négociation franche et brutale. Au fait, pourquoi tenez-vous tant à l’euro ? Je ne tiens pas particulièrement à l’euro. Je dis qu’en régime de libre-échange l’euro est condamné. Je ne prédis pas l’avenir ici, je décris le présent. De toute façon, l’enjeu immédiat n’est pas l’euro, mais la crise de la dette. Soyons clair : les dettes souveraines ne seront jamais remboursées. Même les emprunts allemands commencent à être suspects. Nous avons deux possibilités : la planche à billets et le défaut sur la dette, qui serait selon moi préférable, ayant la netteté d’une opération chirurgicale. Le défaut sur la dette marquera le début de la reconquête de l’État par l’idéal démocratique, un État aujourd’hui pillé et rançonné par l’oligarchie financière [vive le défaut de la dette, tremblez rentiers]. Oui, mais, pour les « otages », petits épargnants français, retraités américains, ce défaut négocié ressemblerait fort à une spoliation assumée. Mais ce sont les prêteurs qui nous spolient ! Pourquoi laisserait-on les prédateurs engloutir ce qui reste du patrimoine national ? Quant aux otages, les petits épargnants, en France, c’est pour les protéger que la nationalisation des banques est indispensable. Et cessons de pleurnicher sur le petit retraité américain, l’Amérique vit à crédit sur le dos du monde depuis des années. Et ce ne sont pas de petits retraités qui détiennent les deux tiers de la dette publique française. De plus, un défaut sur la dette de la France entraînerait des défauts en cascade des autres nations. Dans cette redistribution générale, les défauts s’annuleraient pour l’essentiel les uns les autres. Quelques nations seraient perdantes. À l’arrivée, je vous garantis que les plus coupables – nations ou individus – seront le plus sévèrement punis. On peut comprendre que nos dirigeants aient la trouille, non ? Plus le naufrage idéologique et intellectuel de la société est évident, plus les gens d’en haut s’enivrent de leur discours de domination, plus ils exigent la mise en vente des biens publics et la baisse des salaires. Et le pouvoir se réfugie dans une sorte de déni munichois : non contents d’avoir mis en place un système stupide, des gens supposés être modérés et compétents nous laissent en état d’impréparation pour gérer son effondrement. Ne nous laissons pas intimider, une société développée, dotée d’un haut niveau éducatif et technologique, est parfaitement capable de s’adapter après un effondrement systémique de cet ordre. Nous traverserons une année très difficile, mais très vite la libération des énergies et des ressources permettra un nouvel avenir. La délégitimation d’élites médiocres et corrompues sera une nouvelle jeunesse pour notre pays, un coup de balai moins douloureux que celui de 1940, un coup de balai sans la Wehrmacht ! [Hourrah !] |
● L’Europe en route vers la dépression, par John Weeks 16 février 2012 (Contre Info) « En mai 2010, le gouvernement de la Grèce fut confronté à un problème sur le service de sa dette. Dans le contexte de la zone euro dans son ensemble, les difficultés grecques étaient mineures, équivalant par exemple à un État américain incapable d’équilibrer son budget, comparativement aux USA. La solution évidente était que la Banque centrale européenne acquière tout ou partie de la dette grecque, mettant ainsi fin au problème d’un trait de plume. Une fois cette difficulté purement financière éliminée, les discussions politiques auraient pu débuter. » John Weeks enseigne l’économie à l’université de Londres. — La mission d’une banque centrale est double : 1) Assurer la liquidité du système financier structurellement fragile en raison du désappariement des maturités et de l’effet de levier sur la monnaie centrale qui sont à la base de l’activité des banques. 2) Soutenir l’activité et prévenir la surchauffe en pilotant les taux directeurs, ce qui inclut le taux appliqué à la dette d’Etat, qui définit un plancher au dessus duquel viennent s’étager les autres compartiments de risque. Ces objectifs impliquent que l’institut d’émission intervienne en soutien aux banques, mais aussi au Trésor, comme c’est massivement le cas aux USA, au Japon, en Grande Bretagne, et même au Canada, où la banque centrale acquiert 15% des émissions souveraines. Par construction, l’Union européenne, en interdisant le soutien de la dette publique, a créé les conditions de sa faiblesse, acceptant de facto de s’exposer aux effets déstabilisateurs et déstructurants des mouvements browniens spéculatifs, voyant sans doute dans la menace de sanction des marchés un garde fou souhaitable. Ce faisant, elle impose aux États des règles qui ont depuis longtemps été abandonnées concernant les banques. On sauve les unes, on sanctionne les autres, les acculant à l’austérité et bientôt à la faillite. Tout cela parce que les marchés, n’est-ce pas, ont toujours raison. Contre Info. En Août 1982, le gouvernement du Mexique annonça qu’il ne pourrait pas rembourser ses dettes. Débuta alors une dépression économique inutile, imposée par les créanciers, qui allait balayer l’Amérique latine, et ouvrir la voie à la « décennie perdue », entraînant d’épouvantables souffrances humaines. Trente ans plus tard, cette sombre histoire se reproduit en Europe occidentale. Le triste sort de l’Union européenne démontre la puissance du néo-libéralisme. Initiée par les sociaux-démocrates et les chrétiens démocrates pour mettre fin à des siècles de guerres civiles européennes et apporter la prospérité à un continent ravagé par les conflits, l’Union européenne se trouve désormais à l’avant-garde pour d’imposer l’austérité néo-libérale. En mai 2010, le gouvernement de la Grèce fut confronté à un problème sur le service de sa dette. Dans le contexte de la zone euro dans son ensemble, les difficultés grecques étaient mineures, équivalant par exemple à un État américain incapable d’équilibrer son budget, comparativement aux USA. La solution évidente était que la Banque centrale européenne acquière tout ou partie de la dette grecque, mettant ainsi fin au problème d’un trait de plume. Une fois cette difficulté purement financière éliminée, les discussions politiques auraient pu débuter, afin de corriger la cause sous-jacente du problème à court terme. Ces corrections auraient inclus des changements majeurs en matière de fiscalité et dans les dépenses publiques grecques, qui auraient pu être échelonnés sur plusieurs années. Cette progressivité aurait permis à la croissance économique de faciliter relativement les ajustements nécessaires. En lieu et place de cette approche rationnelle, les fonctionnaires non élus de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne, encouragés avec zèle par la Chancelière allemande, ont imposé au gouvernement grec un programme de réduction du déficit qui fait paraitre rétrospectivement bénignes les méthodes en vigueur dans les années 1980, lorsque régnait le Con-sans-suce de Washington. Lorsque le gouvernement élu de la Grèce s’est avéré incapable de mettre en œuvre cette folie économique, les seigneurs de la zone euro sont allés jusqu’au bout de cette logique de l’austérité : si un gouvernement grec élu ne parvient pas à faire le sale boulot, il faut en imposer une non-élu. C’est un manque de chance pour la Commission et le chancelier que la constitution grecque exige qu’une élection se tienne cette année (en Avril sauf si cette exigence démocratique gênante peut être évitée). Contre toute rationalité, les seigneurs de la zone euro ont réussi à réaliser ce qui semblait une tâche difficile ou impossible : convertir le problème du service de la dette d’un pays comptant moins de onze millions d’habitants (plus petit que dix États américains) en une catastrophe imminente pour le continent. Comme le montre le graphique ci-dessous, en mai 2010, lorsque le problème grec aurait pu être facilement résolu, les taux de croissance de la France, l’Allemagne et des pays méditerranéens Portugal, Italie, Grèce et Espagne, étaient tous positifs. En une version nouvelle et inattendue de « convergence » économique, ils sont maintenant tous négatifs, sauf la France (créditée d’un impressionnant +0,2%). Même la puissante « locomotive » allemande est entrée en récession durant le dernier trimestre de 2011. Taux de croissance du PIB : convergence néo-libérale dans la zone euro, 2010-2011 Sources : Eurostat et Eurostat News Release Octobre 2011. Bien peu, en dehors de l’Europe, (et pas tous ses citoyens) ne comprennent la nature profondément antidémocratique de l’Union européenne, qui a conduit à la catastrophe actuelle. Rétrospectivement, il est clair que l’effet à long terme du traité de Maastricht et de ses infâmes « critères » était de mettre la politique économique hors du contrôle démocratique. La conception de la Banque centrale européenne a achevé cette tâche. Cette dépossession anti-démocratique n’est pas un accident, ni une conséquence fortuite. Elle représente l’accomplissement conscient du principe politique central du néo-libéralisme, qui veut que la politique économique soit l’apanage des experts, et ne doit pas être soumis au « populisme » de la vie politique démocratique. Il est ironique de constater que l’Union européenne est souvent attaquée par les hommes politiques de droite aux États-Unis, et dépeinte comme un havre de socialisme. En réalité, l’Union européenne représente exactement la fin du contrôle démocratique que les républicains Tea Party réclament. Face au désastre qui se prépare sur le continent européen (un désastre que la politique économique du gouvernement britannique travaille ardemment à imiter), on peut imaginer deux voies d’évitement. Le problème essentiel de la zone euro est celui de déséquilibres commerciaux extrêmes à l’intérieur de celle-ci, l’Allemagne ayant un énorme excédent, reflété par les déficits des autres pays. L’approche rationnelle consisterait évidemment en un accroissement des dépenses budgétaires allemandes, coordonné avec des subventions temporaires à l’exportation et des restrictions aux importations dans les pays déficitaires. La Banque centrale européenne assurerait alors un financement transitoire des déficits commerciaux. Ces subventions et restrictions commerciales seraient combinées avec des politiques à plus long terme en vue de ce qu’on pourrait appeler une « convergence de la concurrence ». La probabilité que cette approche politique sensée soit mise en oeuvre est de zéro. Au moment de la crise de la dette latino-américaine des années 1980, de nombreux commentateurs (j’en fais partie) ont affirmé que si plusieurs pays s’étaient regroupés en un pacte de renégociation de la dette, les politiques du Con-sans-suce de Washington, lourdement pénalisantes, auraient pu être évitées. De même, aujourd’hui en Europe un pacte rassemblant les gouvernements de la Grèce, de l’Irlande, de l’Italie, du Portugal et de l’Espagne pour coordonner un retrait simultané de la zone euro pourrait offrir une alternative viable aux programmes d’austérité imposés. Ensemble, le PIB de ces cinq pays est presque quarante pour cent supérieur à celui de l’Allemagne. Mais la probabilité que cette alternative radicale mais réaliste puisse se réaliser est de l’ordre de un sur un million. Ce qui laisse en lice les deux résultats les plus probables : une dépression de la zone euro sans qu’aucun pays ne la quitte, ou une dépression de la zone euro, avec un processus de défections chaotique. Je m’attends plutôt à une dépression avec des défections, la Grèce étant la première. Nous sommes tombés bien bas ! La vision d’une Europe de coopération, qui a commencé dans les années 1950 avec le charbon et l’acier, s’est aujourd’hui réalisée sous la forme d’une collection de pays faibles ou forts, pris dans une spirale de politiques de désinflation compétitives et d’austérité, dans lesquels les 99% de la population sont les perdants (même en Allemagne). La gouvernance [gouvernance = enculage] autoritaire de l’UE a atteint sa pleine expression dans ces catastrophes de la dette du 21e siècle, qui entraînent le continent vers une dépression. L’idéologie qui a justifié cette dépression inutile et consciencieusement produite est celle d’une pure économie néo-libérale. De toutes les ironies amères induites par cette unité européenne devenue virale, l’une se détache de toutes les autres : un projet politique visant délibérément à garantir qu’aucun pays ne soit à nouveau à même de dominer le continent s’est transformé en un mécanisme permettant d’imposer cette domination. Référence : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3225 |
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Valeur et richesse
(…) /137/ Théories endogène et exogène de la richesse. — La réponse à la question de l’origine de la richesse dépend des points de vue déjà exposés (cf. p. 125-128). 1) Point de vue intérieur : la richesse provient des sujets, de leur activité, de leur travail, et d’eux seuls. Le commerce extérieur n’entre en ligne de compte que pour solde, comme dans la comptabilité nationale. On se place en pensée à l’intérieur d’une société abstraite ayant en elle-même ses propres lois ; le monde extérieur est un décor, ou une coulisse. C’est le point de vue endogène de la richesse ; il sous-tend la notion de production nationale ou intérieure, énoncée par Boisguilbert et systématisée par les physiocrates et Smith. Mais l’idée que la source de la richesse réside dans la nation ou dans le peuple est un lieu commun des premiers économistes ; cette richesse des sujets nourrit celle du prince. La distinction richesse du roi/richesse des sujets est un préalable à toute théorie de la richesse. 2) Point de vue extérieur : on se place au poste d’observation mondial. Sur la scène mondiale, la richesse des nations se confond avec leur puissance, et se répartit le long des lignes de forces du monde. Elle est donc purement relative et dépend de la place des nations dans l’ordre mondial. Chacune est riche à proportion de la part qu’elle prend à la richesse mondiale commune. Cette part résulte des échanges commerciaux et financiers et se présente comme le solde de la balance du commerce extérieur (au sens large de la balance des paiements). D’où l’idée mercantiliste que la richesse égale la réserve d’or et d’argent de l’État. Cette théorie exogène donne le premier rôle à la circulation mondiale. (…) /138/ Théorie substantielle et théorie nominale de la valeur. — A partir de là, les choses se gâtent. De la valeur = mesure de la richesse ♦, les économistes en sont venus à prendre la valeur pour la richesse elle-même ♦♦, à abandonner la notion de richesse et, a fortiori, celle de puissance dont elle n’était que la traduction dans le discours économique. Ce glissement sera achevé par Ricardo et par Marx, qui démarre Le Capital par un exposé de la substance de la valeur, qui séduit l’intellect, mais qui met en scène des personnages conceptuels imaginaires, à l’existence desquels Marx croit dur comme fer [c’est bien vrai].
À l’opposé de cette théorie substantielle de la valeur, une théorie nominale : la valeur est le nom donné à la mesure commune de ces réalités physiques ♦ qu’on appelle biens, services, marchandises, denrées, commodities, conveniences, ou collectivement richesse. La valeur des choses est leur mesure du point de vue de la richesse, comme la longueur, la surface, le volume est leur mesure du point de vue de l’espace, la durée, leur mesure du point de vue du temps, ou la pesanteur, leur mesure du point de vue de la gravitation ♦♦. Mesure de l’espace, mesure du temps et mesure de la force sont les trois mesures de base de l’esprit [ ! au sens de Cantillon ? ]. Les autres sont construites à partir d’elles, car les phénomènes du monde sont des combinaisons de force, d’espace et de temps [ ! cela ressemble au monde selon Searle]. La richesse est le nom économique donné à la puissance ; nous pouvons donc présumer qu’elle a une relation avec le concept de force ♦♦♦.
L’opposition entre théories substantielle et nominale de la valeur rejoint le débat philosophique médiéval entre réalistes et nominalistes. Pour éviter toute ambiguïté, j’annonce ma couleur : nominaliste. Je le suis devenu : « valeur est le nom de la puissance sociale » (cf. p. 125) est encore substantialiste. C’est pourquoi je /139/ conserve le vieux mot de richesse pour désigner la réalité physique dont la valeur est la mesure ♦. La valeur est la représentation, quantitative de la richesse/puissance ; c’est un rapport ♦♦. Les rapports entre valeurs donnent des informations d’ordre quantitatif, des proportions, des ordres de grandeur : c’est essentiel. Combien de fois, en lisant les historiens, ai-je pesté contre tel ou tel qui donnait un chiffre sans point de comparaison : autant ne rien dire ; le chiffre seul ne signifie rien ♦♦♦. Pas la moindre information. L’information, c’est la relation à un autre chiffre ♦♦♦♦.
Mais le rapport de valeur ♦ ne donne jamais aucune information de causalité ♦♦. C’est la limite absolue de la pensée économique. Pour établir des relations de causalité, nous devons sortir du monde homogène et uniforme de la valeur et « voir » le monde de la richesse dont elle n’était qu’une mesure. Mais la richesse elle-même n’étant qu’une réduction économique de la puissance, nous devrons « voir » les rapports de force, les réseaux, les circuits de captage, etc., bref : être généalogiste, et non comptable.
La richesse implique conceptuellement la valeur. — Pourquoi les mercantilistes et Petty considéraient-ils que la richesse n’était qu’une partie de la richesse mondiale totale ? Parce que, dans le mot même de richesse, comme dans celui de puissance, est déjà inclus un rapport quantitatif entre ce dont on parle et l’ensemble de la richesse/puissance du monde. Quand on dit de quelqu’un qu’il est riche, c’est toujours par rapport à une échelle, fût-elle implicite, ou même oubliée. Une personne riche dans la France d’après guerre nous paraît pauvre aujourd’hui, etc. Dans la désignation « riche » et « pauvre », on sous-entend une quantité totale de richesse inégalement répartie. C’est parce que cette quantité est limitée ou rare qu’il y a égalité, ou inégalité. Si la quantité était infinie, le concept égal/inégal n’aurait pas de sens. Dans l’atmosphère abondante, « non mesurée », de la campagne, l’air qu’on respire n’est pas réparti à chaque individu : chacun y puise à volonté. Il n’y a répartition, donc égalité/inégalité, que s’il y a rareté. La grandeur de la richesse est donc incluse dans le concept même de richesse ; même chose pour la puissance. Il n’y a grandeur qu’à partir du moment où la pensée peut énoncer : « égal à », « plus grand que », « plus petit que ». Une grandeur déterminée suppose une grandeur totale à laquelle elle est implicitement rapportée ♦. Quand je dis : « j’ai respiré une grande quantité d’air », j’entends : /140/ par rapport à mon maximum de capacité respiratoire, et non par rapport à la quantité totale de l’atmosphère, ce qui n’aurait aucun sens : le rapport serait infiniment petit. Quand j’écrivais que « le pourcentage est le mode privilégié de représentation de la quantité » [1980, p. 371], en vérité, je me trompais : il n’y en a pas d’autre ♦♦. La quantité est, en soi, relation à un ensemble. Donc, le sens du mot richesse s’épuise dans son rapport à un ensemble, bien que nous ne sachions pas encore en quoi elle consiste physiquement. Dans le concept même de richesse réside le concept de valeur défini comme pure mesure de la richesse. Il n’y a pas d’un côté des choses qu’on appelle « richesses », et de l’autre une valeur-mesure de ces choses. Non. Il y a des tas de choses qui ne sont « richesses » que si, implicitement, on les compare à un ensemble de choses analogues. De ce point de vue, il n’y a pas de différence entre richesse et valeur ; c’est pourquoi les économistes se sont si facilement laissés avoir par la conception substantielle.
Mais la valeur en soi n’existe pas plus que la grandeur en soi. « Grandeur » n’a de sens que quand on précise : « grandeur de tel objet », c’est-à-dire son rapport à un autre objet, ou à l’ensemble des objets du même genre ♦. Il en est de même pour la valeur « valeur » tout court n’a pas de sens, à moins de préciser : « valeur de telle marchandise » ♦♦, par quoi on mesure le rapport de cette marchandise à l’ensemble des marchandises considérées sous l’angle de leur valeur. Il en est de même de la puissance. Dire d’un pays qu’il est une « grande puissance » ne signifie rien d’autre que : il « peut » beaucoup par rapport à la moyenne, c’est-à-dire à l’ensemble de la puissance répartie entre les différents pays. En vérité, « puissance » est un concept vide ; il ne signifie rien d’autre qu’un pur rapport quantitatif à un ensemble. Dans le langage politique le plus chargé affectivement, le mot ultime, c’est « grandeur », un mot vide : la grandeur de la France fut le but ultime du général de Gaulle et des patriotes en général. Sous-entendu grandeur par rapport à la grandeur du monde, ou à la moyenne des grandeurs nationales. Même chose quand on dit que la France doit tenir son rang dans le monde. Quel rang ? Le quatrième ou le dixième dans l’échelle des grandeurs mondiales ♦♦♦.
Valeur ne contient rien de plus que le mot grandeur ♦ : une relation, une proportion. Il n’a de sens que dans un contexte sémantique où il est question de biens, services, marchandises, etc. A cette réserve près, il est aussi vide que lui, et il ne peut s’employer, dans le langage, qu’à sa place.
/141/ Une expression irrationnelle : la « mesure de la valeur ». — Si « valeur » est le nom donné à la mesure de la richesse ♦, parler de « mesure de la valeur » paraît plutôt bizarre. Étant elle-même une mesure, la valeur n’a pas de mesure, pas plus que la longueur n’a de longueur, ou la pesanteur de pesanteur. On peut mesurer la longueur d’un champ ou la valeur d’une marchandise, mais pas la longueur ou la valeur tout court. La « mesure de la valeur » est donc une expression irrationnelle. Quand on parle de « mesure de la valeur », sans s’en rendre compte on substantialise la valeur, on la confond avec la réalité dont elle est la mesure, à savoir la richesse.
Cette confusion n’est pas contingente : elle est constitutive de l’économie politique depuis Adam Smith. C’est d’ailleurs un expert en confusion : ayant déclaré que « le travail est la mesure réelle de la valeur », il parle dans la phrase suivante de « valeur du travail » ♦, autrement dit : la mesure de la mesure réelle de la mesure... de quoi ? De la richesse, sans doute ! [WN, I, 5.] En revanche, ce qui n’est pas irrationnel, c’est la détermination de l’unité de mesure, de l’étalon, du langage de cette unité. Le poids s’exprime en grammes, l’espace en mètres, etc. L’unité est généralement conventionnelle. Quelle est l’unité de la valeur ? Ce problème fut un vrai casse-tête pour les anciens, comme en témoigne les écrits de Petty, de Turgot et de Smith.
La comptabilité nationale ne se pose pas ces problèmes métaphysiques sur la nature de la valeur et son étalon. Elle appelle prix ce que nous venons d’appeler valeur et se borne à compter ou comptabiliser ( = enregistrer sous forme de comptes) les prix tels qu’ils s’inscrivent sur les documents sociaux, mercuriales, factures, comptabilités d’entreprises ou d’administrations, indices de prix, etc. Elle dispose d’une unité de compte propre à chaque monnaie, le franc, le dollar, etc. Autrefois, on mesurait en livres, une unité de compte elle-même mesurée par une unité de poids — car une nouvelle unité de mesure prend appui sur un autre système de mesure déjà existant. Ainsi le joule ou le kilogrammètre est la combinaison d’une unité de poids et d’une unité de longueur, etc. [je suis parfaitement d’accord] A l’âge classique, les économistes s’interrogent sur l’efficacité de la monnaie comme unité de compte. Ils constatent que cette monnaie a la forme d’une marchandise métallique et qu’elle est donc elle-même soumise à des fluctuations. D’où la recherche par Petty ou Smith d’un étalon immuable qu’ils croient trouver l’un dans la terre et le travail, l’autre dans le travail. Mais comme pour /142/ Smith la « valeur du travail » se trouve elle-même dans les biens de subsistance [le prix de revient de l’esclave salarié, le prix de ses moyens de subsistance], il est ramené à une autre unité et sa pensée se dilue, faute d’ancrage. L’habileté du travail est difficilement mesurable ; on pose que le travail qualifié est un multiple du travail supposé simple. Cette réduction étant faite, une unité de mesure s’impose : le temps de travail, objectivement divisible, calculable et négociable entre travailleurs et patrons. La mesure de la richesse par le temps de travail fait partie de la vie quotidienne : on parle de millions d’heures de travail perdues par grève, ou gagnées par une invention technique [ce qui n’a rien à voir avec le prix des moyens de subsistance de l’esclave salarié. Distinction parfaitement établie dans Le Capital]. Ici la mesure rejoint la réalité qu’elle mesure : la quantité de travail globale dont dispose une nation, et qu’elle dépense au cours d’une année de compte, mesure toute la richesse qu’elle crée au cours de cette année. C’est une ancienne intuition économique ; Petty fut le premier à vouloir faire du travail un instrument de mesure pour évaluer la richesse/puissance dans le cadre d’une comparaison européenne — c’était le but même de l’arithmétique politique. Mais ici se pose le problème aigu — le plus difficile de toute l’économie politique — de l’articulation entre le travail et l’utilité de la quantité de travail dépensé suffit-elle à mesurer la valeur d’une marchandise ? L’utilité de cette marchandise ne convient-elle pas ? Ce problème fut posé et, je crois, résolu par Turgot dans sa théorie de la « valeur estimative » (cf. p. 237). Valeur virtuelle, valeur actuelle. — Voici une autre idée qui trouvera son plein sens quand nous aborderons la découverte de Turgot ; mais je souhaite que le lecteur l’ait en tête d’ici là. La valeur, étant mesure de la richesse physique, mesure une certaine quantité d’objets existant dans l’espace à un moment du temps. S’agissant d’une marchandise, son évaluation se fait au moment de la vente, donc après qu’elle a été produite. Elle a été produite selon un calcul de probabilité : combien vaudra-t-elle au moment de la vente ? Elle porte en elle un certain coût, somme des valeurs des ingrédients — une certaine quantité de travail (vivant ou figé en biens de production) augmentée d’un profit moyen en vigueur au moment de sa fabrication. Une marchandise a donc deux valeurs la valeur calculée au moment de sa production ♦, et la valeur fixée effectivement au moment de la vente ♦♦.
J’appelle valeur virtuelle celle qui est calculée au moment de la production [pourquoi pas prix de revient ?], qu’on considère parfois (langage substantialiste) « incorporée » ou, comme dira Ricardo, « réalisée » ou « fixée » [en fait, il s’agit d’argent dépensé réellement pour la production de la marchandise, il n’y a rien de fixé ou de réalisé ou d’incorporé. Il y a seulement argent réellement dépensé] /143/ dans la marchandise ; et valeur actuelle celle qui est déterminée au moment de la vente [même remarque que ♦♦ ci-dessus], et qui est égale à son prix [en fait, il s’agit de deux prix : le prix escompté par le vendeur et le prix effectivement payé par l’acheteur]. (Je mets de côté pour l’instant la différence entre prix de marché et prix naturel, que nous examinerons p. 130.) Contrairement aux apparences, la valeur prétendument « réalisée » dans la marchandise est irréelle ; c’est une valeur escomptée [non pas « une valeur escomptée » mais un prix escompté (Cf. Pérette et le pot-au-lait)], c’est-à-dire comptée à l’avance comme probable [comme possible avec une certaine probabilité], c’est l’objet même du calcul économique ; c’est pourquoi je l’appelle « potentielle » ou « virtuelle ». Seule la valeur actuelle est réelle [elle n’est donc plus une valeur, un prix escompté], et elle n’a d’autre réalité que son prix [une valeur ne saurait avoir de prix puisqu’elle est publication d’un prix, représentation d’un échange possible]. Je justifierai ces affirmations par la suite. Faisons une comparaison avec... la puissance ♦, justement. Quand on parle de « puissance », on se représente un pur potentiel : « telle nation est puissante », c’est une grande puissance en ceci qu’on l’estime capable de vaincre les autres en cas de guerre déclarée. C’est tout le problème : la « puissance » d’une nation mesure ce qu’elle pourrait accomplir en cas d’affrontement, mais ce qu’elle accomplit en fait, réellement, est une tout autre affaire [oui on le voit en effet depuis trente ans !] : la puissance révèle ce qu’elle peut (c’est-à-dire ce qu’elle vaut) en tant que puissance actuelle, en acte, ici et maintenant [une puissance en acte n’est plus une puissance mais une contradiction dans les termes], dans l’action elle-même, et pas ailleurs, pas demain. La guerre est le moment de vérité des évaluations de puissance. Telle nation que l’on croyait puissante s’effondre sur le champ de bataille, comme la France en 1940.
Autre exemple. On a coutume de chiffrer la puissance relative des pièces d’échecs ; c’est une indication facilitant les calculs, notamment au moment où l’on accepte un échange de pièces. Mais ce que la pièce vaut réellement c’est la position qu’elle occupe ici et maintenant sur l’échiquier. Une tour clouée derrière une rangée de pions ne vaut rien ; elle ne vaut que potentiellement ; si on ne libère pas son champ d’action, elle n’aura jamais l’occasion de déployer sa puissance. Inversement, un pion, qui en théorie ne vaut pas grand-chose, peut valoir, dans une conjoncture précise, beaucoup plus que la reine elle-même. La valeur-travail de la marchandise n’a pas plus d’existence que la puissance d’une nation avant la bataille ou celle d’une pièce d’échecs avant l’engagement. La seule valeur existante, c’est la valeur actuelle ; ce n’est pas une chose, mais une pure relation. La vente est à la valeur ce que l’engagement est à la puissance [exact]. Voici une énigme philosophique : pourquoi, pour désigner la puissance, cette réalité si mystérieuse de la vie, utilise-t-on le substantif dérivé du verbe « pouvoir » en langue romane (latin potentiu), en anglais (may, might) ou en allemand (mögen, die Macht) ? [ Richesse et puissance. Une généalogie de la valeur (XVIe XVIIIe siècles). La Découverte 1989-2002 ] |
Le rapport dans lequel s’échangent les produits du travail… est l’échange lui-même ! La valeur n’est que l’idée de ce rapport Selon Lebesgue, une grandeur est un nombre. Contrairement au prix, la valeur n’est pas un nombre mais l’idée d’un rapport. Or ce rapport n’est pas un nombre non plus. Ce rapport est un échange. La valeur est l’idée d’un échange, c’est à dire, selon Frege, le sens de la relation modale à deux places : « Il est possible d’échanger x de machin contre y de truc », x et y étant des grandeurs (c’est à dire des nombres), mais x n’étant une grandeur que pour les corps de la famille de machin et y n’étant une grandeur que pour les corps de la famille de truc. Cette expression dont la valeur est le sens se note généralement sur l’étiquette : « y francs / 1 litre » ou « y francs / 1 kilo » ce qui n’a pas peu contribué à la confusion entre valeur et proportion, entre valeur et rapport de deux nombres (il a fallu deux mille ans pour comprendre que le rapport de deux grandeurs est un nombre. De la théorie des proportions à la théorie des nombres réels, par Éliane Cousquer). Dans l’échange marchand, la famille de truc est toujours l’argent ou l’or ou ce qui en tient lieu. La valeur est donc le sens de l’expression complète : « Il est possible d’échanger x de machin contre y d’or », le prix, le nombre y, n’étant qu’une partie de l’expression tandis que la valeur est le sens de l’expression complète. Michel « prends l’oseille et tire toi » dirait : la valeur est publication de la possibilité d’un échange. L’or a le privilège d’être le pouvoir dans l’achat : c’est lui qui décide si la proposition d’échange sera effectuée, si l’échange aura lieu au prix proposé (sauf pendant les guerres où le vendeur a le pouvoir de vente dans le marché noir. Alors, l’argent supplie qu’on veuille bien l’accepter). Grâce à Lebesgue, je montre que le nombre prix est défini pour toutes les marchandises mais qu’il n’est pas une grandeur pour toutes les marchandises, il l’est seulement pour une seule : l’argent. Le nombre prix n’est une grandeur que pour l’argent, il ne l’est pas pour le boudin, même s’il est défini pour le boudin. Il est défini pour le boudin par une étiquette tandis qu’il est défini pour l’argent par une mesure. Lebesgue : « Ainsi, un nombre est ou non une grandeur suivant le corps auquel on l’attache ; il n’y a pas identité nécessaire entre la famille des corps pour lesquels il est défini et la famille de ceux pour qui il est une grandeur. » Par exemple, le nombre longueur du diamètre du boudin n’est pas une grandeur pour le boudin, mais est une grandeur pour la peau des boudins de la famille des boudins d’un mètre. Si le diamètre double, l’aire de la peau double. Étonnant, nan ? Je crois bien qu’avant de vous perdre dans des raisonnements échevelés sur la valeur et la mesure des grandeurs vous feriez bien de lire le petit livre de Lebesgue, petit livre destiné aux professeurs de lycée et qui ne comporte donc aucune difficulté. Tout le monde peut lire Bolzano, tout le monde peut lire Frege, tout le monde peut lire Lebesgue, du moins, en ce qui concerne Lebesgue, ce petit livre. Il est dommage que ni Turgot, ni Marx n’aient pu lire ce petit livre, ce qui leur aurait évité bien des erreurs. C’est d’ailleurs ce que je me suis dit en arrivant à la page 136 du livre de Fourquet, au chapitre « Valeur et richesse », Nature et mesure de la richesse. Je me suis dit : « Encore ! Il est temps de lire le professeur Lebesgue » car je suis à peu près aussi nul en maths que Turgot ou Marx l’étaient pour leur époque. Autrement dit : dans l’échange marchand, le seul rapport est l’échange lui-même [il n’y a pas d’ambiguïté en anglais qui dispose des quatre mots : relation, report, return, et ratio], il n’y a pas de rapport au sens de quotient (du latin quotiens : combien de fois), au sens de mesure. Les objets échangés sont mesurés, le boudin en mètres ou en kilogrammes, l’argent en onces ou en dollars (comme le canon après qu’il a tiré un coup qui met, pour se refroidir… un certains temps, ils sont nécessairement… d’une certaine quantité quand bien même auraient-t-ils été tirés au sort) ; mais l’échange marchand n’est pas une mesure, un rapport au sens de quotient, et l’expression « l’argent sert à mesurer la valeur » est dénuée de sens. C’est une pure sottise. Donc la valeur n’est pas une grandeur, une mesure, elle ne mesure rien, elle ne peut être elle-même mesurée. La valeur n’a pas de mesure. L’expression « mesure de la valeur » n’a pas de sens. Contrairement à ce que dit Turgot : « Le prix est toujours l’énonciation de la valeur », c’est exactement l’inverse qui a lieu : la valeur est toujours l’énonciation d’un prix, autrement dit, la proposition d’un échange. Fourquet se trompe sur ce point (page 239, Richesse et Puissance). La valeur est énonciation, la valeur est publication. La vente, ou l’achat, qui ne peuvent avoir lieu l’un sans l’autre, sont réalisation de la valeur, c’est à dire réalisation d’un échange jusqu’alors seulement existant en pensée. Meuh !
Voir : Marx lit Aristote et La lettre volée Turgot : Valeur et Monnaie (GF Flammarion) août 2006, alors, je n’avais pas encore lu Lebesgue. En relisant Turgot aujourd’hui, je vois que c’est plein de « mesure » et de charabia. Commentaire à venir. Ce qui est valable pour Fourquet est valable pour Turgot. |
Le hasard fait bien les choses, je tombe sur ce texte de Grothendieck :
Ce qui me satisfaisait le moins, dans nos livres de maths, c’était l’absence de toute définition sérieuse de la notion de longueur (d’une courbe), d’aire (d’une surface), de volume (d’un solide). Je me suis promis de combler cette lacune, dès que j’en aurais le loisir. J’y ai passé le plus clair de mon énergie entre 1945 et 1948, alors que j’étais étudiant à l’Université de Montpellier. Les cours à la Fac n’étaient pas faits pour me satisfaire. Sans me l’être jamais dit en clair, je devais avoir l’impression que les profs se bornaient à répéter leurs livres, tout comme mon premier prof de maths au lycée de Mende. Aussi je ne mettais les pieds à la Fac que de loin en loin, pour me tenir au courant du sempiternel « programme ». Les livres y suffisaient bien, au dit programme, mais il était bien clair aussi qu’ils ne répondaient nullement aux questions que je me posais. À vrai dire, ils ne les voyaient même pas, pas plus que mes livres de lycée ne les voyaient. Du moment qu’ils donnaient des recettes de calcul à tout venant, pour des longueurs, des aires et des volumes, à coups d’intégrales simples, doubles, triples (les dimensions supérieures à trois restant prudemment éludées), la question d’en donner une définition intrinsèque ne semblait pas se poser, pas plus pour mes professeurs que pour les auteurs des manuels. D’après l’expérience limitée qui était mienne alors, il pouvait bien sembler que j’étais le seul être au monde doué d’une curiosité pour les questions mathématiques. Telle était en tous cas ma conviction inexprimée, pendant ces années passées dans une solitude intellectuelle complète, et qui ne me pesait pas. À vrai dire, je crois que je n’ai jamais songé, pendant ce temps, à approfondir la question si oui ou non j’étais bien la seule personne au monde susceptible de s’intéresser à ce que je faisais. Mon énergie était suffisamment absorbée à tenir la gageure que je m’étais proposé : développer une théorie qui me satisfasse pleinement. Il n’y avait aucun doute en moi que je ne pourrai manquer d’y arriver, de trouver le fin mot des choses, pour peu seulement que je me donne la peine de les scruter, en mettant noir sur blanc ce qu’elles me disaient, au fur et à mesure. L’intuition du volume, disons, était irrécusable. Elle ne pouvait qu’être le reflet d’une réalité, élusive pour le moment, mais parfaitement fiable. C’est cette réalité qu’il s’agissait de saisir, tout simplement — un peu, peut-être, comme cette réalité magique de « la rime » avait été saisie, « comprise » un jour. En m’y mettant, à l’âge de dix-sept ans et frais émoulu du lycée, je croyais que ce serait l’affaire de quelques semaines. Je suis resté dessus pendant trois ans. J’ai trouvé même moyen, à force, de louper un examen, en fin de deuxième année de Fac — celui de trigonométrie sphérique (dans l’option « astronomie approfondie », sic), à cause d’une erreur idiote de calcul numérique. (Je n’ai jamais été bien fort en calcul, il faut dire, une fois sorti du lycée. . . ) C’est pour ça que j’ai dû rester encore une troisième année à Montpellier pour y terminer ma licence, au lieu d’aller à Paris tout de suite – le seul endroit, m’assurait-on, où j’aurais l’occasion de rencontrer les gens au courant de ce qui était considéré comme important, en maths. Mon informateur, Monsieur Soula, m’assurait aussi que les derniers problèmes qui s’étaient encore posés en maths avaient été résolus, il y avait vingt ou trente ans, par un dénommé Lebesgue. Il aurait développé justement (drôle de coïncidence, décidément !) une théorie de la mesure et de l’intégration, laquelle mettait un point final à la mathématique. Monsieur Soula, mon prof de « calcul diff », était un homme bienveillant et bien disposé à mon égard. Je ne crois pas qu’il m’ait convaincu pour autant. Il devait déjà y avoir en moi la prescience que la mathématique est une chose illimitée en étendue et en profondeur. La mer a-t-elle un « point final » ? Toujours est-il qu’à aucun moment je n’ai été effleuré par la pensée d’aller dénicher le livre de ce Lebesgue dont Monsieur Soula m’avait parlé, et qu’il n’a pas dû non plus jamais tenir entre les mains. Dans mon esprit, il n’y avait rien de commun entre ce que pouvait contenir un livre, et le travail que je faisais, à ma façon, pour satisfaire ma curiosité sur telles choses qui m’avaient intrigué. Récoltes et Semailles, §2.1. La magie des choses |
Menu du 24 au 28 septembre
Potage de tomate froid Terrine de chèvre et betterave Petits pâtés de choux aux légumes, coulis de tomate Émincé de carottes et navets au parmesan _______________
Petite bouillabaisse de rascasse Boudin à la cannelle et à la mangue Poulet frit sauce menthe Filet mignon de porc à la bière _______________
Fromages du village _______________
Marquise au chocolat Œufs à la neige Tarte aux prunes Poires au vin
Une entrée, un plat, fromage, dessert : 18 euros (118 francs) Deux entrées, un plat, fromage, dessert : 26 euros (171) Une entrée, deux plats, fromage, dessert : 26 euros (171) Deux entrées, deux plats, fromage, dessert : 34 euros (223) |
(…) Pourquoi les veto russes et chinois ? Il faut savoir que les Chinois et les Russes se sont sentis trahis par la résolution sur la Libye qui a été pervertie et permis l’invasion de la Libye pour éliminer physiquement El Gueddafi. Ils ont de ce fait, fait barrage à une nouvelle aventure occidentale. Les Chinois ont toujours prôné une solution endogène et le dialogue des parties syriennes, en vain, car le Conseil National Syrien a reçu « instruction » de la part d ceux qui l’ont créé de ne pas dialoguer tant qu’El Assad est au pouvoir, ceci intéressant les Occidentaux au plus haut point. Les Russes ont fait valoir que la résolution visait Assad mais non ses adversaires armés. Lavrov a estimé que le texte était partial. S’exprimant à Munich en marge de la conférence annuelle sur la sécurité, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a reconnu qu’il n’avait pas été possible de résoudre les différends avec la Chine et la Russie malgré l’inscription d’un rejet explicite d’une intervention militaire dans la résolution. Le chef de la diplomatie russe avait mis en garde contre le «scandale» que provoquerait le vote si le texte était gardé en l’état et a réclamé des concessions sous peine d’utiliser son droit de veto. La Russie souhaitait notamment que l’opposition syrienne soit condamnée au même titre que le régime pour les violences. «Nos amendements ne réclament pas d’efforts extrêmes, avait fait valoir Lavrov. Si nos collègues font preuve d’une approche constructive, nous obtiendrons (...) une résolution collective au Conseil de sécurité qui, j’en suis persuadé, sera signée par tous les pays sans exception.» Malgré cela les pays occidentaux ont fait le forcing en vain, les deux grands pays que sont la Chine et la Russie se sont opposés à ce coup de force.» Les informations (...) sur un pilonnage par l’armée syrienne de quartiers à Homs sont fausses et sans fondement. Elles interviennent dans le cadre d’une guerre d’information hystérique (...) en prévision d’une réunion au Conseil de sécurité de l’ONU», affirme le ministre de l’Information syrienne. Les Russes et les Chinois ne sont pas dupes des manoeuvres de l’Otan et des monarchies du Golfe. La Syrie et l’Iran sont dans le viseur. Leur soumission ou invasion sont prévues depuis 10 ans comme l’Irak, l’Afghanistan et la Libye. A terme, tous les pays producteurs de pétrole seront normalisés soit à la façon des scories royales du Golfe, soit brutalement à l’irakienne, voire à la syrienne. On dit aussi que la Russie serait prête à une guerre contre l’Occident pour sauver la Syrie. Les politiques et les diplomates étrangers se demandent pourquoi la Russie, qui a accepté l’année dernière de ne pas bloquer la résolution sur la Libye, refuse de le faire cette fois et est prête à aller jusqu’à la confrontation avec l’Occident pour défendre Bachar al-Assad. La Syrie est l’un des principaux alliés de la Russie dans le Monde arabe. Si Moscou tournait le dos à Damas à ce moment critique, ce serait un signal pour tous les autres partenaires indiquant qu’on ne peut pas compter sur le Kremlin., Damas est un partenaire commercial important de Moscou. Moscou est préoccupée par le sort du port syrien de Tartous, base de maintenance navale de la flotte russe. La Russie se méfie de «l’opposition syrienne», un CNS formé de toutes pièces tournée vers l’Occident. Ses leaders s’orientent sur les monarchies du Golfe, la Turquie et l’Occident, mais pas sur Moscou. Enfin, Moscou estime que les États-Unis et l’Union européenne mentent et rappelle le précédent libyen: les raids aériens de l’Otan contre l’armée de Mouamar Kadhafi ont commencé dans les jours qui ont suivi l’adoption en mars 2011 de la résolution 1973 par le Conseil de sécurité des Nations unies. (…) |
L’actualité de la stratégie d’encerclement de la Russie par Jean Géronimo (Comité Valmy) →
Entraver le développement de la Russie pour freiner son retour comme grande puissance. — Freiner l’adhésion russe à l’OMC. A ce jour, la question de l’intégration de la Russie n’est toujours pas réglée (veto géorgien, succédant au veto américain) (i). — Imposer un modèle inadapté au contexte macro-économique russe, caractérisé par une dérégulation anarchique et un retrait inquiétant de l’Etat. Cette orientation, validée par Boris Eltsine, est une aberration dans une économie de la taille d’un continent, exigeant à la fois le maintien d’une certaine centralisation et d’une forte autorité étatique. Tendanciellement, l’espace historique russe est en effet menacé par des forces centrifuges fragilisant le contrôle central, donc son unité et sa stabilité. — Ex : les réformes proposées par le Con sans suce de Washington (J. Sachs [super trou du cul de Chicago : « En 2007, la journaliste canadienne Naomi Klein a sévèrement critiqué l’action de Jeffrey Sachs en tant que conseiller économique. D’après elle, la « thérapie de choc » qu’il a préconisée en Bolivie (1985), en Pologne (1989) et en Russie (1991) a eu des conséquences désastreuses. Si une petite partie de la population a pu chaque fois s’enrichir, le traitement de choc du « docteur Sachs » a entraîné un appauvrissement considérable des sociétés bolivienne, polonaise et russe. Ces mesures ont d’ailleurs été très mal accueillies par ces populations. En Pologne, sous la pression populaire, l’équipe dirigeante (issue de Solidarność) dut mettre fin à une vague de privatisations et à une politique contraires au programme du syndicat Solidarność. En Bolivie et en Russie, il fallut des manœuvres fort peu démocratiques (et même, dans le cas de la Russie, un coup d’État de la part de Boris Eltsine), pour contraindre les populations à accepter cette nouvelle politique économique. Jeffrey Sachs évite de parler de ces sujets gênants lorsqu’il retrace sa carrière de conseiller économique. »]), durant la transition post-communiste, ont déstructuré l’économie russe et appauvri la société (décroissance, c’est-à-dire croissance négative sur 1992-1998), au profit d’une nouvelle élite privilégiée, devenue une véritable Nomenklatura capitaliste flirtant avec l’économie mafieuse [Cette merveille n’est donc pas le fait du colonel Poutine mais des Chicago boys, ces trous du cul]. On a alors assisté à l’émergence d’une véritable bourgeoisie « comprador-mafieuse », pour reprendre l’expression de Lilly Marcou dans son livre « Le crépuscule du communisme » (1997, p. 96) . — Le paradoxe de la transition russe est que la nouvelle classe privilégiée, issue en partie de l’ancienne Nomenklatura communiste, a transformé sa rente politique en rente économique, via le processus douteux de privatisation initié par l’Administration Eltsine. Sur ce point, voir l’ouvrage de J. Sapir sur le « Chaos russe » (1996) . |
VIOLENCES – Paris souhaite à présent créer un « Groupe des amis du peuple syrien », afin d’aider à mettre en œuvre malgré tout le plan de la Ligue arabe... La Russie et la Chine ont opposé ce samedi leur veto lors d’un vote au Conseil de sécurité de l’ONU sur un projet de résolution soutenant le plan de la Ligue arabe qui prévoit la mise à l’écart du président syrien Bachar al Assad. Les treize autres membre du Conseil ont voté en faveur de ce texte. L’Élysée a réagi dans la soirée, en « déplorant vivement » que « le Conseil de sécurité n’ait pu, pour la seconde fois, s’exprimer sur la situation en Syrie ». Moscou et Pékin avaient déjà usé de leur droit de veto en octobre à l’ONU contre une résolution condamnant la répression des manifestations antigouvernementales en Syrie qui a fait selon l’ONU plus de 5.000 morts depuis mi-mars 2011. « La France ne se résigne pas » « La tragédie syrienne doit cesser », juge la Présidence de la République dans un communiqué, en soulignant que « ceux qui ordonnent, commettent ou laissent commettre de tels crimes contre l’humanité devront en répondre » [bien dit. Ceux qui laissent commettre de tels crimes par l’envahisseur juif en Palestine depuis soixante ans en toute impunité – c’est peu dire : avec la bénédiction de la « communauté internationale » qui est une grosse salope ; je comprends que ni la Russie, ni la Chine ne veuillent appartenir à ce genre de communauté internationale – et les ont ordonnés et commis en Libye, tels le président caniche et son agent bénévole national-judaïque et hamériquin Bernard “mouche des charniers” Lévy, vont donc répondre de leurs actes]. L’Élysée pointe également du doigt sans les nommer « les États qui empêchent le Conseil de sécurité de condamner ces actes », estimant qu’ils « encouragent le régime syrien à persévérer dans sa politique cruelle et sans issue. » « La France ne se résigne pas », poursuit le communiqué. Paris souhaite ainsi créer un « Groupe des amis du peuple syrien », en concertation « avec ses partenaires européens et arabes », « qui aura pour objectif d’apporter tout l’appui de la communauté internationale à la mise en œuvre de l’initiative de la Ligue Arabe ». « Ca paralyse la communauté internationale » Mohammed Loulichki, ambassadeur du Maroc à l’ONU et seul représentant d’un pays arabe du Conseil de sécurité, a quant à lui fait part de « son grand regret et de sa grande déception » face à la décision de Moscou et de Pékin. Alain Juppé a aussi exprimé ses regrets sur France 2. « C’est une lourde responsabilité parce que ça paralyse la communauté internationale », a dit le ministre des Affaires étrangères français sur France 2. L’ambassadeur de France à l’ONU, Gérard Araud a parlé de « jour triste pour ce Conseil, jour triste pour tous les Syriens et jour triste pour la démocratie ». Interrogé sur Itélé samedi soir, le diplomate a indiqué « ne pas comprendre » le veto de la Russie et de la Chine, qui intervient 30 ans après le massacre de Hama – ordonné par Hafez al-Assad, père de l’actuel chef d’Etat – et au lendemain du bombardement de Homs. « Le père [al-Assad] était un assassin, le fils en est un aussi », a lancé Gérard Araud. Moscou voulait que l’opposition soit condamnée Les amendements réclamés par Moscou ont été rejetés par les diplomates européens et jugés inacceptables par l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Susan Rice. Selon ces amendements, consultés par Reuters, la Russie souhaitait notamment que l’opposition syrienne soit condamnée au même titre que le régime pour les violences. « Nos amendements ne réclament pas d’efforts extrêmes », avait fait valoir Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères. « Si nos collègues font preuve d’une approche constructive, nous obtiendrons (...) une résolution collective au Conseil de sécurité qui, j’en suis persuadé, sera signée par tous les pays sans exception. » « Attaque effroyable » d’Homs Barack Obama avait réagi avec fermeté plus tôt ce samedi, au lendemain du bombardement meurtrier de Homs – dans lequel 260 civils ont trouvé la mort, selon Conseil national syrien (CNS). Le président américain a qualifié l’événement « d’attaque effroyable » et a appelé au départ du président Bachar al-Assad. Barack Obama avait demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de se dresser contre la « brutalité impitoyable » des autorités syriennes. — Enora Ollivier et F.F. avec agences |
La visite en Syrie et au Liban où à la mi-novembre, j’ai eu l’occasion d’accompagner un groupe de journalistes, a été très riche en visites de zones sensibles et en possibilités d’apprécier la réalité politique sur place à partir de rencontres diverses et l’apport de témoignages précieux. Cette expérience, si elle a confirmé et renforcé mon appréciation préalable de la situation en Syrie, aura cependant été extrêmement utile pour différentes raisons, la principale étant qu’elle m’a permis d’apprécier plus concrètement encore, le niveau sidéral atteint de nos jours par le viol idéologique et politico-médiatique des peuples en général et de notre peuple de France en particulier. |
(…) Il est bien évident que les protestations d’innocence et de désintéressement géostratégique du « chœur des vierges occidentales » ne pouvaient pas convaincre ceux qui devaient l’être : Russes, Chinois, Hindiens, Brésiliens, Sud-Africains – pour s’en tenir aux membres du Conseil de sécurité – avaient le souvenir de la Libye, et de l’attitude des Occidentaux depuis le début de la crise syrienne, pour savoir à quoi s’en tenir. Vitali Tchourkine a donc logiquement réaffirmé que l’ONU n’avait pas à se mêler des affaires intérieures de la Syrie. Il a néanmoins laissé la porte entrouverte à une poursuite des négociations, le projet soumis au conseil comportant, dit-il, « certains éléments (donnant) l’espoir d’un compromis ». La veille, lors de sa visite en Australie, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait réaffirmé que son gouvernement n’avait pas l’intention de demander à Bachar al-Assad de quitter le pouvoir. Et mardi 31, Hillary Clinton a tenté en vain de joindre son homologue russe par téléphone… Pour sans doute « rassurer la galerie internationale », tant Juppé que son collègue britannique William Hague ont évoqué la poursuite « dans les prochaines 24 heures » de discussions avec les Russes. Mais nous savons bien – et les chefs de la diplomatie occidentale le savent aussi – que Moscou ne peut pas lâcher Bachar al-Assad, ce qui équivaudrait pour eux à lâcher, de fait, la Syrie, et donc toutes leurs positions au Proche et Moyen Orients. Et, au-delà, à se décrédibiliser aux yeux de leurs alliés sur tous les continents. Bref, aucun vote n’est intervenu à l’issue de la réunion du mardi 31 janvier du Conseil de sécurité. Le réquisitoire syrien contre la Ligue arabe Le principal concerné, dans cette réunion, le représentant syrien, Bachar al-Jaafari, a fait entendre la voix, bien au-delà de son gouvernement, de la souveraineté nationale comme principe fondateur des relations internationales, du refus de l’ingérence, de la lutte contre ce Nouvel Ordre mondial à direction américaine qui essaie de s’imposer depuis maintenant plus de vingt ans : « La Syrie fera fermement face à ses ennemis » a-t-il lancé aux représentants de cet Occident, atlantique et persique, qu’il a accusé, à bon droit, de « fomenter la crise ». Il a rappelé devant un auditoire atteint de surdité volontaire que le gouvernement avait commencé à instituer un dialogue avec des opposants raisonnables et patriotes. Il avait sans doute, en la circonstance, beaucoup de monde à égratigner mais le délégué syrien à l’ONU a réservé une grosse partie de son éloquence à la Ligue arabe : « La Syrie considère la décision prise récemment par le conseil de la Ligue comme une violation de sa souveraineté nationale et comme une ingérence flagrante dans ses affaires intérieures ; cette décision est une violation des objectifs essentiels de la ligue arabe, notamment de l’article 8 de sa charte » (article qui stipule que « tout État membre de la Ligue respecte le régime en vigueur dans l’un des États membres (…) et s’engage à ne commettre aucune violation de ce régime » . Après la forme, le fond : le représentant de Damas a ironiquement déploré que « les Arabes ne soient pas venus au conseil de sécurité pour défendre les Palestiniens face aux Israéliens ». Mais chacun sait que pour le Qatar et l’Arabie Saoudite, l’ennemi ne se trouve pas à Tel-Aviv mais à Damas et à Téhéran. Al-Jaafar a aussi mis les dirigeants de la Ligue dans leurs contradictions et même leurs palinodie à propos de la mission d’observation, dont ils avaient prorogé le mandat et accepté le rapport avant de la suspendre. Bien sûr, le délégué syrien ne pouvait pas ne pas avoir une attention spéciale pour le Qatar, cheval de Troie des américains dans le monde arabe, et qui n’a cessé d’encourager la subversion en Syrie : s’adressant à Ben Jassem al-Thani, al-Jaafari lui a demandé si l’émirat du Qatar était bien membre de la Ligue arabe et non de l’OTAN, et ce qu’il pensait de la destruction de la Libye, à laquelle l’émirat a participé militairement ! Aux autres, à tous les autres, al-Jaafari a rappelé que l’indépendance et l’unité du pays constituait une « ligne rouge » à ne pas franchir pour les Syriens. Il a eu aussi un « petit mot » pour la France, qui n’a pas l’air de vouloir reprocher aux opposants radicaux syriens la mort du journaliste Gilles Jacquier. Pour conclure provisoirement, et résumer cette énième séance « historique » ou « décisive » du Conseil de sécurité, laissons la parole à William Shakespeare : « Beaucoup de bruit pour rien » ! A suivre… |
(…) Le crime de la mission al-Dabi Oui mais voilà, le général al-Dabi et ses collègues vont franchir assez vite la ligne rouge du politiquement correct : ils ne peuvent faire autrement que constater que la violence, à Homs, Hama et Idleb notamment, « des actes de violence du fait des groupes armés contre les forces gouvernementales » qui font « des tués et des blessés » parmi celles-ci. Souvent, note le rapport, ce sont ces attaques des groupes armés qui suscitent la riposte des forces régulières. Cette violence de l’opposition frappe aussi des « citoyens ». Et des exemples d’attaques terroristes contre des autobus sont donnés ; le rapport précise que les activistes utilisent des armes performantes comme des « bombes thermiques » et des « missiles anti-blindage » (sans doute des roquettes RPG). Et ce sont bien ces points 26 et 27 du rapport qui ont condamné celui-ci, et la mission avec, aux yeux des gouvernants qataris et séoudiens, d’Alain Juppé et d’Hillary Clinton : reconnaître et proclamer dans un document aussi attendu la responsabilité des opposants dans le climat de violence, c’était blasphémer aux yeux des Occidentaux et de leurs relais médiatiques. D’autant qu’au point 29, la mission aggrave son cas en pointant les « exagérations médiatiques » relatives au nombre de victimes de la répression : là encore une hérésie pour les grands-prêtres politiques et médiatiques de la doxa politiquement correcte, qui ne jurent que par les statistiques de l’OSDH ! Ajoutons que le rapport confirme la libération de plus de 5 000 personnes arrêtées dans le cadre des troubles, que le pouvoir a autorisé la présence de nombreuses équipes de médias étrangers et l’on comprend bien qu’un tel texte était irrecevable de la part de ceux qui attendait de la mission une condamnation radicale supplémentaire du gouvernement syrien ! Louis Denghien |
Homo hiérarchicus – Préface par Louis Dumont →
Préface à la Grande transformation par Louis Dumont →
Le problème, c’est le sionisme HISTOIRE JUIVE – RELIGION JUIVE. Le poids de trois millénaires par Israël Shahak →
Exclusivisme, suprématisme, racisme… Manifestement nous (les chrétiens desquels j’exclue les protestants) n’avons pas les mêmes valeurs que le judaïsme. La mouche des charniers Bernard Lévy invoquait récemment « l’universalisme juif ». Où est-il cet universalisme ? Il ne faut pas confondre universalisme, internationalisme et… cosmopolitanisme pour lequel « les pays sont des hôtels » (de luxe si possible où l’on peut tirer une négresse vite fait). Le rabbin Bernheim dit en substance : « le judaïsme se soucie de l’autre et non de la perte de ses revenus ou autres babioles ». Effectivement, en ce moment même il se soucie des Palestiniens, c’est à dire de leur extermination. La nation juive est cosmopolitaine depuis deux mille ans, hors sol depuis deux mille ans |
Convention d’obéissance mon cul : coercition par Pierre Dockès →
Le problème, c’est le sionisme Le Nettoyage ethnique israélien par Edward Herman →
Gilad Atzmon parle de son livre « The Wandering Who ? » par Silvia Cattori →
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Le Kosovo : une colonie de l’Otan dans le Nouvel Ordre Mondial par Diana Johnstone →
On se croirait dans le Meilleur des mondes. La machine de propagande occidentale a tourné à plein rendement pour célébrer le dernier miracle de l’Otan : la transformation du Kosovo serbe en Kosova albanais. |
Milosevic à La Haye : plus c’est intéressant, moins on en parle par Diana Johnstone →
Séparer les questions de la guerre et du « changement de régime » par Diana Johnstone →
● Pompidou et Giscard ont-ils
instrumentalisé l’enrichissement des banques ? par Roland Hureaux. Le fait que cette loi soit ou non le résultat
d’un complot est sans intérêt. Les effets de cette loi comme pompe à phynance
sont désormais bien connu et c’est la seule chose qui compte. Le problème n’est pas de
savoir si Pompidou et Giscard ont voulu favoriser les banques, le problème
est que cette loi favorise monstrueusement les banques. Cette loi
fut établie pour lutter contre l’inflation. Pourquoi lutter contre
l’inflation ? Parce que l’inflation tue les rentiers. Donc cette loi
est bien le fait des rentiers. Point final. Tout cela se fit d’ailleurs
au grand jour dans l’indifférence générale. L’inflation à deux chiffres qui
eut lieu alors à cause du coup de force de l’OPEP et de l’indexation des
salaires montra de plus que cette loi était complètement impuissante contre
l’inflation. Cette dernière fut jugulée après 1982 par les moyens que nous
subissons depuis trente ans. Si le graphique ci-dessous est authentique
[ je recherche le graphique : un parallèle entre la dette et le
total des intérêts qui montre que la dette résulte, à peu de chose près, du
paiement des intérêts et que sans ces intérêts, elle serait nulle. Je ne
retrouve pas ce graphique, je donne celui de Hollbecq qui compare dette avec intérêt et dette sans
intérêt. ], il est
prouvé que le déficit fut occasionné par cette loi même et elle seule. Sa
nature de pompe à phynance est révélée par ce graphique. Le fait que la
courbe des intérêts cumulés suive la courbe de la dette est la preuve que
l’État a emprunté pour payer ses intérêts et ses échéances (échéances : capital
remboursé sur le tableau 3).
Cette loi instaure ni plus ni moins qu’un impôt privé prélevé par les rentiers. Aujourd’hui il représente pour la France 50 milliards par an et absorbe presque totalement l’impôt sur le revenu. C’est comme si les Français versaient leurs impôts directement dans la poche des rentiers (des prêteurs). Notez la faible influence de la crise dans la dette en 2008-2009. Enfin, étant donné que du fait de cette loi l’État est désormais obligé de se financer auprès des banques privées, comment Pompidou, ancien directeur général de la banque Rothschild, pouvait-il ignorer que cela constituait une énorme (vu l’énormité de ce nouveau client) occasion d’enrichissement pour les rentiers, une énorme pompe à phynance déplaçant l’argent des poches de Popu (les pauvres n’ont pas beaucoup d’argent mais ils sont nombreux) aux poches des rentiers (en 2009, 65% d’étrangers). De quoi parle-t-on ? DOC 2012-01-16-1 Ça y est, j’ai retrouvé mon graphique
Cf. La charge de la dette française est le
second poste du budget mais son service est le 1er depuis des
années ! par Pascal Franchet (CADTM)
Cliquez sur l’image pour lire la réponse de HolbecqParole d’expert : le prétexte était l’inflationmais le but était d’établir un marché des titres |
● L’État et les banques, les dessous d’un hold-up historique par Myret Zaki et Étienne Chouard. À écouter sous peine d’empalement. Si d’ici quinze jours vous n’avez pas entendu ce message, vous serez empalé une seconde fois (car vous êtes déjà empalé, ça ressort par l’épaule. L’enculage est complètement dépassé). « En France, il n’y a pas de citoyens mais seulement des électeurs. ». Bravo ! Un citoyen est un homme qui vote lui-même les lois, comme à Athènes et à Rome (Nicollet. Le métier de citoyen à Rome). Depuis deux siècles, en Occhident, ce sont quelques centaines de polissons élus professionnels (littéralement, des sycophantes, dénonciateurs professionnels de voleurs de figues) qui votent les lois, énorme régression par rapport à l’Antiquité. Pour ma part, je sus toujours que je n’étais pas citoyen, mais je ne fus pas pour autant électeur. Je fus, toute ma vie, un esclave en fuite. Les surréalistes disaient que les seuls homme libres dans la rue étaient les flics. Je ne conteste pas mais j’ajoute : les esclaves en fuite aussi. Étienne dit qu’il ne veut plus prononcer le mot de « démocratie ». Qu’il prononce le mot « démocrachie », la superposition du suffrage universel pour élire des polissons professionnels et de l’oligarchie qui paye leurs campagnes. Je vois avec plaisir que la prononciation de gros mots progresse. On n’est jamais assez goujat avec les goujats. (Un goujat était un garçon d’écurie. Dans les batailles du moyen-âge ils étaient chargés de couper les jarrets des chevaux des combattants.)
Ce qui reste de la philosophie de Sartre Un entretien avec Jacques Bouveresse et Vincent Descombes →
● Consternante mission de la Ligue arabe en Syrie par la rédaction de Médiapart. Pauvres chéris, ils ne vont pas pouvoir bombarder de si tôt la Syrie et l’horrible dictateur va pouvoir continuer à martyriser son peuple. C’est affreux.
Consternante mission de la Ligue arabe en Syrie 30 décembre 2011 | Par La rédaction de Mediapart Moscou a jugé ce vendredi, selon un communiqué publié sur le site du ministère russe des Affaires étrangères, que les premiers commentaires fournis par les délégués de la Ligue arabe, en mission d’observation en Syrie, montrent que la situation est «rassurante» dans le pays après neuf mois de contestation contre Bachar al-Assad. Le ministère précise que Moscou compte sur «le professionnalisme et l’impartialité» de l’équipe d’observateurs dépêchés par la Ligue arabe. La mission est conduite par le général soudanais Mohammed al-Dabi, dont ressurgit le passé fâcheux: il aurait participé à la création de milices au Darfour, à la fin des années 1990. Âgé de 63 ans, ce général est un personnage central du système de sécurité soudanais. Nommé chef des services de renseignement le jour du coup d’État de 1989, il fut dès lors en première ligne de la lutte contre l’opposition interne, sous l’influence de l’idéologue islamiste Hassan al-Tourabi. C’est l’époque des prisons secrètes, des lieux de détention non répertoriés où les opposants sont torturés. Mohammed al-Dabi occupera ensuite plusieurs fonctions, dont l’une au Darfour, la province rebelle, théâtre d’une guerre ethnique qui a valu au président soudanais Omar el-Béchir, toujours en fonction, des inculpations de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide. Le fait que ce dernier soit passible de la Cour pénale internationale paraît avoir rassuré Bachar el-Assad sur les intentions de la Ligue arabe… Chercheur au CNRS et spécialiste du Soudan, Marc Lavergne avait coordonné le groupe d’experts du Conseil de sécurité de l’ONU pour le Darfour en 2006. Pour RFI, il a relaté sa rencontre avec Mohammed al-Dabi: «Quand je l’ai connu au Soudan, il avait la fonction exactement inverse puisqu’il était chargé d’empêcher qu’on enquête sur les crimes contre l’humanité qui se déroulaient au Darfour. On a donc là quelqu’un qui passe lui-même pour un tortionnaire aux yeux des opposants soudanais. Ce monsieur a eu pour principales tâches au cours des années passées de combattre les rebelles du Darfour, mais aussi tous les opposants politiques, à Khartoum ou ailleurs dans le pays.» Après la visite à Homs, berceau de la révolte populaire syrienne, le général Mohammed al-Dabi avait affirmé mercredi que la situation sur le terrain lui paraissait «rassurante». Cette prise de position avait provoqué une méfiance de la part des opposants mais aussi de la France, qui avait noté que la brièveté de la visite accomplie par les observateurs ne leur permettait sans doute pas de se faire une idée précise de la réalité. L’opposition syrienne affiche sa déception mais se garde bien de prononcer un jugement trop tranché sur l’initiative de la Ligue arabe. Celle-ci s’est donné une semaine pour se faire une opinion sur la faisabilité d’une médiation. Le temps pour ses observateurs de convaincre l’opposition syrienne de leur indépendance sans pour autant indisposer le régime. La Chine s’est, de son côté, félicitée jeudi de la mission «objective» de la Ligue arabe. |
● Comprendre la dette publique en quelques
minutes par Étienne Chouard (une histoire de baignoires et de
grobinets)
Note de Heil myself : pourquoi « création monétaire par le crédit » ? Il n’y a pas de création monétaire par le crédit, il y a simplement création de crédit. Les banques commerciales n’ont pas le pouvoir de créer de la monnaie, elles ont seulement le pouvoir d’accorder du crédit. Certes, accorder un crédit, c’est créer un actif et un passif simultanément dans le bilan de la banque, mais tous les actifs ne sont pas de la monnaie. Une créance est bien un actif mais elle n’est pas pour autant de l’argent. Seuls les actifs de trésorerie sont de l’argent (je devrais dire en tout rigueur « dénotent de l’argent »). Mais pourquoi les banques peuvent faire du crédit bien au-delà de leurs fonds propres ? Parce qu’elles ont le monopole des règlements (hors espèces, évidemment). Comme je le disais ailleurs, ce n’est pas M. Chouard qui paye le maçon qui a construit sa maison (sauf s’il le paye en espèces), mais la banque de M. Chouard qui paye la banque du maçon. Le fait que M. Chouard et le maçon puissent avoir la même banque ne change rien à ce monopole, dans tous les cas, M. Chouard ne paye pas lui-même son maçon. Autrement dit, tous les règlements hors espèce se font entre banques, sans sortir du milieu interbancaire, et tous les règlements se font en monnaie centrale, en nombres d’or. Preuve de ce que j’avance : quand les banques n’ont plus confiance entre elles, quand le marché interbancaire se bloque parce que les banques ne veulent plus se prêter, même à trois jours, alors les banques ne font plus de crédit. Si le crédit était création de monnaie, cela ne se produirait pas. En un mot, c’est parce que les banques ont le privilège des règlements qu’elles peuvent prêter de l’argent qu’elles n’ont pas. Je lisais dernièrement que le flux des règlements en France était de trois trillards (je n’en suis pas certain) par jour. Le montant de monnaie centrale nécessaire aux règlements des soldes de compensation entre banques doit être très petit par rapport à ce flux, ce qui permet aux banques de faire beaucoup de règlements avec très peu d’argent. Enfin c’est d’un culot monstre que de nommer, comme le font les d’économistes, dépôt ce qui n’est pas un dépôt (je n’invente rien, constatez vous même sur le blog de Jean Peyrelevade, économiste). Pour qu’il y ait dépôt, il faut qu’il y ait quelque chose de déposé. Accorder une ligne de crédit à un client n’est pas créer un dépôt mais… une ligne de crédit. La banque s’engage à payer à la place de M. Chouard, pour un certain montant et pour un certain temps. C’est donc la banque de M. Chouard qui paye ; et qui ne paye pas les créanciers de M. Chouard mais les banques de ces créanciers. De ce fait, ces règlements interbancaires n’ont pas fait bouger d’un centime le montant total d’argent central et de même pour tous les autres règlements. Il n’y a donc pas création de monnaie. Il y a simple circulation de monnaie centrale de comptes à comptes des banques. Le paiement d’une banque par une autre n’est pas un dépôt. Quand la banque centrale veut augmenter le volume de monnaie centrale, elle achète des bons du trésor chez un broker ; elle paye le broker avec un chèque sur elle-même ; le broker met ce chèque à l’encaissement à sa banque ; ce banquier endosse le chèque sous l’endos du broker et remet ce chèque à la banque centrale ; le compte de la banque (du broker) à la banque centrale est crédité tandis que la banque (du broker) débite dans ses livres son propre compte de trésorerie et crédite le compte du broker. Et le volume d’argent central a augmenté d’autant. Ensuite, le broker fait différents achats ce qui disperse peu à peu le montant du chèque parmi les comptes centraux des autres banques etc. Hors des livres de la banque centrale, il n’y a pas de monnaie sinon les espèces. Les crédits ne font pas les dépôts, ils font les règlements.
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Le problème, c’est le
sionisme
Les
Palestiniens, un peuple inventé
Il n’y a pas de
problème arabe en Palestine seulement un problème juif.
● Le manifeste antisioniste de Philip
Weiss par Mounadil al Djazaïri. Il y a quelque temps je
disais que bien qu’entre 1882 et 1910 deux millions et demi de Juifs aient
émigré en Hamérique, l’Hamérique n’est pas devenue juive pour autant, ce sont
les Juifs qui sont devenus hammérriquins. Je suis content de voir que je suis
dans le vrai. Les sionistes prétendent, eux, que c’est la Palestine qui doit
devenir juive alors que, s’il veulent y vivre en paix, c’est eux qui doivent
devenir Palestiniens (ce qui ne veut pas dire musulmans, ni arabes). Gandhi
disait que les Juifs ne peuvent pas espérer vivre en paix en Palestine sans
recourir à la bienveillance des Arabes. D’ailleurs, les Arabes qui habitent la Palestine ont dû
accepter de devenir Palestiniens du fait des magouilles des
colonialistes français et anglais.
Jusqu’en 1918 ils étaient des Arabes syriens sous domination ottomane et
militaient déjà pour leur libération. Ce sont les puissances coloniales qui
les ont affublés du nom d’Arabes palestiniens après 1920. Du temps des Turcs,
la Palestine n’existait pas, mais les habitants de la Palestine existaient,
eux, et habitaient cette terre, quel que soit le nom qu’elle portât. C’est le
pays – la Palestine composée de trois anciens districts ottomans – qui est
inventé par les Anglais et non pas les habitants de ce pays. Les habitants
ont été inventés, il y a plus de mille ans, par la conquête arabe.
À ce point de la rédaction, je lis
« Les Palestiniens, un peuple inventé » sur 20 minutes.
Ça tombe bien, allons-y, quelle chierie :
Si les
Français et les Anglais, ces beaux salauds, n’avaient pas bel et bien baisé
les Arabes du royaume de Syrie en 1920 — les Français envahissent le tout nouveau royaume, al Quassam se
réfugie en Palestine occupée par les Anglais et prend la tête de la
résistance, il meurt au combat contre les Englishes le 19 novembre 1935
à Jenine —, jamais il n’y aurait eu d’Arabes palestiniens, ni d’immigrants
juifs en Syrie puisque les Arabes n’en voulaient pas : un centre
spirituel juif, oui, une invasion d’une partie de la Syrie non ! Les
Arabes Palestiniens sortent donc d’une domination des Ottomans de quatre
cents ans (1515-1918) pour tomber sous celle des Anglais et des Juifs, domination
qui dure depuis quatre vingt dix ans.
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